L’utilisation de la plateforme vous est concédée sous licence et non vendue, et vous reconnaissez par la présente qu’aucun titre ou propriété concernant la plateforme ou les jeux n’est transféré ou cédé et que le présent accord ne doit pas être interprété comme une vente de droits.
Voilà qui a désormais le mérite d’être clair. Ces quelques lignes ont pour origine le contrat d’utilisateur récemment mis à jour des jeux de Blizzard, dont, décidément, nous ne cessons de parler dans nos colonnes et rarement en bien. Vous l’avez certainement déjà compris, l’entreprise américaine, déjà bien peu tournée vers le physique, décide dorénavant de pleinement assumer, en toutes lettres, que vos jeux numériques ne vous appartiennent pas le moins du monde. Ces derniers vous sont uniquement « concédés sous licence », que vous payez le prix fort.
Si cette nouvelle n’est en soi pas étonnante, c’est l’aveu formel de cet état de fait qui a de quoi nous marquer. C’est maintenant sous accord légal avec Blizzard, bien obligés que nous sommes d’accepter les conditions du contrat utilisateur, que nous abandonnons le moindre droit de propriété sur les jeux que nous achetons ; ou que nous pensions acheter. Certes, c’était déjà le cas auparavant, nous n’avons jamais vraiment possédé nos jeux numériques, mais Blizzard prend ici étrangement la peine de s’en assurer. Plus aucune excuse ne sera désormais valable : si l’entreprise tient à couper les services d’un jeu définitivement, ceux-ci seront coupés sans autre forme de procès. À partir de là, même les notions d’en ligne ou hors-ligne n’auront plus grande importance : n’oubliez pas, vous avez signé ! Et surtout, le point véritablement problématique de cette clause est que si la firme juge que vous ne respectez pas ses règles pour une raison ou une autre, vous pouvez vous préparer à faire vos adieux à votre jeu licence ! Et ce, sans que l’entreprise n’ait besoin de se justifier.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que Blizzard porte éhontément atteinte à la conservation des jeux vidéo et au droit des consommateurs. Devons-nous rappeler le scandale de la sortie de Warcraft III Reforged, qui a eu le mauvais goût d’aller jusqu’à altérer l’expérience du jeu originel ? Plus rien ne semble tourner rond pour la firme, entre mécontentements difficilement tarissables à propos d’Overwatch 2, scandales sur sa culture d’entreprise, licenciements et annulation de son dernier projet en date, Blizzard peine décidément à nous faire rêver comme le studio en était régulièrement capable il y a quelques années.
Cette dernière décision, dont ne doivent évidemment pas être tenus responsables les développeurs, démontre encore une fois, si jamais cela était nécessaire, que Blizzard ne prend plus à cœur la qualité de ses jeux, mais plutôt la rentabilité de ses placements. Une petite ligne de rien du tout dans un contrat que personne ne lit jamais ? Peut-être, mais c’est avant tout un rappel pour nous, afin que nous nous posions encore la question de la propriété des données numériques. Nous continuerons, en attendant, de suivre l’actualité du studio américain, à guetter l’annonce de leur prochain jeu que nous serons bien sûr encore nombreux à louer plein tarif. En toute connaissance de cause cette fois-ci.
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