Quinze ans après sa sortie initiale sur PlayStation 2, Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS fait son grand retour sur console et PC dans une version remasterisée. Ayant connu un certain succès à sa sortie, Konami avait déjà essayé de proposer une version HD du jeu en 2013 sur PlayStation 3.
En plus de vouloir faire redécouvrir cette aventure de mecha atypique, Konami avance l’argument de la VR pour expliquer un nouveau remaster de ce jeu. Mais est-ce que l’ajout d’un mode VR justifie à lui seul sa sortie ? La réponse dans notre test de Zone of the Enders : The 2nd Runner MARS sur PlayStation 4.
Dingo Egret au rapport
Bien qu’ayant 15 ans d’écart avec sa première sortie, Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS garde le même scénario et n’essaie pas d’en modifier certains aspects ni d’en rajouter. Un choix qui peut certes paraître peu courageux, mais qui permet aux jeunes joueurs de s’essayer à l’histoire originale. Nous contrôlons donc Dingo, un pilote talentueux à bord de son Orbital Frame, Jehuty. Notre histoire se déroule au XXIIème siècle, Mars est une colonie terrestre et c’est vers Jupiter que l’homme a maintenant tourné son désir de conquête. Au fil du temps les différences entre les terriens et ceux vivant en dehors de la planète bleue ont mené à divers conflits. Nous aurons pour objectif de mettre fin aux agissements d’un groupe nommé Aumaan dont le leader détient un Orbital Frame aussi puissant, voire plus, que le nôtre.
Bien que vieillissant dans ses thématiques, l’histoire ne semble pas avoir pris une ride et il est toujours agréable de parcourir les différentes phases du jeu. L’enchaînement entre les missions, les cut-scenes avec le moteur du jeu et la cinématique, dans un style manga, se fait tellement naturellement que cela ne casse pas le rythme du jeu. On a donc un scénario prenant qui est d’ailleurs accompagné par de très bonnes OST qui suivent à merveille le côté nerveux de Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS. Dommage que ce dernier n’ait que dix heures de durée de vie. Si l’on doit émettre un seul reproche sur l’audio, c’est sur l’absence d’un doublage japonais. Au vu du style du jeu, de l’ambiance qu’il essaye de nous faire passer, un doublage japonais aurait bien plus convenu que l’unique doublage anglais.
Concernant les graphismes, lors de sa première sortie, Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS avait été acclamé pour la beauté de ces derniers. Si en 2018 ces derniers ne sont pas révolutionnaires ils restent tout à fait convenable pour remaster. Le rendu n’est certes pas à la hauteur de ce qui se fait aujourd’hui, tout comme les textures, mais la possibilité de pouvoir y jouer sur un écran 4k lui offre une autre jeunesse. Le constat est par contre beaucoup plus négatif avec le mode VR.
Les combats de mecha commencent !
Dans Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS, l’entièreté du gameplay se déroule lors des missions en Orbital Frames. Le joueur est alors plongé dans diverses maps fermées où il va devoir faire face à plusieurs vagues d’ennemis pour remplir des objectifs qui, au fil du jeu, apparaissent très vite comme secondaires. Le jeu marque vraiment par son système de combat rapide et nerveux, il ne faut pas cligner des yeux au risque de prendre un tir mal placé. Ce dernier se démarque par la nécessité de connaitre son panel de coup pour ne pas se laisser surprendre. En effet, dans Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS marteler bêtement vos touche sans réfléchir à vos actions va seulement vous permettre de retarder le game over.
Il faut donc avoir un certain nombre de réflexes pour venir à bout des hordes d’ennemis les plus récalcitrantes. Heureusement tout au long de l’aventure, notre chère Jehuty va s’équiper de divers armements pour renverser la balance. L’utilisation des décors est aussi un élément non négligeable, et parfois même crucial contre certain mechas. On doit avouer qu’il est très grisant d’utiliser sa lame d’énergie ou de créer une gigantesque boule d’énergie au-dessus de notre tête. Les divers ennemis, bien que peu nombreux, ont chacun leurs faiblesses et il faut les exploiter si vous voulez les toucher. Le plus intéressant reste malgré tous les combats de boss qui sont tous variés et demandes de réfléchir à une stratégie pour ne pas se faire massacrer (et ce n’est pas exagéré).
