Ce week-end, Nice était au coeur de l’esport Versus Fighting, puisque depuis vendredi, plus de 5 000 compétiteurs se sont affrontés au Palais des Congrès de la ville pour la première édition de l’EVO France. Une première édition réussie, qui devrait rassurer les organisateurs quant à l’avenir de l’événement, qui devrait devenir une occurence annuelle.
La réussite ne se trouve pas uniquement dans le nombre d’inscrits : sur les 5 000 joueurs venus participer, on retrouve 93 nationalités différentes, les joueurs étrangers représentaient 60% des inscrits. De plus, l’organisation de l’événement qui a laissé la part belle à l’humain, grâce à la fanzone excentrée de la compétition principale, a su convaincre le public plus généralement.
Il est clair que c’était une grosse responsabilité. L’Evolution Championship Series, ou EVO, est la plus grande compétition de jeux de combat au monde. Depuis maintenant trente ans, les joueurs du monde entier se rassemblent à Vegas pour couronner le meilleur sur chacun des jeux majeurs du genre chaque année. Avec un pic de 10 000 inscrits en 2024, la compétition fait figure de championnat du monde officieux dans le paysage de l’esport Versus Fighting.
Cependant, cela fait depuis 2018 que l’EVO s’exporte et se franchise, d’abord au Japon, puis, depuis cette année chez nous, en Europe. D’ici 2027, une édition à Singapour devrait s’ajouter à la liste. Un agrandissement de la franchise à double tranchant : si elle peut paraitre nécessaire pour être accessible au plus grand nombre, ces nouvelles compétitions viennent déjà s’ajouter à un calendrier compétitif chargé, difficile à tenir pour les joueurs et à suivre pour le public.
Une première édition de l’EVO France avec beaucoup d’enjeux
L’accessibilité, cela doit bien être une question majeure dans les bureaux des responsables de la compétition chez Qiddiya. Cette année, la compétition de Vegas n’aura pas réussi à atteindre à nouveau le pic d’inscrits de l’année passée, et pour cause : l’accès à Vegas pour les joueurs résidant en dehors des Etats-Unis se complexifie.
Avec des prix de voyage vers les Etats-Unis toujours plus élevés et des calendriers toujours plus remplis, décliner l’EVO sous forme de compétitions régionales semble être le nouvel objectif. Cette première édition européenne de l’EVO avait donc beaucoup à prouver.
Le choix de Nice comme ville d’accueil de cet événement européen n’est pas anodin. Cela fait plusieurs années que la ville investit dans l’esport, en accueillant notamment les LFL Days de 2021 à 2024. La France, plus généralement, est généralement reconnue comme l’une des terres principales du Versus Fighting en Europe, même s’il faut reconnaitre que le genre s’est un peu essoufflé chez nous ces dernières années.
Enfin, pour le public déjà fidèle à l’événement, c’était un enjeu différent qui se profilait : est-ce que l’EVO, malgré son rachat par les fonds saoudiens de Qiddiya, allait réussir à conserver son authenticité ?
D’après les retours du public, qui s’est largement déplacé à Nice, c’est plutôt une réussite. L’objectif, plus que d’organiser un tournoi, était d’insuffler à cette édition européenne la même énergie qu’à Vegas. Plus que la compétition, ce sont toutes les annexes qui font le sel de l’événement : les rencontres, les jeux mis à disposition, les animations… tant d’éléments qui étaient essentiels à retranscrire d’après Steven Roberts, président exécutif de l’EVO.
Dans les faits, plus qu’un changement d’ambiance, c’est surtout le calendrier que Qiddiya prévoit d’impacter. Plutôt que de ne faire tourner l’année qu’autour d’une unique date, les représentants de Riyad souhaiteraient faire de l’EVO un rendez-vous trimestriel, dans différentes régions du monde, tout en laissant au tournoi de Vegas une place majeure, ce qui ferait un total de quatre tournois EVO par an.
L’EVO France, un coup de projecteur nécessaire sur une scène qui bat de l’aile ?
Maintenant, est-ce un engouement durable pour le Versus Fighting ? C’est, en réalité, difficile à savoir. Oui, cette édition est une grande réussite, mais elle est aussi la toute première excursion sur le territoire européen d’un événement qui fait rêver des milliers de fans.
En même temps, des événements de Versus Fighting historiquement ancrés en France, qui ont aussi pu faire de figure d’autorité dans le milieu peinent à sortir la tête de l’eau, et ont du radicalement changer pour ne serait-ce qu’espérer se maintenir. C’est notamment le cas du Stunfest, un événement breton, alors connu pour ses tournois de jeux de combat, qui doit aujourd’hui absolument se réinventer s’il veut pouvoir perdurer.
L’UFA, le principal tournoi de Versus Fighting européen, quant à lui, a dû sacrifier Super Smash Bros. Ultimate, faute de finances. L’arrivée de l’EVO France, potentiellement durable puisqu’un deuxième rendez-vous a déjà été signé pour l’année prochaine, à Nice encore une fois, pourrait donc faire un grand bien à la scène Versus Fighting française, qui a déjà longtemps fait briller la région.
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