Connaissez-vous le film 2001 : l’Odyssée de l’Espace ? Dans ce classique de Kubrick, on pouvait observer HAL 9000, une intelligence artificielle créée par l’Homme cherchant à détruire son créateur. Voilà un film qui mettait en image une peur commune du progrès qui va trop loin, devenu incontrôlable, et dont le thème est toujours d’actualité. Désormais, vous pourrez citer un exemple plus récent avec l’entreprise King.
Une diminution de la main d’œuvre au profit des outils
Mobilegamer.biz a dévoilé cette semaine un rapport concernant une nouvelle vague de licenciements affectant King, le géant du jeu mobile appartenant à Microsoft. D’après eux et les témoignages recueillis, plus de 200 personnes seraient affectés. Parmi eux, 50 personnes, soit la moitié de l’équipe, sont ceux qui travaillaient sur Farm Heroes Saga.
Si on avait pu voir d’autres studios fermer mais affecter les employés dans d’autres studios de leur maison mère, il s’agit ici de licenciements sans perspective de réaffectation. Et le plus rageant est certainement l’identité de leurs remplaçants, puisqu’il s’agit d’outils exploitant l’intelligence artificielle qui avaient été créés par les employés remerciés.
Ce sont notamment les level designers et les équipes de copywriting qui sont concernés par ce remplacement. La stratégie chez King est, selon eux mais aussi des mots de la direction, de réduire les équipes en simplifiant l’organisation, et de réinvestir les fonds débloqués dans le marketing. Une stratégie qui met donc l’humain hors de la balance, au profit d’une rentabilité et d’une augmentation du profit.
Une dérive qui alerte
On pourrait se dire que c’était un résultat attendu, qu’une entreprise à qui on donnerait de tels outils ne ferait que les exploiter au maximum. Pourtant, les employés de King n’avait pas de véritable raison de s’inquiéter quant à la pérennité de leur place au sein de la boîte. Fin 2023, le directeur de la technologie chez King, Steve Collins, présentait comment les outils IA permettaient d’optimiser les temps de travail, en laissant les tâches répétitives et ennuyantes aux IA pour se consacrer aux parties créatives, plus stimulantes. Alors que la peur de voir des postes être remplacés était évoquée, Steve Collins considérait qu’il y avait peu de chances que cela arrive.
« Créer et faire fonctionner un jeu comme Candy Crush nécessite de nombreuses parties indépendantes qui ne peuvent pas être remplacées par une IA. »
Difficile de reprocher aux développeurs d’avoir voulu se faciliter la vie avec de nouvelles technologies, quand leur directeur technique lui-même affirmait que leur place ne serait pas menacée.
Alors on s’interroge pour la suite. Si le cas King n’est ni le premier, ni le dernier, même au-delà de l’industrie du jeu vidéo, il fait se demander comme les postes au sein des entreprises évolueront dans le futur. Fabriquer une machine qui nous remplacent à un côté humiliant supplémentaire. Un employé pourrait ne pas utiliser ces outils pour éviter de reproduire cette situation, mais une entreprise étant ce qu’elle est, il sera toujours rappelé à l’ordre en invoquant la rentabilité.
Utiliser l’IA ou ne pas l’utiliser, telle est la question, mais pour le moment, celle-ci ne semble mener qu’à une seule réponse : que vous fabriquiez votre perte ou que vous n’embrassiez pas le progrès, votre travail est menacé.
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