Malgré tout, deux légers défauts viennent quelque peu entacher le plaisir des combats. Tout d’abord leur grande répétitivité. Les combats contre des ennemis lambda restent identiques tout au long du jeu à une ou deux variations près. On tombe très vite dans une forme de routine qui fait perdre de son charme au combat. Dans un sens, la faible durée de vie devient alors un plus pour les combats car si l’histoire était plus longue, l’ennui finirait surement par l’emporter sur le scénario. L’autre défaut est l’impression de vide dans les cartes du jeu. Si cet aspect se justifie en 2003 sur PlayStation 2, il est beaucoup plus dérangeant aujourd’hui. Les décors comme les cartes auraient mérité quelques rajouts pour donner l’impression d’être plus vivants.
Le pilotage de mecha en VR n’est pas encore au point…
Lorsque nous avons essayé la démo de Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS plus tôt cette année, il s’est avéré que le mode VR nous semblait prometteur et que nous avions passé un moment agréable malgré quelques défauts. Malheureusement la version finale nous a nettement fait changer d’avis en ce qui concerne cet ajout. Si les premiers instants de découverte peuvent sembler agréables, une fois les premières minutes de découverte de la VR passées, les premiers défauts apparaissent clairement et complexifient déjà le gameplay.
Il est très difficile de se déplacer et de se repérer dans ce monde, d’une part à cause de la lenteur de vos déplacements et d’autre part à cause de la vue cockpit qui nous oblige à utiliser certains outils pour savoir où nous sommes. Cette dernière est d’ailleurs bien modélisé et donne vraiment la sensation d’être dans Jehuty, mais son intérêt s’arrête là. Aucune interaction n’a été prévue avec ce dernier mis à par la boussole qui vous sert à vous guider.
Avec ces deux défauts le jeu perd déjà tout la nervosité qui rythmait les combats. Ces derniers sont d’ailleurs grandement facilités par un ciblage automatique qui gâche l’expérience de tir et qui n’invite pas spécialement le joueur à utiliser la mobilité de caméra que lui offre un casque VR. Les problèmes de caméra sont d’ailleurs nombreux, et même si aucune sensation de nausée ne s’est fait ressentir durant notre test nous ne pouvons pas affirmer que ce sera le cas de tout le monde. Autre gros point négatif en ce qui concerne l’immersion dans le scénario, alors que le studio CyGames aurait pu penser à inclure le joueur au sein des cinématiques au travers de la vue à la première personne, ce n’est pas le cas.
Ces derniers se sont contentés de ne laisser les cut-scenes que sur une partie de notre écran, ce qui donne l’impression de regarder une vidéo et brise par conséquent l’immersion. Rajoutez à cela que les défauts graphiques ressortent nettement plus lorsque l’on est en mode VR et il devient clair que cet ajout n’est absolument pas réussi.
C’est un avis assez mitigé que nous laisse Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS. Dans l’ensemble il arrive sans mal à maintenir les aspects positifs de ses deux premières versions mais lui rajoute aussi plusieurs défauts. Le résultat est que le jeu n’a presque aucune innovation qui justifie ce remaster.
De plus, la VR qui était l’argument de vente numéro un de cette version se trouve être un mode sans saveur pas du tout adapté. La vue à la première personne ne convient pas à Zone of the Enders: The 2nd Runner MARS et la réalité virtuelle nous montrent très vite ses limites dans ce genre de situation. Nous ne conseillerons donc ce jeu qu’aux fans hardcore de la série, ou aux petits curieux qui n’en attendent pas trop