Avec Metroid Dread, la saga culte revient avec un épisode inédit dans son format historique (de l’action-aventure-exploration en 2D) après vingt ans d’absence. Et en vingt ans, il s’en est passé des choses du côté des Metroidvania ! En particulier sur la scène indépendante, le genre a connu de très belles heures, et ce sur tous les supports.
À l’occasion du retour (que l’on espère en fanfare à l’heure où l’on écrit ces lignes) de Samus Aran, votre site favori vous propose un bon vieux top des familles, totalement subjectif, histoire de remettre de l’ordre parmi les meilleurs Metroidvania quelle que soit leur plateforme et leur année de sortie. Ressortez vos cartes, faites chauffer les manettes et aiguisez vos réflexes, nous partons en exploration pour des mondes étranges que vous vous devez de découvrir quoi qu’il en coûte (dans la limite du raisonnable, hein !).
#5 – Dead Cells (2018)
Pourquoi c’est plus qu’un Metroidvania : Cocorico ! Ce titre indé issu du studio français Motion Twin a tout raflé sur son passage. Récompensé aux Game Awards du titre de meilleur jeu d’action de l’année, Dead Cells n’est pas qu’un Metroidvania. Auto-proclamé « Roguevania », les développeurs ont pris un malin plaisir à twister la recette traditionnelle du Metroidvania avec des éléments tout droit venus du Rogue-lite, dont son caractère aléatoire et un aspect die and retry.
Du côté de la narration, le titre fournit au joueur des éléments d’histoire et de lore au compte-gouttes, à mesure que le personnage mort-vivant que l’on incarne progresse à travers une carte en constante évolution. À l’image du déjà culte Hades, Dead Cells agrippe immédiatement le joueur grâce à un gameplay hyper nerveux, et lui fera rapidement dire « aller, juste une course de plus »… et vous ne pourrez plus le lâcher. On se souviendra en particulier de sa splendide 2D en pixel art, et de sa galerie de boss qu’on vous garantit issus d’un catalogue jamais vu.
Un Metroidvania à part qui propose une expérience qui ne ressemble à aucune autre dans le genre. Un jeu parfait pour les chasseurs de loot, qui aiment le challenge, et le mélange des genres.
#4 – Axiom Verge (2015)
Pourquoi il est encore plus Metroid que Metroid : Conçu et développé par une seule personne, Tom Happ, Axiom Verge est né d’une frustration. Alors que tout le monde pensait que Nintendo ne sortirait plus jamais de Metroid 2D, le gars Tom se dit un beau matin « marre d’attendre, je me le fais moi-même ». Bon, il faut dire que ce vieux Tom n’était pas un noob non plus, puisqu’il avait déjà travaillé sur pas mal de AAA, dont Grey Goo, Tiger Woods et NFL Street.
Axiom Verge est une déclaration d’amour non pas au genre du Metroidvania, mais à Metroid lui-même. Le titre ressemble beaucoup au Metroid de 1986, mais en sublime chacun de ses aspects. On y incarne un scientifique qui semble être mort, mais qui se réveille dans un monde à l’architecture qui mêle vestiges, ruines, et éléments high-tech. Son level design et sa direction artistique ne vous laisseront pas indifférents. Animations d’une fluidité exemplaire, jouabilité au top, une tonne d’armes à disposition, un monde immense à explorer, et cerise sur le gâteau : une histoire passionnante à suivre… Difficile de trouver le moindre défaut à Axiom Verge.
Si vous n’avez pas encore jeté votre dévolu sur le jeu de Tom Happ, c’est le moment ou jamais, puisque sa suite ne devrait pas tarder à débarquer (avant Noël 2021 si tout va bien).
#3 – Super Metroid (1994)
Pourquoi il est indémodable : Le patron, le boss, le grand manitou, le Dos Argenté du genre, c’est bien lui. La chasseuse de primes intergalactique Samus Aran y vit sa troisième aventure canonique, et y est confrontée une nouvelle fois aux pirates de l’espace, à la poursuite d’une dangereuse forme de vie parasite, le Metroid.
