Citizen Sleeper avait fait grand bruit lors de sa sortie en 2022 dans la petite niche du C-RPG narratif. Développé par Jump Over the Age (derrière ce nom se cache Gareth Damian Martin, ancien journaliste spécialisé), ce fut un succès auprès des critiques et du public, qui ont salué ses qualités d’écriture et sa boucle de gameplay, simple mais terriblement satisfaisante.
La sortie de sa suite est imminente avec Citizen Sleeper 2: Starward Vector, qui s’inscrit dans la continuité du premier opus avec sa science-fiction mélancolique au tissu social fort, et son système de jeu mêlant visual novel et jeu de rôle avec des mécaniques de dés. Nous avons essayé la démo disponible pendant ce Steam Next Fest, et le jeu semble pousser les concepts de son aîné encore plus loin. Voici nos impressions.
Nous retrouvons dans cette suite cette même essence, mais cette fois-ci, l’échelle est plus ambitieuse. Si le premier jeu nous plongeait dans l’atmosphère oppressante d’une station spatiale corporatiste, cette suite nous promet de nouvelles mécaniques de survie, de gestion des ressources, et un monde encore plus vaste à explorer.
L’un des aspects les plus captivants du titre est son fameux système de dés, utilisé pour effectuer une action autre que de l’achat/vente. Chaque jour, nous commençons avec cinq D6 aux jets aléatoires. Ceux-ci, une fois utilisés, auront un impact positif, neutre ou négatif sur votre action. Une conséquence négative sera, par exemple, l’augmentation du stress de votre personnage, ce qui infligera un malus à vos dés.
Parmi les nouvelles fonctionnalités de Citizen Sleeper 2: Starward Vector : la gestion d’un vaisseau et de son équipage. Nous devrons donc gérer, en plus de notre propre jauge de faim, un stock de carburant et de nourriture pour l’équipage lors des contrats à effectuer dans la galaxie. Et oui, cette suite ne se contente pas d’une seule station spatiale comme terrain de jeu, et ajoute des missions qui nous permettront de naviguer dans l’espace. Une respiration agréable qui donne un rythme nouveau à cette formule héritée du premier opus.
Nous incarnons un « sleeper », un androïde avec la conscience d’un être humain émulée, servant de main-d’œuvre aux grandes corporations et ayant une durée de vie limitée. L’aventure s’ouvre sur le réveil de notre héros, dépossédé de ses souvenirs, et neutralisé par un membre de la pègre qui semble avoir un seum incommensurable à notre égard. Un ancien acolyte nous libère, et le duo prend la fuite à bord d’un vaisseau pour rejoindre une station spatiale, où ils devront échapper à leurs poursuivants et retrouver leurs souvenirs.
Le character design est encore une fois assuré par Guillaume Singelin, dessinateur de bande dessinée, ayant travaillé pour Ankama et plus récemment pour DC Comics. Esthétiquement, Citizen Sleeper a un petit quelque chose, une mélancolie du vide spatial au fatalisme exacerbé, aussi hypnotisante que repoussante par sa froideur métallique. Le premier opus était un pamphlet sur les ruines causées par le capitalisme, et on devine que cette suite suivra cette même continuité thématique.
Petite parenthèse : nous vous invitons à vous intéresser à un magazine créé et édité par Jump Over the Age, nommé Heterotopias qui analyse l’architecture et les espaces dans le jeu vidéo. Pour vous donner une idée plus claire de l’angle de réflexion de cette revue, voici un extrait de la définition du concept d’hétérotopie (développé par le philosophe Michel Foucault en 1967) par Géoconfluences (lié à l’ENS de Lyon et au ministère de l’Éducation), et qui donne son nom au magazine :
« L’hétérotopie est avant tout un « lieu autre » en lien avec l’ imaginaire : Foucault prit l’exemple du cimetière pour clarifier cette notion : le cimetière, lieu des morts par opposition aux lieux des vivants, est le support d’un très fort imaginaire collectif. Monde clos, séparé concrètement du monde des vivants par un mur, mais ouvert par une grille, il possède son propre fonctionnement variant en fonction de temporalités spécifiques (un enterrement, la visite au cimetière lors de la Toussaint chez les chrétiens…) ; ces temporalités peuvent varier en fonction des époques historiques. »
Citizen Sleeper 2: Starward Vector a tout pour être une pépite comme son prédécesseur. Attendons tout de même de voir si l’écriture globale sera à la hauteur, mais les attentes sont grandes. Si vous aimez la SF et le jeu de rôle, foncez sur la démo, ou même sur le premier jeu. Rendez-vous en 2025 pour y goûter sur PC, PS5, Xbox Series et Nintendo Switch. Le jeu sera aussi disponible sur le Xbox Game Pass dès son lancement.
Six One Indie Showcase 2024 – Des pépites indés en pagaille
ElMama
Exodus – Un rapide retour dans le grand espace
Al
Alien Isolation 2 annoncé pour les 10 ans du premier jeu
Riku