Ubisoft et les relations publiques, c’est une grande histoire. Une sorte de Autant en emporte le vent, mais réalisé par Uwe Boll. Et quand l’entreprise française prend la parole concernant un sujet aussi délicat que les NFT dans le jeu vidéo, on assiste à un véritable discours lunaire, où se mêlent condescendance et vénalité.
Les débuts d’Ubisoft dans le domaine des NFT n’ont pas été glorieux. L’entreprise avait inclus des NFT à la vente dans le jeu Ghost Recon Breakpoint, pour un résultat catastrophique. Avec un total de vente ne dépassant pas les 450 Tezos (la cryptomonnaie utilisée par Ubisoft, un bitcoin low-cost), Ubi aurait à peine gagné plus de 2 000 €. On appelle ça un sacré revers.
Cependant, cela n’a pas l’air de pouvoir diminuer l’envie d’Ubi de produire toujours plus de NFT. Lors d’une interview donnée au magazine Finder, Nicolas Pouard, vice-président chez Ubisoft’s Strategic Innovations Lab (et on vous entend d’ici rigoler en lisant « innovation » associée à Ubisoft ; c’est mal de se moquer), explique que si les NFT n’ont pas marché jusqu’à présent, c’est que les gamers sont trop idiots pour en comprendre l’intérêt et le fonctionnement.
Le responsable des initiatives blockchain a assuré qu’Ubisoft continuerait à faire des recherches pour de nouvelles approches auprès des clients, car « ce n’est pas un concept facile à saisir ». La firme se serait attendue à la réaction négative des joueurs, et cela n’aurait pas choqué les huiles de l’entreprise. Selon l’interviewé, les NFT seront même bénéfiques aux joueurs à terme.
« Pour l’instant, en raison de la situation et du contexte actuels des NFT, les joueurs croient vraiment qu’il s’agit d’abord de détruire la planète, et ensuite d’un simple outil de spéculation. Mais ce que nous voyons en premier, c’est le but final de tout cela. Le but final consiste à donner aux joueurs la possibilité de revendre leurs objets une fois qu’ils en ont fini avec eux ou lorsqu’ils ont fini de jouer au jeu lui-même. C’est vraiment bénéfique. Mais ils ne le comprennent pas pour l’instant. »
Toutefois, Nicolas Pouard s’est bien abstenu de mentionner que certains employés d’Ubi sont tout aussi confus et contrariés par les NFT que tous les gamers… Le syndicat Solidaires Informatique a même déclaré que la technologie NFT/Blockchain était une « technologie inutile, coûteuse et écologiquement mortifère, qui n’apporte rien aux jeux vidéo ». Le communiqué du syndicat, publié sur Twitter, va même plus loin :
« Vous aimez les dividendes, les subprimes, les dérivés financiers, les crises, la spéculation, le fast trading, le blanchiment d’argent, etc. ? C’est la promesse assurée et tacite du NFT. On est loin du plaisir des jeux vidéo. »
Mis à part les NFT, Ubisoft connaît de grandes complications avec de nombreux autres projets. La société n’a pas réussi à imposer son Battle Royale free-to-play Hyper Scape, dont les serveurs fermeront le 28 avril. Beyond Good & Evil 2 semble parti pour ne jamais voir le jour, et Skull & Bones, son jeu de piraterie, est un véritable « development hell » selon les proches du projet… Pas sûr que les NFT puissent améliorer quoi que ce soit à la qualité créative des jeux et à la qualité de vie des employés d’Ubisoft.
Pourquoi on ne croit pas au rachat d’Ubisoft (mais on peut se tromper !)
n1co_m
Ubisoft, Square Enix, Konami – La folie NFT ne fait que commencer
Poulet
Facepalm – Ubisoft se lance dans les NFT avec Quartz
n1co_m