Le moins que l’on puisse dire, c’est que les beat’em up à l’ancienne, donc en 2D à défilement de côté, ne sont pas légion sur appareils mobiles. Déjà que sur consoles on n’en a pas beaucoup non plus… C’est probablement dû au fait que, comme pour le FPS, le gameplay tactile de ce genre de jeux ne semble pas, de prime abord, bien pratique pour le button-mashing qu’impliquent souvent les jeux de baston. C’est pourquoi Wonder Blade crée un peu la surprise, et ce pour trois raisons.
Pour commencer il est sorti un peu de nulle part et l’on n’a pu le découvrir qu’à l’annonce de sa sortie proche. Secundo, il s’approprie les codes divers, sur lesquels nous reviendrons plus loin, d’un autre beat’em up de qualité, au point qu’il pourrait tout à fait passer pour un remake, voire pour une version alternative de son modèle. Et trois, contrairement à d’autres jeux du genre sur mobile, qui font montre d’inventivité pour trouver un système de maniement (souvent basé sur les swipes et les taps) correspondant au support, Wonder Blade s’offre le luxe de reprendre la bonne vieille formule d’antan, avec un stick et des boutons. Comment tout ceci aboutit-il ? Voyons ça de ce pas.
Wonder Blade – Le clone que les gamers mobiles n’espéraient plus
L’héritage
Impossible d’étudier Wonder Blade sans évoquer au préalable Castle Crashers, vous l’aurez compris en jetant un œil à notre article le concernant, ainsi qu’à nos images et au trailer en fin de test. Si vous ne connaissez pas Castle Crashers, on ne peut plus rien pour vous. Il s’agit pour rappel d’un beat’em up coloré et jouissif paru sur console il y a un bail, qui nous replongeait dans le glorieux passé du genre, celui de titres tels que Final Fight, Double Dragon ou encore Golden Axe. Un excellent petit défouloir émanant des studios The Behemoth, studio qui, à notre surprise initiale, n’est absolument pas responsable du jeu qui nous concerne aujourd’hui. Pourquoi surprise ? Parce que Wonder Blade est une copie quasi-conforme de Castle Crashers.
On s’en rend compte dès les premières secondes de jeu. À commencer pas le scénario, tout aussi bateau que chez son aîné avec cette histoire de vilain pas beau qui enlève la jolie princesse et vous envoie ses hordes de grouillots pour vous empêcher d’aller la récupérer.
Et puis l’on commence à jouer et là encore, tout hurle « CASTLE CRASHERS » à grands cris : les mignons graphismes cartoonesques très colorés, l’animation des personnages, l’humour très présent de certaines expressions du visage ou des situations, le gameplay basé sur des coups d’arme blanche ou contondante couplée à de la magie… Si vous avez aimé le jeu console, nul doute que vous êtes déjà en train de télécharger Wonder Blade en lisant ces lignes, sur votre appareil iOS (merci mon chien pour les possesseurs Android).
Même les sonorité sont identiques, comme celle, par exemple, très caractéristique et reconnaissable, que vous entendez quand vous ramassez une pièce. Mais le plus flagrant, c’est dans les situations que vous vivrez. Car certes, tous ces beat’em up 2D ont plus ou moins le même déroulement, à savoir avancer de gauche à droite du stage en savatant des mobs à la pelle avant de se tarter le boss, mais Castle Crashers proposait quelques innovations délirantes, que l’on retrouve chez notre titre du jour. Simple exemple ? Ce passage hilarant où votre personnage prenait la fuite à dos de biche pour échapper à un monstre de poils géant qui le poursuivait à travers la forêt bourrée d’obstacle. Hé bien voyez-vous, dans Wonder Blade vous aurez droit à un stage où vous devez fuir un monstre de pierre géant à travers un château sur le dos d’un cochon. On peine à ne pas voir les similitudes !
Un peu d’originalité
Bref, je pense que vous l’aurez tous compris, le jeu est une sorte de hack très bien foutu d’un autre jeu excellent, donc une fois ceci en tête, il est temps à présent de voir ce qu’il propose, et si des divergences entre les deux titres peuvent être notées. Pour commencer, vous constaterez immédiatement que vous n’avez pas le choix du perso, contrairement à Castle. Vous incarnez un guerrier quelconque que vous ne pourrez pas échanger avec un autre. Alors certes, vous pourrez l’affubler de tout un tas de costumes à récupérer in-game, mais c’est plus cosmétique qu’utile. Ensuite, et ça c’est plutôt coooool, le jeu propose un système de mise à mort, que vous pourrez parfois savourer afin d’achever un ennemi déjà bien entamé, en appuyant simplement sur Y quand le jeu vous y invite.
Comme pour son modèle, Wonder Blade apporte sur la table un agréable système de progression qui est loin d’être un standard dans les beat’em up à l’ancienne. Ainsi, avec vos XP, vous allez pouvoir gérer votre attaque, votre défense, votre magie et vos chance de sortir un coup critique, en attribuant vos points comme bon vous semble entre chaque mission. Vous pourrez également acheter et développer des compétences passives, telle qu’une baisse de consommation de points de magie à chaque attaque, ou la capacité d’attaquer avec la magie automatiquement en utilisant votre arme. Tout ceci se débloque au fil de vos exploits, alors n’hésitez pas à refaire certains niveaux.
Simple et efficace
Et puisqu’on est dans les menus inter-niveaux, sachez que ceux-ci, tout comme les explications diverses qui parsèment le jeu, sont parfaitement clairs et limpides, on ne se perd pas infiniment dans les options. Du beau boulot. Dernier petit détail concernant le gameplay, la formule classique adoptée par le développeur fonctionne à merveille : stick, attaque, magie, esquive, saut, simple et efficace. On se demande d’ailleurs pourquoi plus de créateurs ne reprennent pas cette éternelle formule, qui, on le voit à présent avec Wonder Blade, fait parfaitement le job sur tactile sans boucher à la vue tout l’écran. Et votre Humble Narrateur sait de quoi il parle : il joue sur un rikiki iPhone 4S, alors imaginez sur votre iPhone X ou votre iPad… Vraiment bien conçu tout ça.
Dernière chose avant de vous laisser partir déglinguer des hordes de manants (pour environ 3.50 €, au fait), une mise à jour importante vient d’avoir lieu, signe que le développeur est à l’écoute de ses fidèles. Les trois domaines traités son l’interface (qui subissait certains bugs parfois handicapants au lancement du jeu), la prise en charge des manettes physiques pour les réfractaires au tactile, et la difficulté revue à la baisse, parce que effectivement, par moments, ça piquait un peu, croyez-le bien.
Conclusion Wonder Blade
Un drôle de petit jeu que ce Wonder Blade. On dirait presque un hommage adorateur. Tout en lui transpire le Castle Crashers, et même si l’on pourrait probablement s’interroger sur la chose côté droit, le joueur se contentera de pouvoir profiter d’un beat’em up qui était excellent sur console en découvrant une version alternative sur son mobile. La qualité visuelle est là, le jeu est superbe, le gameplay est parfaitement adapté au support, on sort les attaques voulues sans accroc, les menus sont clairs et le jeu offre une bonne dose de progression pour une durée de vie très correcte. Non, sincèrement, si vous aimez le genre et surtout l’ancêtre de ce Wonder Blade, il n’y a aucune raison d’hésiter à cracher un peu moins de la moitié du tarif d’un paquet de clopes pour des heures de plaisir. Et même si un beat’em up c’est répétitif, celui-ci trouve toujours le moyen de casser la routine. Voyez plutôt.