Rappel des faits : depuis quelques mois, quelques années même, pour les « early adopters » (également connus sous le nom de « plus gros pigeons » dans certains cercles), on essaie de nous vendre au prix fort des « objets numériques » au titre qu’ils seraient uniques. Or, ils ne le sont pas, et la nature même d’un objet numérique (photo, vidéo, modèle 3D…) fait qu’il est reproductible à l’identique indéfiniment (clic droit : copier ; clic droit : coller !). Alors, on décide que l’une de ces copies est « l’originale », ce qu’on certifie via un document numérique (un « jeton ») qui n’est, lui, pas reproductible ni falsifiable : le NFT.
Finalement, ce qu’on paie assez cher n’est pas tant le fichier numérique que le certificat qui l’accompagne, prouvant son « authenticité », et nous en donnant par la même occasion la propriété légale.
L’industrie du gaming a bien essayé de nous enfumer en tentant d’introduire des NFT dans les jeux vidéo, mais les quelques premières initiatives ont été plutôt mal reçues, personne n’étant prêt à payer plus cher un skin sous prétexte de recevoir à côté un lien qui viendra l’authentifier sur la blockchain… Les quelques gros studio qui ont fait des annonces en ce sens, s’imaginant passer pour des boîtes innovantes, n’ont souvent réussi qu’à s’offrir un joli bad buzz.
Cependant, dans cet océan de bullshit que sont devenus les NFT, l’initiative Ultra.io nous semble moins dans le domaine de l’arnaque que le reste des propositions. C’est peut-être même la vraie première bonne idée liant NFT et jeux vidéo. On peut ainsi lire sur leur site :
« Tout le contenu que vous achetez chez Ultra, tels que les jeux, les DLC, et les objets virtuels, sont des biens numériques que vous possédez réellement. Sur Ultra, vous êtes aux commandes de votre contenu comme s’il s’agissait d’objets physiques. Ce contenu peut être vendu, échangé, ou donné au sein d’Ultra, ou même en dehors d’Ultra, via des places de marché ou des applications mobiles. »
Souvenons-nous que le contenu numérique, les jeux notamment, que nous avons l’habitude d’acheter, sur Steam ou sur le PS Store par exemple, ne nous appartient jamais. Ce qu’on paie, c’est une licence d’utilisation à durée indéterminée. C’est ce qui fait, entre autres, que le marché du jeu numérique d’occasion n’existe pas : puisqu’on ne possède pas le jeu, on ne peut évidemment pas le revendre.
En proposant des jeux vendus avec des NFT, Ultra nous permettrait de revendiquer la véritable propriété de notre copie du jeu, et donc la possibilité de revendre ou d’échanger ce jeu, comme beaucoup de joueurs le font déjà avec leurs jeux en édition physique. Petite révolution.
Toute petite, même, car on n’en est pas encore à imaginer pouvoir revendre nos jeux Steam. On parle ici uniquement des jeux proposés par Ultra.io, et il y en a pour le moment… zéro ! La plateforme n’en est encore qu’à son lancement, et n’héberge à l’heure actuelle aucun contenu/produit. L’onglet « Ultra Gaming » du launcher n’est même pas accessible. Cependant, on entrevoit ici une réelle finalité derrière les NFT autre que la spéculation, et c’est déjà un beau progrès !
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