Lors d’une conférence tenue à l’occasion d’un événement coréen, le chara designer de Mega Man et producteur d’autres licences Capcom (Dead Rising…) a eu quelques mots quant à la température qui règne actuellement dans l’industrie du jeu vidéo. Un monde qui, selon lui, évolue majoritairement dans la crainte de l’échec, le forçant par là à reproduire à l’infini un modèle qui a fait ses preuves. Ce qui n’est pas forcément une bonne idée.
Keiji Inafune a donc un œil quelque peu critique vis-à-vis du traitement que voue un studio à une licence à succès. Non qu’il adopte un point de vue totalement réprobateur, mais, disons qu’il a un avis empreint de modération. Plus précisément, il alerte quant à la dépendance que cela peut créer ainsi que sur les désillusions que pourraient amener l’exploitation exclusive d’une franchise censément infaillible, aux dépens du renouveau. Voici ce qu’il en dit:
“Rares sont ceux qui, après avoir réussi une fois, réussissent à nouveau. Le succès a des effets positifs, mais il a aussi des effets secondaires. J’ai vu beaucoup de gens s’accrocher uniquement à leurs succès passés. Ils s’accrochent à la façon dont les choses ont été faites à l’époque et adoptent une attitude défensive.”
Fuir les carcans du succès ?
Inafune déplorerait donc le manque de courage des créateurs. Quoique, en vérité, la prise de position n’est pas très claire, d’autant que l’on peut voir dans ces propos une mauvaise foi que trop manifeste. “Ne pas être dépendant d’une licence” est une proposition louable. Mais quand elle est faite par un individu qui a tenté de perdurer dans le métier en exploitant la figure qui l’a propulsé, cela en devient assez risible. N’oublions pas son clone raté de Mega Man sorti en 2016 : Mighty No.9…
Mais peut-être est-ce là une sorte de contrition de la part d’Inafune ? Toujours est-il que ses mots restent intéressants. Car, finalement, ils appuient une situation actuelle que certains joueurs peuvent en effet critiquer. Cependant, y a-t-il forcément raison à le faire ? Tout compte fait, l’exploitation d’une licence, au point d’oublier la créativité, n’est que logique. Surtout dans un monde où la performance est primordiale.
Alors oui, sur le plan créatif, ce n’est pas glorieux. Seulement, peut-on demander aux gros acteurs d’agir contre leurs intérêts ? Il faudrait pour cela un mouvement conséquent, une sorte de révolution qui permettrait de réinventer l’industrie. En attendant ce réveil, il n’est que conseillé de tourner le regard sur une scène beaucoup plus modeste en termes de moyens. Car, n’oublions pas : des contraintes naît la créativité.

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