Si le bon sens paysan nous laisse à penser qu’appartenir à un grand groupe pourrait offrir une sorte de sécurité financière, l’histoire récente et l’actualité nous prouvent régulièrement que ce n’est qu’une idée reçue bien loin de refléter la réalité. Au contraire même. Et ce n’est pas Tango Gameworks, développeur de Hi-Fi Rush (qui fut la propriété de Microsoft) ou Firewalk Studios, développeurs de Concord (qui fut la propriété de Sony), tous deux fermés sans préavis, qui nous contrediront. Et après que NetEase se soit séparés des équipes pourtant responsables d’un des grands succès du moment, Marvel Rivals, de nombreux studios sont dans l’inquiétude.
Car l’autre géant chinois est tentaculaire, et son emprise s’étend sur de nombreux studios, du plus discret au plus renommé.
VideoGamesChronicles a recensé les studios que possède l’hydre NetEase à l’international (c’est-à-dire en dehors du territoire chinois), et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce ne sont pas que des petits poissons : Quantic Dream (Detroit : Become Human), Grasshopper Manufacture (le studio de Suda51, auteur des No More Heroes), Rebel Wolves (le studio des anciens de CD Projekt qui vient de présenter son projet The Blood of Dawnwalker), Nagoshi Studio (la structure montée par le créateur de la série Yakuza à son départ de SEGA)…
Malgré des projets excitants pour beaucoup d’entre-eux (le jeu de vampires de Rebel Wolves, le Star Wars de Quantic Dreams…), aucun n’est à l’abris d’une « restructuration », si même les jeux qui fonctionnent, comme Marvel Rivals, ne protègent plus les salariés. NetEase a lancé une grande campagne de restructuration visant ses studios étrangers, et Game File écrit que la majorité des possessions du groupe est concernée.
NetEase n’a pas confirmé le projet, sans toutefois l’infirmer non plus, se contentant de ce commentaire laconique : « l’ensemble de nos studios est en constante évaluation ». Cependant, Bloomberg rapporte que les studios japonais appartenant à NetEase voit leur avenir s’assombrir, et que s’il leur est laissé le temps de boucler les projets en cours, ils ne recevront plus de financements futurs.
L’industrie doit donc se préparer à une onde de choc dans un paysage déjà fortement secoué par des fermetures et des licenciements à un niveau jamais vu. Et pourtant, NetEase est largement bénéficiaire, et même en situation de croissance. Sur le dernier trimestre 2024, la société a réalisé un chiffre d’affaire de 2,9 milliards de dollars, en augmentation de 1,5% par rapport à la même période l’année précédente. Ces « restructurations » ne sont donc pas essentielle à la survie de l’entreprise, comme on le lit parfois. Nous sommes, encore, dans le cas d’une entreprise gloutonne qui gagne, mais ne gagne pas assez.
Quantic Dream et Anchor Point Studios, la structure fondée par Paul Ehreth, lead designer de Control, tous deux sous pavillon NetEase, ont publié des déclarations chacun de leur côté pour rassurer sur la situation, et affirmer qu’une fermeture n’était pas à l’ordre du jour. On craint de devoir ajouter « pour l’instant »…
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