Se voulant comme un état régulateur, la Chine a limité, depuis août 2021, les mineurs à 90 minutes par jour de jeu en ligne uniquement du vendredi au dimanche pendant la période scolaire. Si on peut douter de la réelle efficacité de cette règle, l’Empire du Milieu ne s’arrête pas là et annonce un nouveau train de règles pour cadrer le streaming pour les mineurs. Elle estime que les dérives sont trop importantes sur les services de streaming et que les émissions en direct viennent développer des problèmes liés à la santé mentale et physique. Elles sont la porte ouverte à toutes les dérives en matière d’éducation et d’addiction, encore plus s’il y a de l’argent en jeu.
Donc, pour endiguer « les problèmes » que les émissions de streaming peuvent causer, la Chine impose aux personnes de moins de 16 ans de ne plus contribuer financièrement à l’activité des streamers et de ne plus les regarder après 22 heures. Ces mesures ne concernent que les plateformes locales comme Bilibili, Huya & Douyu ou encore Douyin, le TikTok chinois. Ces nouvelles règles s’inscrivent dans la vision du gouvernement qui vise à mieux contrôler l’ensemble de l’industrie du jeu vidéo. Motivé par la volonté de protéger les enfants du « chaos des médias sociaux », l’Empire du Milieu intervient de l’approbation des projets à l’interdiction de jeux sur le territoire.
La Chine ne laisse que peu de place aux éditeurs, à l’image d’Epic Games qui a fermé les serveurs de Fortnite dans le pays, un manque à gagner au vu du nombre de joueurs potentiels, mais un choix inévitable étant donné le temps de jeu ultra-limité et l’impossibilité de mettre en place le modèle économique (les micro-transactions). Si pour nous, Occidentaux, ces mesures semblent être comme une sorte d’atteinte à la liberté, il ne faut pas oublier que la Chine a été frappée plusieurs fois par des phénomènes très inquiétants d’addiction. D’ailleurs, dès 2008, le gouvernement est intervenu en classant l’addiction à Internet comme un trouble clinique, soit dix ans avant l’OMS.
Il paraît cependant être une bonne idée de limiter voire même d’empêcher les mineurs de procéder à des achats en ligne. Les streamers peuvent d’ailleurs avoir une forte influence sur eux. Les jeunes pourraient souhaiter attirer leur attention en faisant de gros dons. Un cercle vicieux et assez malsain.
Les jeux vidéo offrent un exutoire social et une distraction assez simple d’accès (surtout avec le mobile) dans un pays où la croissance économique a bouleversé les relations sociales traditionnelles. Un environnement propice donc au développement de l’addiction. Le gouvernement considère le jeu vidéo comme un « mal de la société qui met en péril l’autorité culturelle et morale du Parti communiste chinois ». Le gouvernement a même ouvert des centres de désintoxication à découvrir par le biais d’un documentaire signé New York Times.
Si au premier abord, le gouvernement chinois semble se soucier de la santé et du bien-être de sa jeune population, il ne faut pas être candide. Il est évident que limiter l’accès aux jeux vidéo et contrôler le temps libre des jeunes permet d’éviter que les jeux puissent véhiculer des idées qui seraient contraire à l’intérêt du gouvernement. Très paternalistes, ces restrictions ne s’appliquent qu’aux mineurs et non aux adultes (pas encore, du moins).
Néanmoins, l’Empire du Milieu est obligé de trouver un équilibre, car les sommes engendrées par le jeu vidéo participent beaucoup à l’économie du pays, à l’image de miHoYo qui investit dans des projets qui serviront à valoriser l’image de sa patrie. En 2023, le marché JV chinois devrait peser 23.3 milliards d’euros, rien que ça.
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