On le sait, l’une des grosses lacunes de Steam, c’est l’absence presque absolue d’éditorialisation des contenus. On se demande souvent comment certains jeux parfois douteux, parfois complètement scandaleux, réussissent à se trouver une place sur les étals virtuels de la boutique. La réponse est pourtant aussi simple que déconcertante : Valve n’en a absolument rien à faire. C’est même une politique assumée, puisque l’entreprise avait communiqué sur le fait que selon elle, ce n’était pas son rôle de décider de ce qui devait avoir le droit d’être vendu ou non.
Le seul semblant de politique éditoriale, c’est le bad buzz. Quand le public fait suffisamment de bruit autour d’un contenu particulièrement puant, Steam peut se résoudre à supprimer ledit contenu après coup. On se souvient ainsi (ou pas, et tant mieux !) de Rape Day, un jeu post-apocalyptique dans lequel le protagoniste profitait du chaos ambiant pour commettre des viols. Le jeu avait d’abord eu une page Steam, annonçant sa sortie, avant d’être délisté in extremis.
Et parmi les plus de 50 000 titres aujourd’hui en vente sur Steam, on en trouve certains d’au moins aussi mauvais goût (euphémisme) que celui cité ci-dessus. C’est ainsi qu’une Sénatrice américaine a interpellé personnellement Gabe Newell, Président et fondateur de Valve, pour l’interroger sur la présence de contenu problématique (mais pas forcément illégal puisqu’on reste quand même aux États-Unis) :
« L’exposition à des symboles, des visuels, des mots et des phrases explicites, sans ambiguïté et omniprésents ayant pour thème le « white power », le néonazisme, l’antisémitisme, la violence ou le harcèlement sexiste, l’homophobie et d’autres idéologies de haine et dangereuses restreint et empêche de nombreux utilisateurs de Steam de participer à des communautés exemptes de comportement harcelant, abusif et menaçant […]. Et pour aller plus loin, permettre aux idéologies racistes, extrémistes, antisémites et autres idéologies haineuses d’avoir leur espace de liberté dans lequel elles peuvent s’épanouir en ligne entraîne la menace très réelle de violences dans les espaces physiques hors ligne, réels. Avec la montée des idéologies extrémistes et de la violence antisémite dans le monde entier, il incombe aux entreprises de surveiller le contenu que les utilisateurs amènent dans leurs produits. » – Maggie Hassan, Sénatrice Démocrate du New Hapshire, dans une lettre ouverte à Gabe Newell (traduit par la rédaction)
La Sénatrice a ainsi posé une série de questions à Valve sur la façon dont l’entreprise modère les contenus sur Steam, questions pour lesquelles elle attend des réponses d’ici le 15 janvier.
Les scandales sur Steam impliquant des contenus haineux se suivent et se ressemblent. Avec vingt-quatre millions d’utilisateurs et une équipe de modération anecdotique (une vingtaine de personnes, dont une partie de bénévoles), on n’est pas certain que les réponses de Valve puissent satisfaire la Sénatrice. Mais peut-être est-ce là une opportunité de faire évoluer la situation ?
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