Ubisoft vient d’officialiser la nomination de Charlie Guillemot et Christophe Derennes comme co-dirigeants de sa nouvelle filiale stratégique. Une structure à plusieurs milliards d’euros, financée en partie par le géant Tencent, qui s’occupera des licences les plus lucratives du groupe : Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six.
Cette entité, dont on ne connait toujours pas le nom, est censée aider à transformer ces franchises en « écosystèmes de marques capables de devenir des franchises impérissables à plusieurs milliards d’euros ».
Vous l’aurez remarqué : c’est un Guillemot qui est à la tête de ce projet clé. Eh oui, il s’agit du fils du grand patron Yves Guillemot !
Le népotisme non-assumé
En plus du fiston, l’autre co-dirigeant, Christophe Derennes, vétéran chez Ubisoft depuis plus de trente ans, fait lui aussi partie de la famille et est le cousin d’Yves Guillemot. Ce dernier a été directeur des opérations en Amérique du Nord et connait donc bien les licences concernées. De son côté, Charlie Guillemot devrait prendre en charge la vision créative et marketing : d’après son paternel, c’est lui qui apportera une « nouvelle perspective entrepreneuriale au projet ».
Interrogé directement sur les accusations de népotisme par Variety, Charlie Guillemot tente de justifier sa nomination : « Oui, je suis le fils d’Yves. Ce n’est pas quelque chose que je cache. Mais ma nomination ne concerne pas seulement les liens familiaux ; c’est simplement ce dont Ubisoft a besoin en ce moment. » Une réponse attendue qui, malgré ses efforts pour mettre en avant son expérience, ne convainc qu’à moitié.
Alors que la boîte traverse une énorme crise de confiance, cette concentration familiale du pouvoir était-elle le meilleur choix en termes de communication et d’image ? Récemment, et malgré le succès d’Assassin’s Creed Shadow, les jeux d’Ubisoft ont peiné à convaincre. Ajoutez à cela des mouvements de grèves et surtout des affaires de harcèlement qui ont valu des condamnations pénales à plusieurs cadres il y a à peine quelques jours, et vous obtenez un cocktail explosif.
Alors que tout cela aurait pu servir d’électrochoc et de remise en question, Ubisoft ne semble pas décidé à changer, préférant donc rajouter du népotisme à la liste des problèmes et en restant enfermé dans ses habitudes.
Toujours plus de jeux-services et de web3 ?
Au-delà des questions de gouvernance, on se demande également quels sont les vrais plans d’Ubisoft pour ses licences à succès avec cette filiale. Dans l’interview accordée à Variety, Yves Guillemot affirme que l’objectif est d’être « au plus près des attentes des joueurs », mais les véritables raisons derrière la création de cette branche financée par Tencent restent très floue. On imagine évidemment une histoire de gros sous, surtout quand on connait le contexte financier d’Ubisoft aujourd’hui.
Une piste de réflexion peu optimiste néanmoins : Charlie Guillemot vient directement d’Unagi, sa startup Web3 fondée en 2022. Ubisoft s’obstine à vouloir tenter l’aventure NFT dans ses jeux, malgré les flops à répétitions et le visible rejet des joueurs. Est-ce que la « nouvelle perspective entrepreneuriale » apportée à Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six ira en ce sens ?
Captain Laserhawk: the GAME – Ubisoft sort encore un jeu en NFT sous le manteau
broccomilie
Ubisoft – Tencent en plein bras de fer pour plus de contrôle
DracoSH
Les procès débutent pour trois anciens dirigeants d’Ubisoft, au sommet de la violence psychologique
ElMama