Il est difficile de trouver un monstre réellement horrifique issu de la culture populaire contemporaine aussi iconique que le xénomorphe de la franchise Alien. Créature dont on ne sait si elle est mécanique ou biologique, ou les deux à la fois, elle représente autant une entité mystérieuse qu’un prédateur implacable et généreusement armé contre lequel l’être humain n’a que la fuite comme réelle option.
Aussi, l’annonce d’une nouvelle itération Alien, baptisée Alien: Romulus, ne devrait qu’enchanter et réjouir les fans de la franchise tout autant que les néophytes qui apprécient néanmoins l’esthétique prédatrice et dérangeante du monstre de H.R Geiger. Et pourtant, le trailer sorti récemment nous aura laissés largement sur notre faim. Après les relativement mauvais Prometheus et Covenant, l’univers Alien a besoin de quelque chose de réellement innovant et audacieux. Une réelle tentative d’étoffer cet univers riche en questions et peut-être de créer de nouvelles situations avec des archétypes de personnages différents. L’inverse de ce que semble nous proposer Alien: Romulus.
Car si le teaser présenté récemment aura eu l’indéniable mérite de nous donner envie d’aller voir ce prochain Alien (mais, après tout, c’était aussi le cas de Prometheus), on ne peut qu’être frappé par certaines ressemblances entre certains plans et des scènes issues des premiers films. Ainsi, l’on retrouve ces grands couloirs vides du premier Alien, parcourus par la caméra comme balayés par le regard d’une présence menaçante ; de même que l’on retrouve un plan mettant en scène ce que l’on devine être l’héroïne du film, endossant le rôle d’Ellen Ripley et présentée dans un environnement particulièrement familier.
Certes, il semble y avoir quelques nouveautés comme ces facehuggers débouchant d’une porte brisée à la manière des Floods du premier Halo, et il y a ce bref moment en apesanteur qui peut offrir des situations intéressantes. Mais, au fond, c’est un peu toujours la même recette. Si l’on en croit le synopsis, nous avons encore affaire à des colons qui tombent par hasard sur l’Alien après avoir fait une rencontre mystérieuse dans l’espace, au cours de leur chemin.
Et en conséquence, avec un teaser qui n’aura pas duré plus d’une minute, on a le sentiment de déjà voir toute l’architecture du récit auquel il ne manque que le cliché de l’inattendu antagoniste humain ou androïde et quelques questions ouvertes sur le lore pour lesquelles nous n’aurons probablement jamais de réponses.
La mise en scène et la réalisation ne sont certainement pas en défaut, et Fede Alvarez va certainement délivrer un film d’épouvante réussi que l’on prendra plaisir à aller voir. Mais avec ces « hommages » appuyés aux premiers films qui ne sont pas sans rappeler les « hommages » de la dernière trilogie Star Wars, tellement fidèles que l’épisode VII n’est pas davantage qu’un insipide remake de l’épisode IV avec un casting différent tout en prétendant poursuivre l’histoire du matériel d’origine, on se désole déjà du manque de dépaysement et d’audace. Un précédent Star Wars particulièrement éloquent puisque Disney possède désormais les deux franchises et aura certainement à cœur de rentabiliser son achat de 2019 en minimisant la prise de risque.
Alien: Romulus sera certainement un film d’horreur sympathique (il faut dire que les standards au sein de la franchise sont désormais bien bas), mais peut-être que le xénomorphe mériterait mieux qu’une énième chasse dans les couloirs d’un vaisseau spatial à traquer les mêmes archétypes de protagonistes allergiques au bon sens. Au final, on a presque envie de lui souhaiter une bonne chasse.
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