On savait le service moribond, des rumeurs tournaient, évoquant sa transformation en marque blanche (un service qui serait vendu à des sociétés qui le commercialiserait alors sous leur propre marque – par exemple, des hôtels qui proposerait les jeux dans leurs chambres). Finalement, c’est une décision bien plus radicale qui a été prise : Google met définitivement fin à Stadia.
Si ce n’est une surprise pour personne, cela reste très surprenant, vu les dizaines de millions de dollars investis dans le projet qui n’a même pas encore trois ans (Stadia avait officiellement démarré le 19 novembre 2019).Tout aussi surprenant que la longue litanie des erreurs qui auront été commises par les équipes dirigeantes et qui auront conduit le projet à cet échec retentissant.
Ainsi, comment et pourquoi un service de jeu vidéo qui ne demandait quasiment pas de matériel (s’il fallait un Chromecast pour jouer à un jeu Stadia sur une télévision, on pouvait aussi y accéder via plus ou moins n’importe quel téléphone ou ordinateur connecté à internet) à pu échouer à s’imposer en période de confinement, ou les sorties, les loisirs et les achats étaient drastiquement réduits ? Comment et pourquoi ce même service de jeu vidéo accessibles sans matériel particulier, donc, a-t-il pu échouer à s’imposer dans un moment où les consoles et autres cartes graphiques étaient introuvables en magasin ?
On ne voit pas comment la situation aurait pu être plus favorable au service, qui venait répondre à toutes ces problématiques en même temps. Et pourtant…
On ne comprend pas non plus pourquoi Google, qui a payé des millions pour porter des jeux comme Red Dead Redemption 2 sur son service, n’a pas plutôt sorti son chéquier pour s’offrir une exclusivité imparable, comme, par exemple Cyberpunk 2077. Ou même sans parler d’exclusivité, Stadia aurait pu au minimum profiter de la catastrophe que fut la sortie du jeu sur les PlayStation 4 et Xbox One pour communiquer un peu plus agressivement, et proposer une alternative qui savait faire tourner correctement le titre.
Des décisions incompréhensibles qui sont venues enfoncer un catalogue faiblard et un modèle économique illisible. Pourtant, dans le fond, l’histoire montrera surement que Stadia avait raison avant tout le monde. La dématérialisation des périphériques de jeu est en marche, s’accélère même, avec l’application Game Pass directement intégrée aux téléviseurs Samsung les plus récents ou la refonte des offres Shadows (les PC dématérialisés dans le Cloud).
Les quelques abonnés qui s’étaient laissés convaincre auront jusqu’au 18 janvier prochain pour terminer leurs jeux. Ensuite, le service sera inaccessible. Beau joueur, Google remboursera tous les achats de matériel et de jeux et DLC effectués depuis la boutique en ligne Stadia. Il semblerait qu’il n’y ait aucune condition pour obtenir ce remboursement. Cette triste histoire nous aura en tous cas à nouveau prouvé que des crédits illimités ne suffisent pas, et que le jeu vidéo est aussi une industrie qui exige un certain savoir-faire.
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