Alors que Cyberpunk 2077 s’apprête enfin à voir le jour sur nouvelle et ancienne génération de consoles, mais aussi sur PC, on s’est dit qu’il serait pertinent de vous proposer cinq jeux se déroulant dans un univers cyberpunk histoire de patienter en ayant quelque chose à vous mettre sous la dent, ou plutôt sous le pouce.
Les jours nous séparant de la sortie du prochain CD Projeckt Red sont comptés et pourtant, ils ne nous ont jamais parus aussi longs, aussi, voici une petite sélection de titres – pour certains récents et d’autres non – de pépites à côté desquelles vous êtes peut-être passés. Bien évidemment, ce top est subjectif et n’engage que la rédaction !
Le plus aventurier – Blade Runner (1997 sur PC)
Voici un monument du jeu d’aventure. Sorti en 1997 sur PC et développé par Westwood Studios (la saga Command & Conquer entre autres), Blade Runner le jeu se déroule en parallèle des événements narrés dans le film éponyme de Ridley Scott. Il en reprend l’univers, le visuel, et aussi l’ambiance étouffante et hypnotisante de la ville de Los Angeles.
Dystopie inspirée par le bouquin « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » de Philip K. Dick, le long-métrage de Scott dépeint un futur sombre dans lequel les multinationales ont pris la place des gouvernements et contrôlent les populations.
Le jeu en reprend donc les codes, et une partie du scénario, car si l’on n’incarne pas Deckard, le héros du nom de Ray Mac Coy est lui aussi un Blade Runner, brigade spéciale de la police dont la mission est le repérage et l’anéantissement d’androïdes fugitifs (appelés Replicants) de type Nexus 6. Profond et recherché, le scénario nous entraîne dans une enquête incroyablement pertinente dans son propos, le tout porté par une écriture qui n’a pas à rougir de la comparaison avec le film ou le livre.
Côté gameplay, cela reste du point’n’click classique. Notons néanmoins la possibilité de faire passer aux suspects le fameux test de Voight-Kampff, permettant de différencier un humain d’un Réplicant et de faire des choix qui accompagnent le joueur durant tout son périple, décidant ainsi de son issue. De même, on appréciera de replonger dans cet univers cyberpunk assumé (transhumanisme, augmentations cybernétiques, méchante corporation, tout y est) et de pouvoir en découvrir de nouveaux recoins. Un must play !
Le plus horrifique – Observer System Redux (2020 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S)
Forcément, on choisit la dernière version en date du jeu, mais celle de 2017, l’originale, fait aussi le boulot comme il faut. Observer System Redux est un jeu développé par les maîtres de l’horreur venus du froid, à savoir la Bloober Team.
Le titre nous embarque dans une dystopie sombre en 2084. Le monde sort d’une guerre dévastatrice ayant mené à la chute des gouvernements et à l’avènement de corporations belliqueuses les remplaçant, mais aussi d’une peste numérique qui a décimé une bonne partie de la population augmentée.
On y incarne un Observer du nom de Daniel Lazarski, sorte de super enquêteur qui travaille pour la société toute puissante Chiron. Il a le don de pouvoir pénétrer l’esprit des suspects sur lesquels il enquête pour en découvrir les secrets, et ce, même après leur mort. Alors qu’il végète dans sa voiture, il reçoit un appel inquiétant de son fils avec qui il entretient des rapports tendus. Il décide alors de partir à sa recherche et finit dans un immeuble des bas-fonds de la ville de Cracovie.
C’est ici que la terreur commence, une terreur numérique, cybernétique, une menace rode, tue, et Lazarski, ne sachant pas si son fils est vivant ou mort, va s’employer à faire la lumière sur ce qu’il se passe dans ce taudis.
Incroyablement bien écrit, effrayant et visuellement très attrayant, Observer System Redux est un des fleurons du jeu d’horreur depuis sa sortie. La Bloober Team prouve qu’elle sait se renouveler en proposant un univers qui lui était alors peu commun et qu’elle maîtrise pourtant tout comme. L’un des gros plus du titre est son héros interprété par monsieur Rutger Hauer (Blade Runner) aujourd’hui décédé et qui livre là une superbe prestation.
Le plus badass – Deus Ex: Human Revolution (2011 sur PC, PS3, Xbox 360 et Wii U)
On aurait très bien pu placer dans ce top le tout premier jeu de la franchise sorti sur PC en 2000 et développé par le génial Warren Spector. Mais on a préféré vous parler de Deus Ex: Human Revolution, car aujourd’hui beaucoup plus accessible que ne l’est l’introduction à ce fantastique univers cyberpunk proposée par la licence.
Le jeu nous entraîne en 2027 (et est en cela une préquelle) dans la ville de Detroit. On y incarne alors Adam Jensen, chef de la sécurité chez Sarif Industries, corporation spécialisée dans le transhumanisme.
Des suites d’une attaque dans les locaux de l’entreprise, Adam finit sur le billard et se voit greffer plusieurs implants et membres robotiques, condition sine qua non pour soigner ses blessures mortelles. Human Revolution nous embarque dans un univers dense et profond dans lequel de très nombreux thèmes sérieux sont soulevés. Sur la condition humaine, sur ce qui nous définit, mais aussi sur le transhumanisme en général. De nombreux choix moraux émaillent notre parcours qui nous mènera de Detroit à Hengsha en Chine.
