Et si PlayStation tentait une sorte d’expérience sociologique pour voir jusqu’où les fans acquis à la marque étaient prêts à suivre ? Une console qu’on ne peut acheter qu’à la condition d’accomplir une chasse au trésor nerveusement éprouvante, un catalogue ultra-réduit gonflé artificiellement par des ressorties de jeux récents, une augmentation de prix deux ans après la sortie de la machine pourtant déjà optimisée à deux reprises (la fameuse « perte de poids ») …
Jim Ryan, boss de la marque, en prend régulièrement pour son grade sur les réseaux sociaux. Pourtant, la PlayStation 5 reste assez confortablement devant la concurrence en termes de ventes de machines : les fans sont fidèles, mais pour combien de temps encore ?
La Fortnitisation de PlayStation ?
Une nouvelle annonce contre-intuitive nous est récemment parvenue par la voix de Hermen Hulst, à la tête des PlayStation Studios. Il déclare ainsi que les efforts de PlayStation se concentrent aujourd’hui sur le jeu-service, autrement dit, les expériences en ligne à long terme (pensez Fortnite, Apex Legend ou Destiny 2…).
Ce ne sont ainsi pas moins de douze projets de jeux-services qui sont actuellement en développement pour PlayStation, au sein des studios internes comme chez les partenaires, comme la nouvelle structure de Jade Raymond, Haven Studios. Parmi ces douze jeux, tous ne seront pas de nouvelles licences, et certains pourraient être des variations sur des univers déjà exploités sur PS4/ PS5 : « Nous n’excluons pas de faire de quelques-unes des franchises qu’on adore des jeux-services », déclare Hulst. Le multijoueur de The Last of Us part II ?
Ce virage vers le jeu online, nous l’avions doucement vu venir, d’abord avec l’expérience (un peu ratée, vu le bad buzz) des microtransactions dans Gran Turismo 7, licence qui fut longtemps l’un des fleurons des consoles Sony. Mais aussi à travers le rachat de Bungie, développeur de Destiny 2, qui en connaît un rayon sur le sujet du jeu-service. Cependant, les joueurs sont-ils prêts à suivre ?
Le sens des priorités
Car encore aujourd’hui, on achète des consoles PlayStation pour les spectaculaires aventures solo au long cours qu’on ne trouve que sur les machines de Sony, et qui en ont fait la réputation : Uncharted, Horizon, The Last of Us, God of War… Hermen Hulst en a conscience (« Quelques-uns de nos plus gros titres du côté des jeux solos narratifs sont aussi ceux qui nous rapportent le plus »), mais alors qu’il annonce cette douzaine de jeux-services, on ne sait toujours pas à quoi s’attendre côté grosses sorties après God of War: Ragnarök.
PlayStation dispose d’un véritable savoir-faire, c’est indéniable, ainsi que de sa longue expérience de leader sur le marché, et installera peut-être le prochain Fortnite. Les commentateurs dubitatifs, dont nous faisons partie, mangeront alors leur chapeau. Cependant, on sait aussi que la PlayStation 5 doit son actuel succès à sa position d’héritière de la PS4 (et probablement pas à sa litanie de remakes et remasters), ce qui devrait nous en dire beaucoup sur les attentes des joueurs…
Free-to-play – Sélection de jeux disponibles sur le PlayStation Store
Team NG+
State of Play – PlayStation montre (enfin) les muscles
Poulet
Mais à quoi joue Sony avec sa PlayStation 5 ?
Poulet