On l’attendait, il s’offre enfin à nous. Nous l’avons déjà dit et nous le répétons volontiers, découvrir le premier jeu d’un game designer « star » (et c’est naturellement le cas de Yuji Naka) après son départ du studio où il a noué avec la gloire est généralement révélateur. Évidemment, ça vous rappellera le travail d’Hideo Kojima avec son Death Stranding, jeu curieux s’il en est, et qui aura divisé la critique et les fans entre louanges dithyrambiques et facepalm généralisé. On vous rassure, avec Balan Wonderworld, l’avis devrait être plus tranché.
Effectivement, depuis quelques jours maintenant, le dernier jeu de Yuji Naka, créateur de Sonic et de NiGHTS into Dreams, est enfin disponible sous la forme d’une version de démonstration. Cette dernière est d’ailleurs plutôt généreuse puisqu’elle nous offre de découvrir les deux premiers niveaux et le boss du premier monde ainsi que l’acte 1 des mondes 4 et 6. Alors, ça donne quoi ? Après quelques heures, voici notre verdict !
Revenons à la base, Balan Wonderworld est un platformer 3D qui puise son inspiration dans la genèse de ce genre, une époque où les consoles ne possédaient guère plus que 128 bits (en gros, l’ère allant de la PS1/N64 à la PS2/GC/Xbox). Après une superbe cinématique (partiellement divulgâchée par les nombreux trailers publicitaires de Square Enix), on peut enfin faire la connaissance d’Emma Cole et Léo Craig manette en main dans un hub world creux à en mourir, un endroit qui aura tôt fait d’effacer la richesse de la cinématique qui aura précédé… Rassurez-vous, tout ne fait que commencer.
Parce que cette sensation de vide marque l’intégralité de cette version de démonstration. Difficulté ? En déplacement. Level design ? Indisponible. Jouabilité ? Veuillez laisser un message… Oui, le titre ne propose pas grand-chose. Une fois votre niveau choisi, il vous suffit de suivre des zones « couloirs », elles-mêmes parfois découpées en petites salles partagées entre arènes de combat ou recherche d’interrupteurs. C’est le niveau « amateur » du level design. Aucune voire très peu d’exploration, des ennemis qui ne proposent aucun challenge ou presque (pareil pour les boss)… Un jeu donc dans lequel il est difficile de se sentir impliqué.
Pour mesurer votre progression, il vous suffira de vous promener dans ces petits environnements et découvrir les statues de votre geôlier (Balan quoi) et c’est tout. Ces dernières doivent, dans la version complète, vous ouvrir la porte de nouveaux mondes. Dernière cartouche pour vous garder face à l’écran : les costumes. Sur ce plan, on voit qu’il y a de la recherche et c’est vrai que certains d’entre eux sont assez réussis. Chacun dispose d’un pouvoir unique qui, s’il peut plaire sur le papier, peine souvent à convaincre une fois en action. Un exemple frappant : l’Uppercourge, copie carbone du pouvoir de Super Mario Odyssey qui transforme Mario en bulbe, enfin, sans le talent quoi (lui aussi, il s’étire, mais il n’impose pas ce jeu de timing qui rend le costume du plombier excitant à utiliser)…
Que reste-t-il alors ? Franchement, on ne sait pas… On pourrait aborder l’aliasing omniprésent, le framerate à la rue, parler des décors sans âme et des PNJ qui disparaissent lorsque vous vous rapprochez ou le fait que tous les boutons de façade font la même action… Difficile de trouver un point réellement positif dans cette démo. Peut-être l’usage des couleurs ? Si les décors sont relativement vides, Yuji Naka semble toujours bien gérer la chromatographie et dépeint des univers clairs visuellement… Enfin, ce serait plus clair si ça aliasait pas autant, mais on ne dira rien parce qu’on n’a pas encore abordé le pire des points…
Parce que oui, ce qui nous a fait le plus mal, c’est peut-être que le dernier jeu du programmeur star derrière Sonic soit aussi lent ! Non, mais sérieusement, on ne sait pas si c’est à cause de l’âge du bonhomme, mais c’est arthritique. Balan Wonderworld est ankylosé à un niveau inédit pour un jeu qui sort en 2021. Pire encore, si on additionne tout ce dont nous avons parlé jusque-là, il semble ignorer plus de vingt ans de progrès depuis les premiers jeux de l’ère 3D. Non, ce n’est pas possible, ce n’est pas un jeu tout public…
Ce point sera donc notre conclusion : pour nous, les fans de Sonic peuvent abandonner l’idée d’acheter ce jeu dès maintenant, Balan Wonderworld est un jeu conçu pour être le premier 3D platformer des tout petits. Ne nous croyez pas sur parole et téléchargez le jeu pour voir, tout y est simplissime : les contrôles minimes, les graphismes simples, les monstres inoffensifs… Ce titre est conçu pour mettre une manette dans les mains de ceux qui portent des couches (pas forcément pour adultes).
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