Moins d’un an après l’annonce du divorce entre Electronic Arts et la FIFA, voilà enfin les premières nouvelles du successeur de FIFA 23. Intitulé EA Sports FC, le jeu devrait dévoiler ses premiers visuels en juillet, pour une sortie programmée en octobre ou novembre, en début de saison sportive. En attendant, une grosse campagne de pub serait prévue dans les prochaines semaines, surfant sur la vague football créée par la fin des grands championnats nationaux européens (Premier League, Ligue 1, Serie A, Liga et Bundesliga).
Hormis un premier logo dévoilé aujourd’hui, le flou reste total concernant le nouveau bébé d’Electronic Arts. Si la perte du partenariat avec la FIFA aura sans doute eu une influence sur le développement, il n’y a pas forcément de raisons de s’inquiéter pour l’accueil qui sera réservé au jeu. Fort de très nombreux partenariats avec des ligues et championnats majeurs à travers le monde, EA Sports FC n’aurait pas perdu beaucoup de licences, et le contenu à venir devrait être aussi imposant que celui de ses prédécesseurs. L’une des craintes des fans de football et de la licence était de perdre les noms réels des clubs, des joueurs et des stades. A priori, pas d’inquiétude, les grands championnats européens et les coupes d’Europe seront de la partie, pour un total de plus de 300 licences partenaires. Nous ne devrions pas avoir besoin d’incarner le Madrid FC et sa star Kadrim Ben Rema face au FC Barça de Roberto Legrandolski. Ouf.
La licence FIFA, ce sont plus de 325 millions de jeux vendus depuis la création de la franchise par Electronic Arts en 1993. FIFA 23, dernier-né de la série, s’est approché des 20 millions de ventes dans le monde. C’est dire si la sortie de EA Sports FC est importante pour Electronic Arts. Pour le moment, aucun rival ne s’est annoncé pour la saison sportive 2023-2024, et le jeu devrait être la seule alternative en termes de simulation de football. Toujours pas de nouvelles concernant eFootball de Konami, qui devrait recevoir une mise à jour des effectifs, mais ne semble graphiquement pas prêt à concurrencer Electronic Arts à l’heure actuelle. De manière générale, la simulation de la société japonaise part de trop loin et a trop mauvaise presse pour espérer faire de l’ombre à EA Sports FC à court terme.
Et si la surprise venait de la FIFA elle-même ? Rappelons que c’est le président de la fédération, Gianni Infantino, qui avait décidé de mettre fin à la collaboration avec la société américaine l’année dernière, pour des raisons financières et des divergences de projets. La licence FIFA est donc de nouveau sur le marché, prête à se vendre à celui qui aura les moyens de ses ambitions. Encore faut-il que ce partenaire existe. Aujourd’hui, quel studio ou développeur peut se permettre de dépenser autant qu’Electronic Arts ? Et surtout, avec un tel niveau de risques ? Car même si EA Sports FC ne sera pas estampillé FIFA, il devrait rester le leader incontesté du marché. L’expérience et le savoir-faire du studio californien n’est plus à prouver, et même si la franchise a une fâcheuse tendance à se reposer sur ses lauriers ces dernières années, ses simulations sportives restent souvent qualitativement bien au-dessus de la moyenne du marché.
À moins que la FIFA ne revoie ses ambitions à la baisse ou n’ait un plan secret en préparation, on imagine mal un concurrent crédible se démarquer dans les prochaines années. FIFA ou EA Sports FC, si le contenu est bon, cela ne devrait faire aucune différence pour les joueurs qui ne souhaitent qu’une chose : jouer à un bon jeu de football. Et quand on sait que le marché des amateurs de football sur consoles se compte en dizaines de millions de personnes, on n’est pas trop inquiet. Afin de faire patienter, la FIFA a tout de même annoncé l’ouverture d’une bêta ouverte pour un premier jeu mobile, appelé AI league. Présenté comme « un jeu décontracté en 4 vs 4, où les joueurs contrôleront une équipe d’IA, et pourront collecter et échanger des personnages », il n’a pour l’instant pas bénéficié d’une grande promotion. NFT et micro-transactions semblent être au cœur du projet pour l’instant sur Android, mais qui rejoindra les stores Apple dans les prochaines semaines.
Malgré ses moyens quasi illimités, on imagine mal la fédération sportive se lancer dans un duel sur consoles avec Electronic Arts, en tout cas pas dans l’immédiat. Finalement, le seul vrai risque pour EA, c’est celui de se saborder soi-même. D’un point de vue graphique, des modes de jeu, cela paraît peu probable, pour les raisons évoquées plus haut. Par contre, attention à une fâcheuse tendance du studio, celle de créer des jeux se rapprochant de plus en plus de pay-to-win. Sur les dernières générations de FIFA, le virage était clairement marqué, et le plaisir de jeu pouvait rapidement disparaître lorsqu’on tentait d’affronter à la loyale un adversaire qui avait, lui, dépensé de l’argent pour recruter les meilleurs joueurs du moment.
Il ne serait pas étonnant qu’EA Sports FC propose un système de NFT et des systèmes de tournois payants, car c’est l’un des points qui a créé la discorde avec la FIFA lors des dernières négociations qui n’ont pas abouti. Attention à ce petit jeu des NFT et collectibles payants qui pourrait vite se retourner contre le studio. Sous prétexte de développer une communauté de plus en plus importante, il s’agirait de ne pas se tromper d’objectif. La majorité des joueurs de FIFA veulent un jeu de football, pas un jeu de collection. Mais malheureusement, les joueurs prêts à payer pour gagner rapportent souvent plus d’argent au studio…
Sans rival annoncé, il paraît grandement improbable que le EA Sports FC ne marche pas sur les plates-bandes de ses prédécesseurs FIFA. Une bonne publicité dès le mois prochain, quelques images de gameplay attendues en juillet, et une sortie pour le troisième trimestre, la machine Electronic Arts semble lancée. En espérant que ce soit pour le bonheur des fans, pas uniquement pour leur porte-monnaie.
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