Dans le petit monde magique des jeux services dont Fortnite est le roi incontesté, deux destinées sont possibles. Le succès peut être au rendez-vous, comme avec les fulgurances de Palworld ou Helldivers II (quoique l’un comme l’autre soient rentrés dans le rang depuis) ou l’échec de certaines productions telles que Suicide Squad: Kill the Justice League ou plus récemment encore l’un des plus spectaculaires crash du secteur : Concord.
Nous l’avions déjà évoqué lors du lancement du jeu sur PlayStation 5 et PC il y a à peine deux semaines, les premiers chiffres, sur Steam du moins, laissaient entrevoir une véritable catastrophe industrielle pour un titre de cet acabit avec un pic de connexion à moins de sept cents joueurs simultanés. Un bien triste record n’ayant même pas été dépassé depuis, le titre culminant à l’heure où nous écrivons ces lignes à une centaines d’utilisateurs.
Une estimation des chiffres de vente a d’ailleurs était faite par l’analyste Simon Carless, auteur de la newsletter de GameDiscover, et les situerait autour des 25 000 unités, dont 15 000 sur console PlayStation, autant dire presque rien, surtout au regard des investissements humains et financiers consentis durant ses années de développement.
Au États-Unis d’ailleurs, lors de sa semaine de sortie, Concord a réussi la prouesse d’apparaître à une piteuse 147ème position dans les ventes, une situation probablement inédite pour le géant nippon généralement habitué à truster le haut de l’affiche avec ses exclusivités maisons.
Bref, en un mot comme en cent, Concord est un bide. À tel point que, après à peine deux semaines d’exploitation, PlayStation a décidé de le débrancher. En effet, on apprend via un post de blog que Concord, à compter du 6 septembre 2024, ne sera plus jouable et ce afin « d’explorer des options, notamment celles qui permettront de mieux toucher les joueurs ». Une jolie phrase pour dire que le jeu a, à l’évidence, royalement raté sa cible.
Évidemment, dans le même temps, le titre est retiré de la vente sur les différents magasins dématérialisés et des solutions de remboursement sont en train d’être déployées. Pour les joueurs s’étant procuré le jeu via le PlayStation Store, Steam ou Epic Games Store, le remboursement devrait être automatique tandis que les acheteurs de versions physiques devront se rapprocher de leur détaillant concerné.
Qui pouvait s’attendre à un tel dénouement ? Même si Concord ne soulevait pas vraiment les foules lors de ses présentations, le titre disposait de qualités à même de satisfaire les déçus d’Overwatch 2. Mais il faut croire que finalement, personne ne croyait en lui. Même PlayStation a préféré couper court à la situation, sans même essayer, au moins un temps, de le passer en free-to-play. Un aveu d’échec flagrant et un signe supplémentaire indiquant que le constructeur japonais n’est décidemment pas fait pour les jeux services.
Ils auront énormément investi en ce sens pourtant, mais en pure perte ou presque. On pense notamment au mode multijoueur de The Last of Us, finalement annulé, ou donc à ces huit années de développement de Concord, balayés d’un revers de la main. Des centaines de millions de dollars partis en fumée. Alors il y a bien eu le phénomène Helldivers II, mais son succès fait plus figure d’anomalie qu’autre chose.
Et quid des prochains jeux multijoueurs prévus par le constructeur ? D’autres annulations sont-elles à prévoir ? Et si finalement Concord était le symbole d’un certain ras-le-bol des joueurs vis-à-vis de ces dizaines de jeux services sans grande saveur ? Une demande collective pour que PlayStation se reconcentre sur ce qu’ils savent faire le mieux. Surtout que dans le même temps, les jeux solo (Black Myth Wukong en tête dernièrement) ne se sont jamais aussi bien portés…
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