Marvel Studios vient tout juste de dévoiler le tout premier teaser du film Les 4 Fantastiques : Premiers Pas, et le moins qu’on puisse dire est que le projet a de quoi intriguer ; après des années de difficultés et d’essoufflement créatif, Marvel Studios joue une carte décisive avec ce projet de longue date. Cette adaptation, attendue depuis des années et souvent repoussée, est censée marquer un tournant pour l’univers cinématographique de la firme. Mais cette fois-ci, le studio semble avoir opté pour une approche radicalement différente, osant un véritable retour aux sources tant esthétique que narratif.
La bande-annonce du film laisse entrevoir un projet ambitieux, résolument différent des derniers Marvel, et où l’objectif est clair : redorer l’image d’un studio avec une hégémonie sur Hollywood s’affaiblissant, et offrir enfin une adaptation sur grand écran digne de ce nom à cette super-équipe mythique.
Un film sous pression
L’importance des 4 Fantastiques : Premiers Pas pour Marvel Studios ne saurait être sous-estimée, après la crise inédite qu’il a traversé : il est bien loin, déjà, le succès de la saga Avengers. Bientôt 6 ans depuis Endgame, et les nouvelles productions n’ont cessé de décevoir aussi bien la critique que le public, peinant à retrouver la magie des premiers films du MCU (Marvel Cinematic Universe). Des productions souvent mal reçues (Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Les Éternels, The Marvels), des effets spéciaux laids et bâclés dû à des deadlines intenables, ainsi qu’une surabondance de contenus Disney+ peu qualitatifs diluant grandement l’intérêt global des fans… Le roi du Hollywood des années 2010 a clairement perdu sa couronne, et chaque nouveau projet devient un test décisif.
Dans ce contexte, Les 4 Fantastiques : Premiers Pas porte une double responsabilité ; d’une part, il doit réhabiliter la licence après trois échecs cinématographiques retentissants (L’adaptation nanardesque de 1994, le diptyque peu convaincant de Tim Story en 2005 et 2007, puis la catastrophe industrielle de 2015). D’autre part, il doit prouver que Marvel sait encore innover, proposer des films réellement inspirés, capables de captiver les spectateurs et de véritables œuvres au delà de simples produits marketings. Ce métrage est donc bien plus qu’une simple adaptation : il cristallise tous les espoirs de la firme américaine pour reconquérir le cœur du public.
Un pari esthétique et narratif audacieux
L’une des surprises majeures de cette bande-annonce réside dans son esthétique assumée. Marvel fait ici un choix risqué, mais potentiellement gagnant : un univers rétrofuturiste directement inspiré des comics des années 60 de Stan Lee et Jack Kirby. Plutôt que d’essayer de moderniser à tout prix cette équipe iconique (une erreur commise par les adaptations précédentes) le film choisit au contraire d’embrasser le côté kitsch et coloré qui fait tout le charme des aventures papiers des 4 Fantastiques.
Une décision qui pourrait être un véritable atout. En effet, les films de super-héros récents (en particulier ceux du MCU initiés par Iron Man en 2008) ont souvent tenté de transposer leur matériau d’origine dans des cadres très réalistes et contemporains. Si cela a pu fonctionner avec le Dark Knight de Christopher Nolan ou les deux X-Men de Brian Singer, cette mode a néanmoins souvent participé à gommer l’essence même de ces héros pulp. Sur ces quelques secondes dévoilées, le film semble pleinement assumer son inspiration vintage, teintée d’une imagerie délicieusement datée ayant fait le sel de la super équipe, avec la promesse d’une identité visuelle marquée pouvant apporter un vent de fraîcheur bienvenu.
Autre élément rassurant : le casting. Celui-ci a mis de longs mois à être finalisé, marquant une volonté claire de trouver une dynamique parfaite entre les acteurs afin que cette équipe fonctionne réellement comme une famille. Car au-delà de leurs pouvoirs, les 4 Fantastiques sont avant tout une unité, un groupe soudé où les liens affectifs sont essentiels. Un équilibre donc que Marvel semble avoir pris très au sérieux. Annoncé en 2019 au Comic-Con de San-Diego, le film a ensuite plongé dans un enfer de développement (changements de direction artistique constants, de réalisateur, manque de vision claire…) et ce n’est finalement qu’au milieu de 2024 que les acteurs seront enfin révélés au grand public. Repris par le metteur-en-scène Matt Shakman (showrunner de l’une des rares séries Marvel de Disney+ vraiment réussie, WandaVision), le choix des comédiens, lui, a été un véritable casse-tête pour Marvel.
