Est-ce un échec ou un abandon ? Alors qu’on apprend que les lignes de production du casque PSVR2 ont été mises à l’arrêt, le triste sort de la PS Vita nous revient en mémoire, et les deux appareils semblent partager un même destin.
Si la production de PSVR2 est arrêtée, au moins de façon temporaire (la fabrication des casques est ainsi officiellement « en pause », mais il ne faut pas se faire trop d’illusions, à moins de croire qu’un maître qui abandonne son chien sur une aire d’autoroute viendra le rechercher en rentrant de vacances…), c’est parce que Sony en a déjà fabriqué assez au rythme des ventes actuel, et que les stocks sont conséquents. Autrement dit, le casque ne se vend pas.
On avait déjà eu des nouvelles en forme d’oiseau de mauvais augure, quand Sony annonçait une mise à jour de l’appareil pour permettre de l’utiliser sur PC : une opération recyclage qui ne disait pas son nom, avant mise au rebut de l’appareil. Ce qui nous chagrine ici, c’est qu’on a l’impression que le périphérique aurait pu être une belle réussite s’il avait été un peu plus soutenu par son fabricant.
599€, c’est cher. Plus cher que la console qui doit l’accueillir. Mais en même temps, c’est le même prix que le casque de Meta, le Quest 3, et cinq fois moins cher que celui d’Apple, dont on ne sait pas encore très bien à quoi il sert. Pour un casque vendu comme un produit haut de gamme (écrans 4k HDR, champ de vision à 110°, un seul câble…), compatible avec la console la plus vendue du moment, il avait des arguments à faire valoir. Si seulement il y avait eu des jeux pour l’utiliser…
Première grave erreur de Sony, complètement incompréhensible : l’incompatibilité avec le PSVR, premier du nom. Une rétrocompatibilité aurait permis au périphérique d’arriver sur le marché avec une ludothèque de base relativement fournie, et aurait ainsi offert la possibilité aux joueurs ayant craqué pour le premier casque de mettre leur matériel à jour en conservant leur ludothèque. Il y a peut-être une question technique majeure qui a empêché cette rétrocompatibilité, mais on reste dubitatifs.
Deuxième erreur tout aussi grave : ne pas avoir rapidement soutenu le casque avec des jeux first party. Pour convaincre les joueurs de dépenser 600€ de plus après l’achat de leur PS5, il fallait évidemment un catalogue séduisant. Pour jouer à des jeux AA d’éditeurs tiers, le Meta Quest 2 moitié moins cher et autonome fait parfaitement le taf…
Mais surtout, comme avec la PS Vita, c’est l’attitude de Sony qui agace. Le casque ne se vend pas autant qu’espéré ? On réduit la voilure question personnel, et on licencie les développeurs attachés aux projets PSVR2. Alors que c’est exactement le contraire qu’il aurait fallu faire : renforcer les équipes de développement, pour produire plus de jeux et rendre le matériel plus désirable. Mais tout cela est aussi un peu notre faute : la PS5 se vend tellement bien avec si peu de jeux first party que Sony a pu oublier que les jeux étaient quand même au cœur du marché…