De nombreux acteurs de l’industrie essaient de faire passer les NFT pour la prochaine révolution dans le jeu vidéo. Ubisoft est en tête de ce mouvement. L’entreprise française n’hésite pas à prendre publiquement les joueurs pour des idiots et à nous expliquer que les NFT nous rendront de nombreux services. Heureusement, la communauté est parfois capable de prendre un peu de recul, et les joueurs semblent ne pas accepter aussi facilement que cet outil de spéculation envahisse l’univers vidéoludique. Ainsi, c’est sous la pression des joueurs que certains projets ont d’ores et déjà été annulés.
GSC Game World, développeur de S.T.A.L.K.E.R. 2, a cédé le premier, en renonçant à implémenter des jetons non fongibles dans son FPS à venir : « Suite aux retours que nous avons reçus, nous avons pris la décision d’annuler tout ce qui était en rapport avec les NFT dans STALKER 2 », déclare ainsi le développeur sur Twitter. L’Ukrainien a été suivi de près par Team 17, qui a renoncé à son tour aux NFT pour sa franchise phare, Worms, pour à peu près les même raisons : le retour très négatif des joueurs. « Nous avons écouté nos « Teamsters », nos partenaires et notre communauté, et les inquiétudes qu’ils expriment, et nous avons ainsi décidé de nous retirer des activités relatives aux NFT », peut-on lire dans un communiqué de Team 17.
Le comédien spécialisé en doublage Troy Baker, connu entre autres pour ses rôles de Joel dans les jeux The Last of Us, Batman dans les jeux Telltale ou encore Pagan Min, le méchant de Far Cry 4, s’était lui aussi aventuré sur le terrain glissant des NFT, avant de devoir renoncer au projet, non sans s’être mis à dos une partie de la communauté gaming.
Dernier acteur jeu vidéo à se positionner contre cette technologie : le distributeur itch.io. Dans une déclaration aussi claire que véhémente, le spécialiste de la distribution de jeux indé a carrément dit que « les NFT sont une arnaque » :
« Certains ont demandé notre position quant aux NFT : les NFTs sont une arnaque. Si vous pensez qu’ils sont effectivement utiles à autre chose que l’exploitation des créateurs, aux arnaques financières, et à la destruction de la planète, alors nous vous demandons de bien vouloir réévaluer vos choix de vie. Bisous. »
Bien entendu, on n’en a pas fini pour autant avec les jetons et la blockchain. Ubisoft n’a par exemple pas encore annoncé fermer son programme de NFT baptisé « Quartz ». Le développeur français a pourtant bien entendu la grogne des joueurs, et avait très rapidement supprimé la vidéo de promotion de la chose sur YouTube, après qu’un très grand nombre de « dislikes » l’avait sanctionnée. Néanmoins, la société n’est pas exactement connue pour faire ce que son public attend d’elle (il aura fallu les Américains de Sucker Punch pour que l’Assassin’s Creed au Japon si réclamé voie enfin le jour !), et les Quartz devraient subsister quelque temps dans les univers d’Ubisoft.
Konami a lui aussi affirmé son intention de continuer à proposer du contenu NFT, et même Nintendo dit qu’il ne s’interdit rien… Cependant, les différentes prises de position contre les NFT sont un bon signal à envoyer aux autres acteurs, et montrent que la communauté du jeu vidéo est aussi capable, parfois, de se mobiliser pour autre chose que le harcèlement ou le trolling !
On rappelle que quoi qu’en disent les acteurs qui poussent à l’utilisation de ces jetons, la raison principale qui justifie l’existence des NFT, c’est l’espoir de pouvoir spéculer sur leur valeur : les revendre beaucoup plus cher qu’on ne les a acquis. Après avoir un peu trop parfaitement intégré les microtransactions (qui sont tout sauf micro pour les éditeurs) et les mécaniques de machines à sous (avec par exemple les gacha games), on espère que la résistance sera suffisante pour ne pas ajouter une nouvelle plaie au média.
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