Maintenant que Sony s’est enfin décidé à lâcher le morceau concernant les PlayStation 5, nous disposons d’assez d’éléments pour réfléchir à la machine vers laquelle nous allons nous tourner pour le passage à la prochaine génération. Pour la première fois dans l’histoire des guerres de consoles, les propositions sont assez différentes, et méritent qu’on s’y arrête un instant.
Le prix : avantage Xbox !
À priori, voilà pourtant un argument qui n’entrera pas en ligne de compte pour qui souhaite s’offrir une machine next-gen acceptant les supports physiques. La PlayStation 5 dotée d’un lecteur blu-ray et la Xbox Series X seront toutes les deux vendues 499€.
Cependant, les Xbox Series X gagnent quelques points d’avance grâce à l’offre Xbox All Access, un abonnement qui, pour 32,99€ par mois pendant deux ans, vous permet d’obtenir une Xbox Series X ainsi qu’un abonnement au Game Pass Ultimate, incluant l’accès à tout le catalogue Game Pass (plus de 150 jeux dont des nouveautés), les jeux EA Play, le jeu en ligne, les jeux « Games With Gold » offerts chaque mois et l’accès à xCloud.
De plus, tous les jeux des Xbox Games Studios seront disponibles sur le Game Pass le jour de leur sortie. Autant dire que pour moins de 35€ par mois, on n’aurait plus besoin de rien dépenser d’autre pour jouer toute l’année, y compris à des nouveautés. Et même : en retirant de l’abonnement le prix du Game Pass, ça fait la console moins chère via l’abonnement qu’en la prenant cash en boutique !
Sur les modèles dépourvus de lecteur, le choix est plus complexe. La Xbox Series S est proposée à un tarif hyper agressif de 299€, mais avec des caractéristiques à la baisse. C’est une machine moins puissante. Chez Sony, la PlayStation 5 All Digital est elle proposée à 399€, mais c’est une « vraie » PlayStation 5, strictement identique au modèle à 499€ en termes de spécifications techniques. Le choix entre ces deux machines impliquera donc forcément des concessions, financières ou techniques…
La puissance : égalité !
Si Microsoft et Xbox expliquent depuis plus d’un an à qui veut l’entendre qu’ils ont les plus gros muscles, le prouvant à coup de teraflops (une douzaine, à priori), Sony a fini par revenir dans la bagarre en jouant de son SSD magique à la vélocité sans pareille. Un lutteur de MMA contre un champion de kung-fu, tout est possible.
En vérité, avec un peu plus de 10 teraflops pour Sony (pour ce que ça veut dire…), et un SSD également embarqué chez Xbox, les machines tourneront sensiblement aussi bien l’une que l’autre, et la vraie différence ne sera pas tant dans les chiffres que dans l’optimisation des jeux pour un système ou pour l’autre.
Alors Sony aura sorti son audio 3D breveté, auquel Microsoft a répondu par l’exclusivité sur le Dolby HDR. On attend la réaction de Sony à laquelle répondra probablement Xbox, avant que PlayStation ne… Bref, match nul !
Le catalogue de jeux : avantage PlayStation 5, d’une courte tête !
C’était le point de domination ultime de Sony pour la current-gen, et le talon d’Achille de Microsoft. D’un côté, Uncharted 4, God of War, Nioh, Persona 5, Judgment, The Last of Us Part II, Ghost of Tsushima… De l’autre, Forza Horizon, Ori, et… c’est à peu près tout.
Mais pour la génération suivante, Microsoft a bien bossé, a réussi à attirer à lui des licences pourtant longtemps exclusives à Sony (les Final Fantasy, les Yakuzas, entre autres). D’ailleurs Final Fantasy XVI ne sera que temporairement exclusif à Sony pour les consoles. Et puis la firme américaine a mis les moyens, et s’est offerte bon nombre de studios pour former les Xbox Games Studios. Parmi eux, le légendaire Rare qui offrira en exclusivité aux consoles Microsoft son intrigant Everwild.
