Nintendo ne cesse de faire l’actualité, que ce soit pour des annonces grand public lors du dernier Direct ou pour des occasions plus controversées, comme celle que nous allons aborder aujourd’hui : les brevets. Ce sujet délicat intervient notamment à la suite du succès de Palworld, un titre qui a mis en scène des créatures proches des célèbres Pokémon dans des situations plus « délicates » (ouvriers d’usine, machine gun…).
Pour une entreprise comme Nintendo, qui a bâti sa réputation sur une image de marque familiale et cherche constamment à la protéger, la situation est évidemment loin d’être idéale.
Depuis l’annonce, puis la sortie fracassante du jeu de Pocketpair, le géant japonais ne cesse de tenter de prouver sa paternité sur certaines mécaniques de jeu. Après l’objet sphérique permettant de capturer des créatures, un concept déjà très large, nous voilà maintenant avec des brevets aux allures bien plus générales.
Nintendo s’accorde tous les droits
En effet, parmi les critères déposés, on trouve la capacité d’un personnage à invoquer des sous-personnages. Ces derniers doivent être invoqués à proximité d’autres entités de leur genre et leur unique mission est de se battre. Une description qui, en soi, ne fait qu’effleurer la surface de ce qu’elle pourrait englober.
À cela s’ajoute un brevet sur les montures volantes, qui englobe tout objet ou être vivant sur lequel le joueur peut grimper pour se déplacer plus rapidement sur la terre ferme ou dans les airs. La formulation est si vaste qu’elle menace de s’appliquer à une immense variété de titres.
On ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’étendue de ces brevets. Que dire des invocations de familiers dans un RPG, d’un archétype de nécromancien dans un action RPG ? Ou encore du système de combat de mascottes de World of Warcraft, voire même des montures volantes qui concernent à peu de chose près tous les MMORPG du marché ?
Ces concepts sont des piliers du game design depuis des décennies, et le fait que Nintendo s’y attaque soulève de sérieuses questions sur l’avenir de la créativité dans l’industrie.
La crainte des plus petits
On ne doute évidemment pas de l’audace de Nintendo, dont les dirigeants semblent déterminés à s’attribuer la paternité de mécaniques qu’ils n’ont clairement pas inventées, voire même le droit de breveter de simples concepts logiciels.
Mais on peut, et on doit, s’interroger sur l’avenir de ces brevets et sur ce qu’ils laissent présager pour l’industrie dans son ensemble.
Si les géants du marché n’ont pas grand-chose à craindre, on sait pertinemment que ce genre de pression retombera avant tout sur les plus petits. On vous parlait récemment de Voidling Bound, un projet qui, de l’extérieur, a tout d’une petite réussite sympathique, mais qui pourrait aussi facilement recevoir un courrier estampillé d’un logo bien connu.
Pour une petite équipe, une telle missive signifie des frais d’avocat astronomiques et une réorientation totale de leur projet, ce qui, la plupart du temps, est synonyme d’abandon pur et simple.
Quand un projet naît dans la tête d’un développeur, celui-ci imagine tout ce qui est possible et envisageable. Par défaut, il est préférable de ne pas toucher à ce qui pourrait poser problème. Ainsi, cette simple action de Nintendo ne fait qu’accentuer l’affaiblissement global de l’originalité.
Les décisions des avocats de Nintendo pourraient bien ne jamais avoir d’impact concret sur la vie des créateurs, qu’ils soient grands ou petits, mais nous parlons ici au conditionnel. Tout le monde connaît déjà assez les difficultés de la création d’un jeu vidéo indépendant pour y ajouter les caprices d’une entreprise milliardaire dont le patrimoine se compose de deux des licences les plus rentables de l’histoire.
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