« Tiens, vous avez fini par vous réveiller ? Vous avez essayé de traverser la frontière, pas vrai ? » Il faut être honnête, certaines licences sont de véritables monuments qui ne jouent pas dans la même cour que les autres. Aussi, lorsque l’un de ces jeux est annoncé, ou même simplement teasé, c’est une petite onde de choc dans l’industrie du jeu vidéo, car on sent au fond de nous-mêmes qu’il s’agit d’un candidat tout désigné pour être le prochain Goty, et, dans tous les cas, un jeu sur lequel on va passer des centaines d’heures avec grand plaisir.
The Elder Scrolls fait partie de cette famille de Titans sacrés des jeux vidéo, aux côtés des productions de Rockstar et autres Final Fantasy. The Elder Scrolls VI, plus particulièrement, génère, à juste titre, moult attentes et fantasmes, et pourtant, il n’est vraiment pas pour tout de suite.

Annoncé sans doute trop tôt, lors de l’EA de 2018, et par le biais d’un court teaser qui ne disait pas grand-chose, à dessein, The Elder Scrolls VI se fait attendre. Bethesda n’avait sans doute guère le choix que de confirmer publiquement que le jeu était bien prévu par le studio après avoir sorti un peu trop de versions de The Elder Scrolls V: Skyrim. On se doutait pourtant, dès 2018, que le titre ne devait même pas être en production, c’était trop tôt, et on savait que la priorité du studio était alors Starfield. Il était de notoriété publique que si Bethesda continuerait à produire des jeux pour ses franchises plébiscitées, le studio californien souhaitait également travailler sur une toute nouvelle licence, orientée science-fiction et exploration spatiale.
En 2023, nous apprenons sans surprise que le jeu n’est sans doute pas même au stade de préproduction, c’est-à-dire d’écriture du scénario, des personnages, des quêtes, planification des ressources, embauche des artistes et développeurs, etc. C’est le chef suprême de Xbox Games Studios lui-même, Phil Spencer, qui ouvre en grand et sans vergogne les vannes de la douche froide :
« Quant à The Elder Scrolls VI, on en est vraiment loin. C’est déjà compliqué de voir sur quelles plateformes le titre pourrait sortir. C’est la même équipe qui se charge de Starfield, qui doit sortir en décembre. Donc, nous sommes en train de parler d’un jeu qui sortira, au moins, dans cinq ans.«
Si l’on en croit donc cette confidence, et s’il y a une personne à croire sur le sujet, c’est bien ce monsieur. The Elder Scrolls VI pourrait voir le jour, dans le meilleur des cas, vers 2028. Soit vers la période où nous devrions voir arriver la nouvelle génération de consoles proposée par Sony et Microsoft. Dans tous les cas, étant donné l’ambition derrière Starfield et The Elder Scrolls VI, il est évident que Bethesda ne peut pas se permettre de se disperser sur plusieurs projets en même temps, et que les mêmes équipes de développeurs et d’artistes vont passer d’un projet à l’autre une fois que le précédent jeu sera terminé. Avec Fallout 5 annoncé comme le prochain titre après TES 6, il ne peut en être autrement, et les péripéties de Blizzard sonnent comme un rappel que disperser ses ressources, c’est finir par revoir de manière radicale ses ambitions.
Naturellement, l’attente est longue, et Shirley Curry, connue comme étant la « Mamie Skyrim » avec ses inlassables playthrough sur TES V, ne va sans doute pas apprécier cette confidence sur l’état du non-développement, elle qui avait déjà fait état de sa frustration quant à la lenteur du processus par le passé. Mais il faut garder à l’esprit que dans le cas de certains jeux particuliers, l’attente est un gage de qualité et d’ambition de la part des équipes de développement, et TES VI est sans doute l’un des rares jeux dont on peut sincèrement ne pas douter du bénéfice de l’attente.
Certaines personnes s impatiente encore… Mais un jeu qui sort 17 ou 18 ans après soit une génération complète de différence à vraiment intérêt à se trouver un nouveau public car celui des années 2000 sera passé à autre chose. En 2018 je bouillais encore d’impatience aujourd’hui j attends des nouveautés extra ordinaire en fonction des avancées technologiques et vivre des expériences inédites.
Faut pas rêver avec des délais aussi long beaucoup passent complètement à autre chose.
Salut, je pense que c’est là une question ouverte. En soi, le public n’est pas un bloc monolithique doté d’un seul état d’esprit, point de vue et préférences, et je me souviens que dans le cas des TES, certains fans de Morrowind critiquaient Oblivion pour être un peu plus arcade, et des fans de Morrowind et Oblivion moquent toujours Skyrim pour être beaucoup plus arcade et moins porté sur l’exploration du lore, entre autres choses. Pourtant, Skyrim est le plus grand succès des TES, et nul doute que des fans des TES de la première heure y ont trouvé leur compte, et trouveront leur compte également dans la prochaine itération de la franchise.
Du point de vue des nouveautés, je doute que l’on assiste à des révolutions hardware substantielles qui changent notre rapport au jeu vidéo, en-dehors de la VR et de la réalité augmentée, lesquelles, à mon sens, ne seraient pas appropriées pour un tel jeu. RDR2 a largement démontré qu’une narration maîtrisée et une immersion réussie suffisent pour produire un jeu mémorable et en avance sur son temps.
Quant aux délais, je ne peux pas être d’accord. Je ne vais pas défendre les studios et leur chaos managérial, mais produire un jeu vidéo AAA c’est comme produire un long-métrage : il faut du temps parce que ça mobilise de très nombreuses personnes issues de professions différentes, des artistes, des dévs, des managers, la RH, le financement, le marketing, des producteurs etc. On peut rusher et aller vite pour rentrer rapidement dans les frais et faire plaisir aux fans qui s’impatientent, mais ça donne du Cyberpunk ou, pire, la postlogie star wars. Je pense que parfois il faut savoir accorder du temps aux gens et les laisser produire quelque chose d’ambitieux et de bien fini.