Assassin’s Creed Shadows a incontestablement réussi son pari avec ses 3 millions de joueurs sur le jeu en 7 jours. En revanche, pour ce qui est du Japon, les résultats sont bien plus décevants avec seulement 17 000 ventes physiques sur PlayStation. Malgré les efforts d’Ubisoft pour séduire le marché nippon, il est probable que les polémiques aient eu un impact significatif sur ces mauvaises ventes.
Les raisons de cet échec sont multiples, à commencer par une réception des jeux Assassin’s Creed généralement moins bonne au Japon que dans le reste du monde, mais il est indéniable que les polémiques récentes autour du jeu ont envenimé la situation. Notamment les nombreuses critiques qui ont pointé du doigt la manière dont Ubisoft a traité le personnage de Yasuke, accusant le développeur d’utiliser le personnage plus comme un effet de mode qu’un véritable ajout pertinent à l’histoire du jeu. Beaucoup ont estimé qu’il n’était ni nécessaire, ni justifié par l’intrigue.
Peu avant la sortie du jeu, une vidéo de gameplay, disponible sur YouTube, montrait Yasuke en train de détruire un miroir sacré dans un temple. Miroir qui existe encore aujourd’hui et qui est toujours considéré comme sacré dans la religion shinto. Le Japon, où la culture spirituelle et religieuse joue un rôle majeur, n’a pas vu d’un bon œil cette fonctionnalité. Au contraire, elle a été perçue comme une insulte aux traditions et à la culture spirituelle du pays. Hiroyuki Kada, membre de la Diète nationale japonaise (le Parlement japonais) a même pris la parole pour exprimer ses inquiétudes concernant ce sujet.
» Il est important de traiter la culture avec respect. Je suis préoccupé par le fait que les attaques et les actes de destruction dans le jeu puissent conduire à des comportements de nuisance similaires dans le monde réel «
La polémique a pris une telle ampleur qu’Ubisoft a été contraint de déployer une mise à jour pour retirer cette fonctionnalité. Il est désormais impossible de détruire le mobilier dans les temples, et une censure a été appliquée pour que les joueurs ne puissent pas provoquer d’effusions de sang dans les lieux sacrés. Une décision tardive, certes, mais qui n’a pas suffi à effacer la mauvaise impression laissée par cet affront à la culture traditionnelle japonaise. Quand on connaît le travail minutieux des équipes d’Ubisoft, il est difficile de comprendre pourquoi une équipe chargée du respect de la culture japonaise n’était pas impliquée dans la conception du jeu, ce qui aurait permis d’éviter ce genre d’incident.
Espérons que l’échec d’Assassin’s Creed Shadows au Japon pousse Ubisoft à se questionner sur la manière dont il conçoit ses jeux. Si le titre connaît un succès incontestable sur le reste du globe, ces polémiques auraient certainement pu être évitées avec plus de réflexion sur les sensibilités culturelles.
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