Si vous suivez un minimum l’actualité du jeu vidéo, alors vous avez forcément constaté une polémique naissante autour de la prochaine grosse sortie nommée Black Myth: Wukong. Le titre du studio chinois Game Science est sur toutes les bouches (virtuelles) et déclenche une avalanche de réactions. Mais pourquoi ? Décryptons ensemble cette fâcheuse situation.
Première information à savoir : Game Science a soigneusement sélectionné les médias et autres créateurs de contenu pour communiquer sur leur jeu. De notre côté, nous avons essuyé un refus (assez sec d’ailleurs) comme bon nombre de nos confrères. Cette situation arrive assez fréquemment, et n’envisage rien de bon quant à la qualité de la production, mais l’alarme ne mérite pas d’être déclenchée pour autant. Après tout, libre à eux de façonner leur campagne de communication comme bon leur semble.
Il faut également souligner que la sortie de Black Myth: Wukong est à marquer d’une pierre blanche car elle concerne un AAA chinois, bien plus imposant que les innombrables jeux mobile. À l’heure actuelle, une poignée de tests ont pu être publiés avec du bon et du mauvais, sa moyenne s’élève actuellement à 82/100 sur Metacritic. Par ailleurs, Black Myth: Wukong ne semble vraisemblablement pas optimisé sur console, toutes les critiques concernent sa version PC. Mais encore une fois, pas d’alerte à donner même si ça commence à sentir mauvais.
Aussi, il convient de rappeler un article d’IGN datant de novembre 2023 pointant du doigt le sexisme du studio (et de son fondateur Feng Ji) avec preuves et témoignages à l’appui, article que tout le monde semble avoir oublié. Alors, certes, si on commence à s’arrêter de jouer dès qu’il y a des dérives côté développeurs, on ne jouerait plus à grand chose. Néanmoins, nous devons nous montrer extrêmement vigilants face à ces pratiques passéistes.
Revenons maintenant à la sortie imminente de Black Myth: Wukong : ce qui a véritablement mis le feu aux poudres, c’est le document joint à l’envoi du code de test. Ce dernier impose des consignes dans la manière de présenter le jeu. Pour faire simple : il est interdit de parler en mal du jeu. Pire encore, dans la (longue) liste des choses à ne pas faire, il est indiqué de ne pas mentionner la pandémie du Covid-19, ne pas parler de la politique chinoise ou encore ne pas participer à la propagande féministe (marqué noir sur blanc). De la censure pure et dure, et c’est là qu’on tire la sonnette d’alarme.
Oui, le jeu vidéo est politique et il serait fort naïf de penser le contraire. Ce genre de pratique est scandaleux et devrait réveiller une once de responsabilité de la part des professionnels comme celle des joueurs. On est bien loin de la polémique générée par Stellar Blade (autre studio asiatique) avec l’hypersexualisation de son héroïne. On parle ici d’une liberté d’expression menacée.
De notre côté, nous ne publierons pas de test du jeu, et nous ne relayerons plus son actualité. Un jeu vidéo auquel nous n’avons pas le droit de dire exactement ce qu’on en pense, et de la manière souhaitée, n’a pas sa place dans nos colonnes. On vous invite à réfléchir à deux fois avant de passer à la caisse : Black Myth: Wukong risque d’endommager notre industrie du jeu vidéo déjà bien fracturée…
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