Pendant des mois, les rumeurs ont enflammé Internet, avec des noms prestigieux circulant pour incarner Reed Richards, comme Adam Driver, Penn Badgley ou encore Diego Luna, tandis que pour Sue Storm, c’était Margot Robbie, auréolée du succès planétaire de Barbie, qui était évoquée. Finalement, après des semaines de suspense, Marvel a opté pour Pedro Pascal (nouvelle coqueluche d’Hollywood après sa popularité acquise dans The Mandalorian ainsi que The Last of Us), Vanessa Kirby (vue dans les films Mission Impossible – Fallout, Pieces of a Woman) , Joseph Quinn (repéré dans la saison 4 de Stranger Things) et Ebon Moss-Bachrach (habitué aux séries nottament avec The Bear et The Punisher), réunissant un quatuor de stars montantes du cinéma américain.
Enfin, un autre aspect intrigant : le film se déroulera dans une réalité alternative, distincte du MCU principal, afin de justifier ce basculement dans ces années 60 rétrofuturistes. Un choix qui paraît intelligent et sensé, après de nombreux longs-métrages où le concept de multivers a été utilisé jusqu’à l’usure par Marvel, et souvent de manière brouillonne (Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Spider-Man: No Way Home). Ici, l’idée semble être de vouloir servir une véritable proposition artistique plutôt qu’un simple prétexte à des caméos ou des twists narratifs, offrant au film, on l’espère, une liberté créative plus grande qu’à l’accoutumée, à l’abri des lourdeurs et du cahier des charges du MCU habituel.
Un Marvel enfin beau à regarder !
Si l’on doit retenir une chose de cette bande-annonce, c’est surtout le travail visuel léché dans ce qu’on peut apercevoir pour l’instant du film. Depuis des années, Marvel est critiqué (à raison) pour son manque de soin esthétique : éclairages plats, couleurs désaturées, designs fades, absence de soin dans les cadres, manque de contrastes, trop peu de décors construits, surabondance de CGI peu convaincants… Mais ici, le studio semble enfin avoir compris l’importance d’avoir une réelle direction artistique soignée et originale.
On semble voir que le film alternera entre différents formats d’image : du 4/3, hommage aux télévisions cathodiques des années 60, mais aussi du cinémascope, offrant des plans larges et spectaculaires. L’image est, sur ces quelques plans, joliment travaillée, remplie de belles couleurs, de contrastes. Les plans sont élégants et possèdent un joli grain rappelant la pellicule des films anciens. La colorimétrie et l’étalonnage global semble donc avoir bénéficié d’un soin particulier, loin du filtre gris et terne habituel des productions Marvel (n’est-ce pas, Deadpool et Wolverine ?). En espérant que cette qualité soit maintenue sur tout le reste du film.
Côté chara-design, la fidélité aux comics n’est plus à saluer, notamment pour La Chose, le fameux homme de pierre, qui arbore ici son aspect massif et rocailleux emblématique (sans être ni trop petit, comme dans le film de 2005, ni trop grand, comme dans celui de 2015), particulièrement fidèle et ressemblant aux comics. Certains plans laissent entrevoir des imperfections dans l’animation de son visage et de ses mouvements, mais le film sortant dans 5 mois sur nos écrans, les équipes auront sans nul doute le temps de peaufiner le personnage.
En comparaison avec les derniers films du MCU, ce 4 Fantastiques : Premiers Pas semble vouloir prouver que Marvel peut encore offrir un spectacle visuel digne de ce nom. Dans un paysage cinématographique où les super-héros peinent à se renouveler, cette ambition est plus que bienvenue, voulant sans nul doute réconcilier les spectateurs avec la firme. Reste à voir si cette audace sera suffisante pour faire oublier les dernières (nombreuses) déceptions du studio. Réponse le 23 juillet !
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