« Je viens de le pledger », « Il est sur Kickstarter », « J’ai soutenu le projet ». Ces trois phrases sont aujourd’hui des symboles d’un phénomène loin d’être récent, mais en plein développement depuis quelques années. Ce phénomène, c’est le financement participatif, ou crowdfunding. Si cette méthode de financement n’est pas compliquée à comprendre, elle nécessite tout de même quelques explications qui, nous l’espérons, vous permettront ensuite de ne pas passer à côté de la mine d’or qu’elle peut représenter, autant pour les créateurs que pour les financeurs.
À la base, un financement, c’est une collecte de fonds réalisée par des organismes, entreprises ou des indépendants dans le but de mener à bien un projet. Lorsqu’il devient participatif, il permet à n’importe qui d’apporter son soutien financier au projet, chaque participant individuel devenant ainsi un contributeur. Aujourd’hui, des milliers de projets sont ouverts chaque année au crowdfunding, dans de nombreux domaines, allant de la mode à la littérature, en passant bien sûr par le jeu vidéo.
Si le financement participatif s’est démocratisé grâce à internet, il s’agit en fait d’une pratique qui existe depuis plusieurs siècles. On citera par exemple le cas de la Statue de la Liberté, qui avait pu voir le jour grâce aux dons de milliers de particuliers en 1875, couplés à des fonds privés. On évoque ainsi le nombre de 100 000 contributeurs ayant permis à la statue de devenir ce qu’elle est aujourd’hui, l’un des monuments les plus célèbres au monde.
Sur les plateformes dédiées, chaque projet est présenté en détail, vidéos, photos et textes à l’appui. C’est un moment crucial pour les créateurs, celui où il faut déclencher le coup de cœur auprès des potentiels contributeurs. Les projets en cours sont caractérisés par un objectif financier, qui correspond au montant nécessaire pour que le projet puisse voir le jour, et par une date butoir à laquelle cet objectif doit être atteint. Lorsqu’un utilisateur découvre un projet qui lui paraît prometteur, il peut « pledger », c’est-à-dire s’engager à aider le projet. Le financeur s’engage à participer, mais si le projet n’aboutit pas faute de financement, il sera remboursé.
Différents paliers de dons sont souvent proposés, en fonction des moyens de chacun. Dans le financement participatif, on peut distinguer trois types de financements. L’apport peut être un simple don, sans contrepartie, mais le plus souvent, il sera fait sous forme de don avec contrepartie. En échange de l’aide apportée à la création de leur jeu vidéo par exemple, les créateurs proposeront différentes récompenses, pouvant aller de goodies à des objets collectors ou une visite du studio, en fonction des montants proposés. Le dernier type de financement, sous forme de prêt, ne sera pas développé ici.
Du point de vue des créateurs, les avantages sont multiples : profiter du bouche-à-oreille et de la promotion rapide que peuvent constituer les réseaux sociaux, être en contact régulier avec la futur fanbase du projet qui amènera les premiers feedbacks, ou encore profiter du vivier quasi infini d’investisseurs pour proposer des projets sortant des sentiers battus.
Pour l’investisseur, il est possible de donner vie à ses coups de cœur, d’accéder à des contenus exclusifs via le don, voire de participer plus ou moins activement au développement du projet en fonction des paliers. Attention toutefois aux arnaques qui, si elles sont minoritaires, existent cependant. On pense notamment à des projets mensongers, pour lequel le résultat final s’avère très loin des promesses des développeurs au moment de la recherche de financement. Dans le genre, le projet Ouya nous a particulièrement marqués. Après avoir récolté plus de huit millions d’euros en 2012, la console qui avait suivi s’était avérée tout simplement indigne d’un tel financement, et a depuis été mise aux oubliettes.
En France aujourd’hui, trois sites dominent le marché. Ulule et KissKissBankBank, tous les deux créés en 2010, représentent le financement participatif français. À l’international, c’est Kickstarter qui domine les débats, avec plus de 7 milliards de dollars investis par les contributeurs depuis 2009, soutenant ainsi 239 000 projets de divers horizons.
Que vous soyez créateur ou investisseur, n’hésitez pas à visiter les trois sites pour connaître les modalités de chacun et faire les bons choix. Qui sait, peut-être serez-vous à l’origine de l’éclosion de futurs phénomènes comme Hollow Knight, The Witness ou encore Divinity Original Sin, tous trois passés par l’étape du financement participatif pour devenir les chefs-d’œuvre que l’on connaît aujourd’hui.
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