Après les articles de Libé sur Ubisoft France, mais aussi de Kotaku ou de la presse canadienne sur une situation identique à Ubisoft Montréal, il semble que la société a commencé à faire le ménage.
Ce sont des témoignages particulièrement choquants qui sont parus hier dans la deuxième partie de l’enquête d’Erwan Cario et Marius Chapuis pour Libération. Après avoir publié des témoignages qui décrivaient une culture d’entreprise particulièrement toxique chez Ubi France, notamment au service Éditorial, cette deuxième partie de l’enquête montre comment la hiérarchie protégeait certains employés, les considérant comme trop précieux pour la société.
“Yves [Guillemot, PDG et fondateur d’Ubisoft – NDLR] est OK avec un management toxique, tant que les résultats de ces managers excèdent leur niveau de toxicité.” – propos attribués par l’un des témoins de l’enquête à Cécile Cornet, cheffe des RH d’Ubisoft, dans Libération des 11 et 12 juillet 2020.
Autre signe que le problème est bien structurel chez Ubisoft, et non pas un épiphénomène du fait de deux ou trois personnalités toxiques : une situation identique se retrouve à 5 500 km des locaux parisiens, à Ubisoft Montréal, ainsi que l’ont montré des enquêtes jumelles à celle de Libé produites par Kotaku ou le journal canadien La Presse.
Les conséquences de ces dernières révélations publiques (parce qu’à l’interne « on savait », comme il est écrit dans Libé…) n’ont pas tardé : le tout puissant directeur créatif Serge Hascoët, la tête des RH Cécile Cornet ou encore le président des studios canadiens Yannis Mallat se sont tous vus montrer la sortie.
Si la décision semble le minimum attendu, c’est pourtant un coup de tonnerre, ainsi que le relèvent Erwan Cario ou Jason Schreier. Serge Hascoët est en effet à l’origine du virage pris par Ubisoft il y a quelques années, et est derrière tous les grands titres des studios. L’homme semblait à ce point essentiel à la société que beaucoup, y compris parmi les témoins ayant parlé à la presse, le pensaient intouchable.
Ce n’est que le début du chemin. On le disait, le problème est structurel, culturel, même, chez Ubisoft. Yves Guillemot, qui occupera la place de directeur créatif par intérim, semble avoir impulsé une nouvelle organisation avec aussi la mise en place de garde-fous. On verra (peut-être ?) dans quelques mois si cela porte ses fruits. On verra aussi très vite à quel point la compagnie assume la situation, et si l’affaire sera évoquée lors de l’événement Ubisoft Forward de ce soir…
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