Fiche de perso est une rubrique dans laquelle nous tirons le portrait d’acteurs du jeu vidéo, réels ou fictifs, qui pèsent ou ont pesé sur l’industrie. À l’occasion de l’annonce de la sortie de différents jeux de société événement, on revient sur l’origine et l’actualité de l’une des franchise majeure du genre mechas, et même de la science-fiction en général : Gundam.
Les licences de la pop culture qui possèdent leur propre statue se comptent sur les doigts de la main. On peut citer le Goldorak de Ryad, en Arabie Saoudite (33,7 mètres !), le Robocop de Detroit, lui-même érigé en réponse à la statue Rocky de Philadelphie (sculptée à l’origine non pas comme un hommage, mais pour les décors de Rocky III – la ville l’a ensuite conservée). Mais la plus célèbre d’entre-elles est probablement le Gundam animé du quartier d’Odaiba, à Tokyo.
L’impressionnante sculpture de près de 20 mètres de haut montre à quel point la franchise Gundam possède une place particulière dans la culture populaire. Et pourtant, le succès n’a pas été immédiat, au contraire.
C’est en 1979 que sont diffusés les premiers épisodes de la série animée originelle Mobile Suit Gundam, signée Yoshiyuki Tomino pour le studio Sunrise. L’idée qui porte la série est de mettre en scène des robots géants « réalistes » face aux créations surpuissantes de Go Nagai, comme Mazinger Z ou Getter Robo. Les robots Gundam sont donc des équipements militaires, avec leurs limitations et leurs faiblesses. D’ailleurs, il serait plus juste de parler d’armures que de robots, comme l’indique le titre Mobile Suit Gundam.
Cette orientation plus « réaliste » s’accompagne de thématiques plus adultes, comme la guerre et ses conséquences ou les conflits politiques, et d’un traitement moins manichéen de ses personnages, aux psychologies plus complexes que dans les productions de l’époque. On retiendra par exemple le personnage culte de Char Aznable (dont le nom est inspiré de… Charles Aznavour, dont l’auteur était fan !), rival du héros, mais dont la complexité a su séduire le public de la série.
Cette maturité dans l’écriture a peut-être été la cause de l’échec de la série animée : face au manque d’engouement du public, elle sera raccourcie à 43 épisodes au lieu des 52 prévus initialement.
En 1980, Bandai lancera néanmoins les premiers Gunpla, des maquettes reproduisant fidèlement les robots de la série animée. Là encore, la franchise fait les choses autrement : quand certaines séries sont produites pour vendre des jouets (plus proche de nous, par exemple, les Maîtres de l’Univers, imaginée et produite comme une luxueuse campagne de publicité pour les figurines), l’anime Gundam n’avait pas été diffusé avec l’idée de vendre des maquettes.
Ce n’est qu’après les débuts de la diffusion de la série que Bandai, qui avait peut-être compris que celle-ci s’adressait à un public plus âgé, va se mettre à proposer ses maquettes, un produit dérivé destiné lui aussi à un public plus âgé que les traditionnelles figurines. Le carton est immédiat, et les Gunpla vont offrir un énorme gain de popularité à la série Mobile Suit Gundam, remontée pour l’occasion sous la forme de 3 films qui connaîtront les honneurs d’une sortie au cinéma.
Depuis, la popularité de la franchise ne s’est jamais démentie, et on ne compte plus les différentes séries prenant place dans l’univers en expansion permanente de l’Universal Century (le nom donné à la timeline qui relie toutes les séries Gundam), comme on ne compte plus les milliers de modèles de Gunpla proposés depuis maintenant 45 ans par Bandai, qui a depuis intégré les rivaux d’antan, les robots de Go Nagai, dont Goldorak ou Getter Robo, mais aussi des robots d’autres univers, comme Evangelion, qui doit en grande partie son existence à Gundam.
En jeu vidéo, on trouve plus d’une centaine d’adaptations, sur tous les supports, des années 80 à nos jours (vraiment tous les supports, y compris le plus exotiques comme le Pippin d’Apple – 6 jeux Gundam à son catalogue, ou le Playdia de Bandai, avec SD Gundam Daizukan en 1994). Parmi les dernières sorties notables, on trouve Gundam Breaker 4, publié cet été, et surtout destiné aux fans de maquettes Gunpla, puisque l’intérêt principal du titre réside dans la possibilité de construire et personnaliser sa propre armure Gundam à l’aide des milliers de pièces disponibles en jeu et combinables. Un jeu de tir multijoueur éphémère, Gundam Evolution, a hélas été fermé en novembre 2023, après une petite année d’exploitation seulement. Les robots Gundam sont aussi parmi les principaux protagonistes de la franchise Super Robot Wars.
Gundam quitte rarement l’actualité depuis ces 40 dernières années, et ce sont deux propositions ludiques qui font dernièrement parler d’elles. D’abord un jeu de cartes à collectionner, intitulé sobrement Gundam Card Game, qui a lancé sa campagne de promo pour une sortie mondiale programmée au 25 juillet prochain. Des ensembles de cartes en version « bêta » ont été distribués sur quelques conventions, et s’échangent déjà contre plusieurs centaines d’euros sur les sites de reventes. Le jeu sera disponible en Europe en même temps que pour le reste du monde avec des cartes traduites en anglais.
L’autre jeu, c’est un jeu de stratégie et de figurines, Gundam Assemble, incluant des « mini Gunpla » à assembler et à peindre. Peu d’infos circulent à l’heure qu’il est sur ce dernier, qui paraîtra « bientôt », à en croire la courte vidéo de présentation visible sur le site officiel du jeu. On sait aussi que le jeu de figurines et le jeu de cartes à collectionner pourront « communiquer » (cartes et figurines pourront être jouées ensemble), sans qu’on ne sache encore ni comment, ni pourquoi.
En attendant de tester ces deux jeux, on pourra aller admirer le gigantisme des robots dans la mini-série Gundam : Requiem pour une vengeance sortie cet automne. Cette dernière, fidèle à l’esprit de gravité de la saga, s’attache à raconter la guerre du point de vue des « méchants », et a été entièrement réalisée via Unreal Engine 5. Une prouesse visuelle et technologique en 6 épisodes de 24 minutes sur Netflix.
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