Difficile néanmoins de changer aussi vite son image, et la PlayStation garde cette réputation de la console qui aura les exclusivités de qualité. Une idée reçue pas dénuée de fondement quand on sait que les Japonais ont toujours dans leur pool Insomniac (Marvel’s Spider-Man), Naughty Dog (Uncharted, The Last Of Us, etc.) ou Santa Monica (God of War, etc.). Autant de faiseurs de blockbusters imparables…
Les services : point pour Xbox
C’est à travers cet aspect que Microsoft espère faire la différence. Il y a quelques mois, quand les responsables de la société américaine et de sa branche Xbox se vantaient de ne pas vouloir à tout prix vendre des consoles, on se demandait s’ils n’avaient pas pris un coup collectif sur la tête. Alors que non, Xbox semble déjà regarder le futur. En tous cas, une certaine vision du futur. Tout le pari tient à savoir si nous sommes prêt à accueillir ce futur dès aujourd’hui.
Ainsi, à travers le Xbox All Access, Microsoft ne vend plus des jeux ou des machines, mais des abonnements. Le voilà le véritable Netflix du jeu vidéo tant prophétisé. Pour le meilleur ou pour le pire, c’est bien une révolution dans l’industrie, révolution que même Google et ses moyens illimités n’ont pas réussi à impulser.
Reste à voir si les jeux suivront, mais juste au cas où, les Xbox Series X et S restent capables d’accueillir les prochains titres d’Ubisoft ou de Square Enix. Un filet de sécurité luxueux.
Face à cette débauche de services, PlayStation réagit en proposant à ses abonnés la Collection PS Plus, une dizaine de gros titres PS4 (Uncharted 4, Persona 5, God of War, entre autres) immédiatement accessibles sans frais supplémentaires sur PlayStation 5. Une offre bien sentie, parfaite pour les joueurs arrivant sur la marque (des transfuges du PC, alléchés par le portage d’Horizon: Zero Dawn, par exemple), mais avouons-le, à mille lieux de la pléthorique sélection du Game Pass.
La coolitude : point pour PlayStation 5
Avec les différentes générations de Xbox, Microsoft s’est durablement inscrit dans l’industrie du jeu vidéo. Mais toujours assez loin derrière PlayStation, ce qui a été particulièrement marquant sur cette génération, où le constructeur américain aura écoulé environ moitié moins de consoles que son meilleur ennemi. Liste d’exclus famélique, démarrage catastrophique, complètement ignorée par le Japon (le mètre-étalon de la coolitude pour la France…), la machine de Microsoft a eu tout faux, ou presque.
Une situation qui laisse des traces, et il est déjà à peu près sûr qu’en France, PlayStation laissera Xbox sur place dès le démarrage de cette nouvelle génération. D’autant que Sony semble bénéficier d’un généreux coup de main des services marketing de l’américain, communiquant n’importe comment sur sa nouvelle proposition.
Toujours au bénéfice de PlayStation, la fin de gen’ aura été un feu d’artifice pour le Japonais, avec The Last of Us Part II et Ghost of Tsushima montrant jusqu’à la fin le savoir-faire gaming de PlayStation, nous laissant rêveur quant à ce dont la société pourrait se montrer capable avec les moyens de la prochaine génération…
Avec trois points partout, nous ne sommes pas plus avancés au terme de ce comparatif que nous ne l’étions en l’entamant… Il faut dire que si la guerre des consoles a souvent été à l’image de celle opposant Coca à Pepsi, pour une fois, on se retrouve avec deux propositions bien différentes.
À gauche l’américaine Xbox, le choix pragmatique, avec ses teraflops, une offre tarifaire à toute épreuve, un modèle économique façon « illimité » complètement dans l’air du temps… Et à droite, la japonaise PS5, le choix des rêveurs, avec son SSD magique, son histoire d’amour avec les joueurs français depuis 25 ans, et les espoirs de voir arriver les héritiers d’Uncharted et de God of War (un au moins ayant été annoncé !).
Les designs même des machines – il n’y a pas de hasard – révèlent ces profils : austère, imposant et fonctionnel pour les Xbox Series X ; osé, original et tout en courbes pour la PlayStation 5. Qu’on choisisse une console plutôt que l’autre, cette génération de machines est en tout cas pleine de promesses, et les années qui viennent devraient être particulièrement excitantes pour nous, joueurs !
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