Il s’agit là d’un jeu de rôle et d’action à forte composante infiltration qui mise beaucoup sur son système de jeu libre et son immersion, mais aussi ses personnages et sa diversité. Il est pour nous bien devant le dernier épisode en date, un certain Humankind Divided, et est l’une des pierres angulaires du jeu vidéo cyberpunk. Si vous avez l’occasion, sautez surtout sur la version Director’s Cut.
Le plus éclectique – System Shock 2 (1999 sur PC)
Jeu culte, System Shock 2 est la base de beaucoup d’œuvres après lui, dont un certain Bioshock qui s’en inspire grandement sur bien des aspects. Quoi de plus normal lorsque l’on sait que les deux jeux sortent de la caboche de Ken Levine (et son studio Irrational Games), l’un des créatifs les plus respectés de notre média préféré.
Assez spécial, car mêlant horreur, FPS et jeu de rôle, il nous offre l’occasion de découvrir l’an 2114 de notre ère dans la peau d’un soldat de l’UNN (United Nations Nominate) qui part alors en expédition spatiale à bord du vaisseau Von Braun.
Une semaine après avoir reçu un message de détresse d’une planète isolée et après s’y être rendu en reconnaissance, nous nous réveillons amnésique des événements récents à bord du vaisseau avec en plus des implants cybernétiques greffés à notre caboche. Semblant être le seul être humain encore vivant à bord de l’engin, notre soldat déboussolé part alors à la recherche de réponse dans ce bâtiment à la dérive qui abrite bien des secrets.
Bien qu’échec commercial, System Shock 2 est une pure merveille. Il nous raconte une histoire plus complexe qu’il n’y paraît et ses mécaniques de jeu, mêlant exploration et action, avec une petite composante RPG, fonctionnent diablement bien. Pouvoirs, armes à feu, hacking, tout y est et Bioshock n’a eu qu’à peaufiner la formule et la placer dans univers totalement différent.
Néanmoins, System Shock 2 est un précurseur, intéressant qui plus est, grâce à un pitch bien moins simple qu’il n’y paraît.
Le plus old school – La licence Shadowrun – (À partir de 1993 sur divers supports)
Oui, là, il nous a été difficile d’en choisir un en particulier. Shadowrun, c’est un peu la cerise sur le gâteau, une Madeleine de Proust que l’on déguste goulument sans pouvoir ne penser à autre chose qu’à en reprendre une. Il s’agit là de jeux de rôle en vue isométrique faisant écho à d’autres titres du genre comme Fallout ou encore Wasteland.
Son univers est si dense qu’il serait très difficile pour nous de vous le décrire en quelques lignes, mais sachez que l’on est en plein dans le cyberpunk et la magie, un mélange plus que détonant. C’est une sorte de retranscription de l’heroic fantasy, dans un univers crasseux cyberpunk aux mille couleurs artificielles.
Basé sur un système de jeu très atypique, c’est le moins que l’on puisse dire, on est en présence d’un mix entre jeu d’aventure classique pour l’exploration et de stratégie pour les combats.
Dans les faits, cela donne des séquences de fouilles et d’enquêtes durant lesquelles on discute avec des PNJ, on effectue des choix et des actions qui dicteront notre progression et une fois en combat, on passe sur tout autre chose qui se rapproche là d’un bon vieux RTS.
Alors, au fil des ans, la licence a connu nombre d’évolutions et de jeux, pour la plupart très bons, comme l’épisode Hong Kong, dernier sorti en date, et qui est pour nous l’un des meilleurs jeux du genre. Sachez aussi que la licence jeu vidéo est l’adaptation d’un jeu de rôle papier comme Cyberpunk 2077 d’ailleurs, qui s’est aussi vu décliné en jeux de cartes et même en romans. Si vous vous lancez dans la saga et son univers étendu, il y a de quoi faire !
Nous ne pouvons que vous conseiller de vous pencher sur cette licence culte qui offre un univers proche visuellement de Blade Runner ou encore Ghost in the Shell, avec ses propres particularités et thématiques.
Le petit bonus made in France – Remember Me (en 2013 sur PC, PS3 et Xbox 360)
Parce que oui, Remember Me est un jeu français, car avant de nous pondre du jeu d’aventure en veux-tu en voilà, Dontnod nous avait offert un titre tout ce qu’il y a de cyberpunk se déroulant dans un Paris futuriste (appelé Neo paris) en 2084. On y incarne Nilin, amnésique, prisonnière dans une prison haute sécurité, et qui parviendra à s’en échapper grâce à des chasseurs de souvenirs. Le jeu se concentre sur sa quête de mémoire et nous mettra face à une multinationale du nom de Memorize, devenue toute puissante en commercialisant le souvenir.
Oui, on est bien face à du cyberpunk. Véritable dystopie dans laquelle les gens sont esclaves d’une corporation qui les tient en laisse grâce à une drogue légale que sont les souvenirs. Il s’agit là d’un jeu d’action de type beat’em up qui mise tout sur son système de création de combos plutôt bien vu, mais aussi sur son univers franchement réussi.
Au scénario, on retrouve un habitué de la science-fiction, l’auteur Alain Damasio, et la musique est composée par Olivier Derivière qui livre là son travail le plus électro. Un vrai bon jeu qui n’a pas connu un succès commercial à la hauteur lors de sa sortie sur PlayStation 3 et Xbox 360, mais que l’on ne serait trop vous recommander, surtout qu’il est trouvable aujourd’hui à très petit prix.
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