Et on ne parle pas de la qualité de ses jeux, même si Call of Duty: Vanguard semble moins plaire à son public cible que les opus précédents. Ce n’est pas tant la proposition vidéoludique qui lui vaut ce triste titre de « pire boîte de l’industrie du JV », mais bien sa culture d’entreprise, plaçant, même pas « les profits », mais la qualité exponentielle des profits au-dessus de tout. L’entreprise en est devenue une caricature de l’ultra-libéralisme.
On ne revient même pas sur les affaires de harcèlement qui se sont multipliées ces dernières semaines, ni sur le fait que le PDG d’Activision-Blizzard, Bobby Kotick, est désormais accusé d’avoir eu connaissance des fait et d’avoir couvert les coupables, au titre qu’ils étaient des éléments « de valeur » pour l’entreprise, c’est-à-dire responsables de jeux qui se sont bien vendus.
La dernière affaire en date concerne la politique honteuse des ressources humaines chez Activision. Et c’est un employé de la firme en personne qui dénonce les faits, au risque de perdre son propre poste. C’est Austin O’Brien, Community Manager pour Raven, le studio derrière Call of Duty Warzone, qui s’exprime via son compte Twitter personnel :
« Je suis ulcéré. Les amis du département qualité (les testeurs, NDLR) à Raven se sont vus promettre depuis des mois une réorganisation salariale à Activision qui leur aurait permis d’obtenir des augmentations. Aujourd’hui, un par un, des membres importants de l’équipe ont été convoqués en réunion pour se faire dire qu’ils étaient licenciés. »
Jason Schreier, journaliste chez Bloomberg spécialisé dans le sujet des conditions de travail dans le jeu vidéo, retweete les infos d’O’Brien en ajoutant que Warzone aurait généré pas loin de deux milliards de dollars l’an dernier. On comprend donc le danger qu’affronte l’entreprise et l’urgence de procéder à ces licenciements…
En déroulant le fil de discussion amorcé par le tweet d’Austin O’Brien, on tombe sur un témoignage d’un certain Tristan Banks, ex-Raven ayant travaillé comme testeur sur de nombreux jeux Call of Duty (Modern Warfare 3, Black Ops 2, Elite: 2.0, etc.), et aujourd’hui chez Niantic. Ce dernier s’exprime ainsi : « Désolé d’entendre ça, mec. Mais travailler pour Raven m’a appris deux choses, Activision ne se soucie que d’Activision, et Raven se fiche de ses testeurs. Le nombre de fois où, à 30 ans, on m’a appelé « gamin » ou que des producteurs m’ont pris de haut est absurde ».
Ce qui est encore plus absurde, c’est que dans la shitstorm dans laquelle se trouve Activision-Blizzard en ce moment, personne n’a pu leur dire que c’était peut-être une mauvaise idée d’en rajouter ? Même de leur point de vue où seules les affaires comptent, cela semble complètement aberrant. Ou peut-être est-ce une nouvelle preuve de l’incompétence des dirigeants de cette boîte, qui ne doit ses milliards qu’aux petites mains qui fabriquent les jeux. Celles-là même qu’ils jettent comme des mouchoirs sales…
Activision-Blizzard empêtré dans une énorme shitstorm
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