Alors certes, dans Metroidvania, il y a aussi du « vania » (on y reviendra), mais sur la première moitié du terme, le jeu qui a transcendé les bases posées par l’ancêtre Metroid (1986, NES), c’est bien Super Metroid. Celui-ci a largement défini le langage et les poncifs du genre pour les années à venir.
Introduisant quelques petites révolutions comme une automap et des salles de sauvegarde, le jeu a écrit les gammes pour sa propre saga, mais a aussi servi d’exemple pour une pelleté de clones plus ou moins inspirés (heureusement, NG+ est là pour séparer le bon grain de l’ivraie). Doté d’une partition musicale rare, mais absolument exceptionnelle, procurant un sentiment de solitude obsédant, Super Metroid est un intemporel.
#2 – Hollow Knight (2017)
Pourquoi c’est un travail d’orfèvre : Dans la masse de Metroidvania qui ont envahi la scène indépendante, Hollow Knight se distingue par une identité forte, et une proposition à part. Avec ses superbes visuels dessinés à la main, sa direction artistique basée sur une palette froide, et sa bande-son envoûtante, on a bien du mal à imaginer qu’il n’y a qu’une équipe de trois personnes derrière ce chef-d’œuvre.
En plus de disposer d’une histoire merveilleusement mélancolique, le jeu enveloppe ses mécanismes traditionnels dans un emballage séduisant. Le jeu se déroule dans le royaume en ruines de Hallownest, situé on ne sait où sous terre et peuplé d’insectes. Le joueur y contrôle un chevalier sans nom qui part à la découverte de ce monde moribond.
Particulièrement exigeant au niveau de son système de combat, le jeu a su séduire les amateurs de Souls-like en plus de conquérir le cœur des passionnés de Metroidvania. Sa suite, Hollow Knight: Silksong, est l’un des jeux indépendants les plus attendus de ces dernières années.
#1 – Castlevania: Symphony of the Night (1997)
Pourquoi c’est le meilleur et puis c’est tout : De 1986 à 1995, la série Castlevania était une série d’action-platformer au challenge relevé, mais à la structure assez linéaire, et ce malgré quelques éléments d’exploration. Konami tenait là une série très appréciée du public, avec une ambiance gothique contribuant à lui donner une solide identité, mais dont la formule commençait déjà à s’essouffler. Tout cela a changé en 1997, avec la sortie de Symphony of the Night sur la première PlayStation.
Le joueur y incarne Alucard, le fils de Dracula, qui explore le château de son père avec pour but de lui faire bouffer de l’ail par la racine. Au cours de son périple, le héros débloque différents pouvoirs qui lui permettent d’accéder à de nouvelles zones du château, et de s’enfoncer toujours plus loin dans ce lieu maudit.
Le concept de SotN est on ne peut plus simple : combiner la structure exploratoire de Metroid avec des éléments de jeu de rôle, et injecter le tout dans le lore vampiresque de Castlevania. Et le résultat fut au-delà de toutes les espérances. Le chara-design de Ayami Kojima, les musiques de Michiru Yamane, le level-design de Koji Igarashi… Tout confine ici au génie. Symphony of the Night est un véritable alignement de planètes vidéoludiques.
Le titre a cependant assez mal fonctionné en termes de vente, la faute à l’obsession des éditeurs et du public de l’époque pour la 3D. Et la concurrence fut rude cette année-là : FF7, Tomb Raider 2, Grand Theft Auto… Malgré cela, SotN a rapidement gagné un statut culte, qui n’a pas vieilli d’un iota et reste la seconde pierre fondatrice d’un genre à part entière : le Metroidvania.
Bien évidemment, comme expliqué plus haut, tout ceci est hautement subjectif. On aurait pu ajouter d’excellents titres comme Dust: An Elysian Tail, The Messenger, Blasphemous, Guacamelee!, ou encore le très poétique Ori and the Blind Forest… Et vous, quel(s) jeu(x) auriez-vous ajoutés à cette sélection ?