Annapurna lutte vaillamment pour émerger de la mélasse dans laquelle l’éditeur s’est enlisé depuis des mois, et ce showcase ne fait que confirmer cette impression. Un peu plus de vingt minutes pour esquisser l’avenir de l’un des piliers du jeu indépendant, c’est peu ; mieux vaut ne pas cligner des yeux. La présentation s’ouvre (et se clôt) sur des images des plus grands succès de l’éditeur, remodelées pour servir de fil narratif : Outer Wilds, Donut County, Stray… Une mise en scène qui s’adresse à nous surtout au passé.
On peut dire qu’Annapurna, désormais dirigé par Leanne Loombe, ne nous submerge pas d’une avalanche de nouveautés : seulement trois véritables annonces, le reste se limitant malheureusement à des dates apposées sur des productions déjà connues. Mais ne boudons pas notre plaisir, car ces trois jeux, Wanderstop, Skin Deep et Lushfoil Photography Sim,ont chacun une identité marquée.
Le premier, Wanderstop, un cozy game signé par le créateur de Stanley Parable, s’annonce comme le compagnon idéal de votre printemps. Skin Deep s’aventure dans l’immersive sim, un genre qui regagne progressivement en popularité, tandis que Lushfoil Photography Sim, développé par une seule personne, impressionne par sa qualité graphique saisissante. Un signe encourageant d’une production bien avancée et d’un suivi éditorial sérieux, ce qui surprend au regard d’une année 2024 pour le moins difficile. Année 2024 qui, d’ailleurs, n’est jamais mentionnée par l’éditeur, sans doute dans l’optique de rassurer investisseurs, clients et développeurs potentiels.
Car oui, chaque projet a été accompagné d’une intervention des développeurs, une initiative plutôt appréciable au premier abord… mais qui tend rapidement vers le « trop parfait ». Si les jeux eux-mêmes portent tous une identité marquée, tranchant avec les productions concurrentes, Annapurna semble vouloir forcer l’image d’un environnement idyllique dans lequel chaque développeur s’épanouit pleinement. Un discours lisse, calibré, où beaucoup de prises de parole sonnent faux. D’autant plus ironique quand on sait que la majorité de ces développeurs n’ont même pas pu bénéficier du soutien de l’éditeur à une époque où ce dernier voyait l’intégralité de ses employés partir d’une seule tête…
Le showcase se clôt sur le traditionnel « one more thing »… qui s’avère être un simple portage de Sayonara Wild Hearts sur PlayStation 5. Une conclusion étonnante pour ces vingt petites minutes où se sont succédé huit jeux et un remaster, un regard vers l’avenir qui débute et s’achève pourtant sur le passé de l’éditeur.
Annapurna n’a pas mentionné les turbulences qui l’ont secoué ces derniers mois et s’est limité à trois véritables nouveautés, tout en choisissant un créneau pour le moins stratégique : 17h30, soit à peine une heure et demie avant l’ouverture du Steam Next Fest à 19h. Difficile de ne pas voir dans cette présentation une redirection subtile mais peu discrète vers les démos des jeux en question, doublée d’un exercice de damage control soigneusement orchestré. Réitérons notre question :était-ce vraiment nécessaire ? On a notre réponse.
Annapurna Interactive implose, un avenir incertain ?
Al
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