World Neverland: Elnea Kingdom est le dernier épisode issu d’une série assez populaire au Japon ayant commencé sur la première PlayStation. C’est un jeu de simulation de vie avec un soupçon de RPG dans lequel votre personnage tente de rejoindre une ville pour y vivre. Ici, pas de héros légendaire, vous êtes une personne ordinaire. Cet épisode-ci est le premier à sortir de l’archipel nippon et existe en 2 formats. En effet, World Neverland: Elnea Kingdom existe aussi sur mobile (et depuis 2 ans) où il est disponible en free-to-play et en multijoueur. Pour son passage à la Switch, le jeu a été transformé en expérience solo et tout achat in-game supprimé. En l’absence d’un certain Animal Crossing, World Neverland: Elnea Kingdom peut-il fournir un bon palliatif ?
World Neverland: Elnea Kingdom – Un monde ouvert ?
World Neverland: Elnea Kingdom est un jeu de simulation de vie mettant l’accent sur la liberté. À peine le jeu démarré, vous vous retrouvez sur l’écran de création de votre personnage. Après avoir choisi un look pour ce dernier à partir d’options plus que génériques, vous voilà plongé directement dans le bain. Elnea est un grand royaume et presque tout vous est ouvert. Parcourir la ville et y voir les gens bouger est assez plaisant et donne réellement l’impression d’un monde en mouvement. Les habitants parlent entre eux, communiquent, travaillent, en bref ils vivent mais ils meurent aussi. Et vous pouvez faire de même. Et c’est ça qui représente la grandeur du titre. Comme dans la vie, vous faites partie d’un tout et vous pouvez y apporter quelque chose. Vous marier, faire des enfants puis mourir et poursuivre le cycle en prenant la vie de vos enfants.
Afin de comprendre comment trouver votre place dans ce microcosme, Wiala l’aubergiste vous donnera des quêtes vous permettant de comprendre ce que vous pouvez faire dans Elnea. Elle sera votre principale interlocutrice et décrira au fur et à mesure tout ce que vous pouvez accomplir. Vos premières quêtes consisteront donc principalement à comprendre les mécaniques du jeu : vous faire des amis, cueillir, pêcher… Petit à petit, à mesure que vous évoluez au sein de la ville, vous aurez la possibilité de devenir citoyen et d’acquérir un métier. Ce métier vous donnera encore plus d’options pour passer vos journées. Donjons plus difficiles, jardinage, fabrication de spécialités (parfum, tissus…), chaque métier a un produit propre à lui qui vous apporte également des points de travail, points qui vous permettent de grimper dans le classement des meilleurs citoyens et augmentent votre salaire. Bref, c’est la vie quoi… ou presque ?
Un petit creux ?
Curieusement pour un titre proposant autant de libertés, World Neverland: Elnea Kingdom a du mal à impliquer le joueur. De nombreuses activités sont disponibles mais elles sont toutes creuses ou presque puisqu’elles consistent principalement à marteler le bouton A pour ramasser, pêcher et combattre. Traverser les donjons se fait automatiquement et seules 3 actions vous arrêtent : les pièges, les combats et la découverte de coffres. Les combats sont simples et peu stratégiques. Vous avez des points d’action et vous les dépensez pour faire certaines actions plus ou moins coûteuses. Seulement une fois la découverte passée, vous pourrez les accélérer et même les rendre automatiques. De la même manière, l’option « Fast Travel » (Voyage rapide) vous permet de voyager d’un point A à un point B sans même toucher le stick. Seulement, au lieu de faire charger la nouvelle zone directement afin de poursuivre votre partie, vous allez suivre votre personnage dans son déplacement, zone après zone jusqu’à votre destination, à la même vitesse que si vous le déplaciez vous-même.
Et c’est ça le souci majeur de World Neverland: Elnea Kingdom : il n’est jamais réellement engageant, ni même motivant. Tout est long et rébarbatif. Face à la version mobile qui vous invite à battre le score de vos adversaires dans un monde en constante évolution, le jeu sur Switch tente de ne reproduire ça qu’avec des personnages gérés par ordinateur. Échanger avec des NPC revient à parler de la pluie et du beau temps et rien ne vient enrichir l’expérience. La promesse du jeu de vous donner l’impression d’être face à un jeu massivement multijoueur s’estompe dès que vous discutez avec n’importe qui. Et là, le constat devient clair, vous jouez bien à un MMO, mais seul.
Il n’y a même pas de scénario pour vous pousser à vous investir. Vous faites vos journées les unes après les autres, parlant avec les mêmes NPC, faisant des quêtes pour un maigre salaire et peu de résultats probants. La longueur des journées (15 minutes réelles) appuient sur la lourdeur d’une journée de jeu qui, pour rappel, consiste à appuyer sur A et regarder votre personnage suivre son chemin en voyage rapide. Une fois toutes vos tâches accomplies, vous devez attendre et chercher à vous occuper. En bref, comment alourdir un jeu qui est déjà bien lourd.
Conclusion World Neverland: Elnea Kingdom
World Neverland: Elnea Kingdom n’est pas seulement un jeu médiocre, il pointe du doigt un souci qui pourrait devenir majeur sur Switch. Tous les jeux ne sont pas faits pour devenir des expériences de salon même si elles peuvent être nomades. Malgré quelques bonnes idées, le jeu lui-même n’est malheureusement qu’une pâle copie d’un MMORPG où les quêtes FEDEX sont légion et les libertés moindres. Quelques choix vous sont offerts mais en gros, l’expérience est vite restreinte. En somme, World Neverland: Elnea Kingdom n’est au RPG que ce que la poussière est au meuble : la surface.