AAA et grosse campagne marketing ne sont aujourd’hui plus synonymes de succès commercial. Les résultats décevants de Star Wars Outlaws, malgré son budget conséquent et la licence écrasante qu’il porte, vont peut-être réussir à convaincre la famille Guillemot de revendre son bébé, quand différentes OPA agressives d’ogres économiques n’ont jamais réussi à les faire plier.
Et Concord servira probablement pendant de nombreuses années d’illustration à l’expression « échec commercial monstre ». À cette époque de tous les dangers, sortir une nouvelle I.P. à gros budget est donc un vrai risque financier, risque que n’a pas hésité à prendre Bandai Namco avec Unknown 9.
Développé par les Montréalais de Reflector Entertainment, le titre avait suffisamment tapé dans l’œil de l’éditeur pour que ce dernier souhaite acquérir le studio canadien. Et tout est fait pour que le jeu soit un succès : un casting hollywoodien, avec en tête d’affiche Anya Chalotra, la Yennefer de la série Netflix The Witcher, mais aussi un marketing au long cours visant à installer le jeu dans les esprits.
Ce sont ainsi des romans, des comics et même un feuilleton audio qui ont été produits pour accompagner le jeu et installer son univers dans l’imaginaire.
Le problème reste qu’il est compliqué d’aller chercher une fenêtre de sortie dans laquelle le titre réussirait à être « la » sortie événement. C’est le 18 octobre que le jeu sortira, cerné par le gros succès surprise (à ce niveau) du mois, Metaphor: Refantazio, sorti le 11 octobre ; par aussi l’un des jeux les plus attendus de l’année côté indé, Neva (signé des auteurs de Gris) ; la veille d’Unknown 9, c’est le nouveau Mario Party qui arrivera en boutique, tandis que pile une semaine après, le 25 octobre, sortiront le nouveau Sonic et surtout le dernier Call of Duty…
Dur, donc, de se faire une place dans l’actualité, surtout pour une nouvelle licence. Mais Namco Bandai en est tout à fait conscient, et pourra de toute façon profiter du succès critique et public de Shadow of the Erdtree, ou des ventes de Dragon Ball Sparking! Zero pour présenter un beau bilan de fin d’année.
La sortie d’Unknown 9: Awakening ne pourra être que positive pour son éditeur. En cas de succès, bien entendu, mais même en cas d’échec. Amorti par les ventes d’autres gros titres, une éventuelle déception commerciale pourra quand même se transformer en campagne de communication, faisant de l’éditeur l’un de ceux qui n’hésitent pas à prendre des risques et à investir pour essayer de nouvelles choses.
Autrement dit, dans le pire des cas, Bandai Namco se paie une image de « good guy », financé, d’une certaine manière, par des publications moins risquées. De grosses licences porteuses (mais parfois fainéantes) pour financer des projets plus risqués ? Voilà un cercle vertueux qu’on aimerait voir devenir la norme !
Mais le jeu n’est pas encore un échec, et on espère même qu’il deviendra un beau succès. Grâce à un univers complexe et des mécaniques prometteuses, le titre nous a rendus curieux et on est assez impatients de découvrir ce qu’il a réellement dans le ventre. Il faut de plus noter qu’il sera proposé à prix raisonnable, à 50 €, quand les grosses sorties sont désormais souvent affichées à 80 €.
Unknown 9: Awakening sort donc vendredi, sur PC, PlayStation 4 et 5, Xbox One et Series. En le sortant aussi sur les machines d’ancienne génération, qui représentent une part non négligeable du parc installé, là encore, Bandai fait preuve de prudence. À noter la parution d’une édition collector exclusive au site de Bandai Namco, incluant notamment un artbook de 96 pages, un pendentif et un steelbook.
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