Si vous avez encore cru à de nouveaux départs avec notre titre, c’est sûrement que la réputation d’Embracer le précède. Soyez rassuré, vous ne serez pas informé dans ces lignes d’une énième restructuration ou d’un nouveau plan social de la part du groupe. Nous nous bornerons à retranscrire les paroles de Lars Wingefors, sur la « nécessité de passer par des licenciements dans l’industrie du jeu vidéo ». Le ton est donné.
Il est clair que l’industrie du gaming a été bouleversée l’année dernière par des coupes drastiques dans la masse salariale, c’est d’ailleurs surtout ce que l’on retiendra de cette année 2023. Le CEO d’Embracer déclare à cet égard que « toutes les compagnies sont confrontées à des plans de restructuration, car l’industrie est beaucoup plus frileuse d’investir dans de nouveaux jeux. »
Des propos qui corroborent déjà les déclarations de Phil Rogers en novembre 2023 qui disait que « le coût humain de ces restructurations était significatif, mais nécessaire ». Nous n’allons pas ici refaire l’histoire du pari risqué avec un investisseur externe (Savvy Games Group) qui avait laissé Embracer le bec dans l’eau avec un accord à hauteur de 2 milliards de dollars parti en fumée. Avec une somme pareille en moins, il est sûr que les projections ne sont plus les mêmes.
Suite à cet accord manqué, Embracer s’est alors lancé dans un programme de restructuration massif en licenciant pas moins de 1 400 personnes. Lars Wingefors affirme que ce sont les studios les moins susceptibles de réussir qui ont été écartés. On se souvient du reboot de Saints Row non concluant qui amènera le couperet (moins d’un an plus tard) pour Volition.
Si le plan de restructuration s’éternise, car il dure depuis maintenant mai 2023, le CEO d’Embracer avait au préalable déclaré qu’il s’arrêterait en mars 2024. Aujourd’hui, Wingefors semble revenir sur cette déclaration, car il poursuivra les licenciements pour s’adapter au business, et ce, de manière continuelle. Décidément, travailler sous la houlette de ce millionnaire réserve son lot de surprises. Viré ? Pas viré ? Un suspense quotidien !
Avec le rachat de nombreux studios iconiques comme Eidos, Crystal Dynamics, Saber Interactive, mais aussi Square Enix Montréal, le studio se joint à la bulle du Covid, mais ne réfléchit pas à l’après. Tous ces rachats coûtent à l’entreprise, mais le plus fou est que le capital de l’entreprise repose sur du vent puisqu’il s’en remet essentiellement à l’accord que nous avons mentionné plus haut. Panique à bord, vous connaissez la triste suite.
Ce constat pose la question de l’impunité pour des gens comme Lars Wingefors. Est-ce que ces entrepreneurs peuvent mettre en danger aussi facilement des emplois, des vies concrètes avec des contrats non signés, avec rien de moins que de la fumée ?
Wingefors termine l’entretien avec des éléments de langage atterrants de banalité : « ce fut une période difficile, mais toutes les périodes difficiles sont des périodes qui nous rendent plus forts », « notre vision sur le long terme reste inchangée », « le licenciement se fait avec compassion, respect et intégrité ».
Mais haut les cœurs ! Si ces coupes humaines ne donnent pas raison à une revitalisation d’Embracer dans un futur proche, on pourra toujours se réconforter à l’idée que Wingefors revendra ses 17% de chez Embracer. Tant que l’on est aimé par les actionnaires, on voit la vie en rose !
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