Le Comité International Olympique (CIO) vient d’annoncer la tenue des premiers Jeux Olympiques d’eSport en Arabie saoudite, pour 2025. Un partenariat financier de 12 ans avec le CIO a été signé par la même occasion, c’est donc le début d’une grande aventure qui fera parler encore pendant un moment. Pourrait-on espérer que cet accord soit le signe d’un avenir radieux pour la discipline ?
L’Arabie saoudite continue d’investir massivement dans plusieurs domaines, en vue de se préparer à ne plus être dépendant de son économie aux hydrocarbures, notamment dans la culture populaire, dans le but de développer son soft-power et le tourisme au sein du pays.
Citons, par exemple, le rachat de la majorité des parts de SNK par le pays, des investissements dans Nintendo, Electronic Arts, Take-Two, etc. Ou encore la nouvelle série d’animation Grendizer U (en cours de diffusion), co-produite par Manga Production, société basée en Arabie saoudite et avec des stars japonaise bossant sur le projet : Kohei Tanaka à la musique (Gunbuster, One Piece, Patlabor), Yoshiyuki Sadamoto au chara design (Evangelion, Summer Wars), ou encore l’opening interprété par le groupe GLAY.
Le fonds public d’investissement saoudien, un fond souverain, montre son intérêt à l’eSport depuis quelque temps déjà, par exemple l’Esports World Cup, se déroule en ce moment même à Riyad. Cette coupe du monde a déjà subi quelques controverses, par exemple la levée de boucliers de la communauté d’Apex Legends pour la présence du jeu dans cette compétition.
Rappelons que l’Arabie Saoudite est un pays très hostile à nos très chers droits de l’homme : peine de mort, réduction du droit des femmes (une nouvelle loi en 2022 oblige les femmes à avoir l’autorisation d’un tuteur masculin pour se marier, mais c’est un exemple parmi tant d’autres), criminalisation et persécution de l’homosexualité, etc.
La communauté d’Apex Legends, battle royale faisant figurer de nombreux personnages LGBTQIA+ et mettant donc l’accent sur l’inclusion, s’inquiétait de la censure, et soulignait la contradiction aberrante d’un tournoi organisé par l’Arabie Saoudite.
Nous allons vous épargner les citations bullshit habituelles de Thomas Bach, président du CIO qui veut veiller à ce que « les valeurs olympiques soient respectées ». Nous verrons bien. Les plus optimistes diront que ça ne peut que faire avancer les choses dans la bonne direction pour l’Arabie saoudite, l’âge médian de la population étant de 29 ans selon un recensement de 2022, et la jeunesse est toujours porteuse d’espoirs. Les moins optimistes appelleront ça « le bal des hypocrites ».
En tout cas, n’ayons aucun doute sur le fait que nous entendrons à nouveau parler de ces Jeux Olympiques d’eSport, sûrement au travers de polémiques, mais cela reste toutefois une avancée majeure dans la démocratisation, et la dédiabolisation de ces compétitions auprès du grand public.
Arabie Saoudite – Jusqu’où s’arrêteront ses ambitions pour le jeu vidéo ?
Al
L’esport, nouveau terrain de chasse de la téléréalité
n1co_m
Noli : jeux coréens – L’esport exposé au Centre Culturel Coréen
Lila