Développé par Cyanide et édité par Focus Home Interactive, Tour de France 2016 revient pour une sixième année consécutive sur consoles de salon (PlayStation 4 et Xbox One) pour vous faire vivre la plus mythique des courses cyclistes de l’intérieur. Avec le départ de la Grande Boucle qui approche à grands pas (le 2 juillet), je sens votre détermination à devenir le Eddy Merckx du jeu vidéo. Si vous n’êtes pas un habitué de la série, je vous invite à lire notre test de Tour de France 2015 pour prendre connaissance des principaux mécanismes du jeu. Si vous êtes fin prêt, nous vous proposons donc de découvrir les nouveautés proposées par cet opus et notre avis tranché au cours de ce test de Tour de France 2016.
Le Tour de France 2016 comme si vous y étiez… ou presque
Retour sur les différents modes de jeu
Si vous avez suivi notre interview du Game Designer de Cyanide, Patatrasse, vous devez déjà en savoir beaucoup sur ce Tour de France 2016. Pour les retardataires, allons-y franco : non il n’y aura pas de mode multijoueur en ligne cette année. Ce mode, compliqué dans sa réalisation, devrait être présent dans un ou deux ans. Je vous l’accorde, c’est bien dommage, mais ça ne veut pas dire qu’il faut en rester là pour autant. Pour compenser cette absence, Cyanide a misé cette année sur l’amélioration de ces modes pré-existants (Tour de France, Pro Team et Défis) mais aussi sur l’intégration d’un nouveau mode, intitulé My Tour. Ici, rien de compliqué, vous pouvez personnaliser votre propre course à partir des étapes disponibles dans le jeu. Notez cependant que toutes les étapes ne seront pas accessibles dès le début et devront être débloquées avec l’XP accumulé après chaque partie. À ce titre, trois épreuves (comprenant 3, 8 et 21 étapes) peuvent être débloquées : le triptique tour, le circuit des grimpeurs et le Tour de France 2015. On se retrouve donc au total avec 62 étapes différentes jouables, ce qui reste tout à fait convenable.
Le mode Tour de France, lui, reste inchangé par rapport à l’année dernière – mises à part les étapes, cela va de soi. Le mode Défis repose cette année encore sur le même principe et consiste à dévaler les pentes le plus rapidement possible. Deux ajouts notoires sont tout de même à relever. Tout d’abord les développeurs ont intégré un fantôme de vos meilleurs temps sur chaque descente. Vous pouvez donc l’affronter directement et ainsi voir les endroits où vous avez perdu du temps. Toujours dans l’optique d’améliorer vos performances, un classement a été ajouté pour comparer vos temps avec l’ensemble de la communauté à travers le monde. Si ces deux nouveautés sont là encore appréciables, on regrettera cependant une difficulté revue à la baisse par rapport à l’an dernier pour décrocher les médailles d’or.
Le mode Pro Team de Tour de France 2016 a lui aussi été légèrement remanié. Alors que l’édition 2015 vous obligeait à prendre en main une équipe type, cette année sera bien différente. En effet, la principale modification du Pro Team est l’ajout de sponsors. Chacun d’entre eux permet d’avoir une composition d’équipe différente. Vous pouvez ainsi choisir un sponsor (parmi neuf) orienté sprint ou montagne par exemple. Selon votre choix, il vous sera possible de recruter dans votre équipe plusieurs sprinteurs ou, à l’inverse, plusieurs grimpeurs. Tout joueur devrait donc y trouver son compte pour composer l’équipe qu’il souhaite et cela comme il l’entend. Bien entendu les sponsors se débloquent au fil des saisons et ne sont pas disponibles immédiatement.
Une véritable refonte du gameplay ?
Outre ces ajouts en termes de contenu, je suis sûr que vous voulez en savoir plus sur le coeur du jeu, le gameplay de Tour de France 2016. Dans les grandes lignes, le gameplay reste bien entendu similaire aux précédents opus. Vous dirigez un coureur d’une équipe (tout en pouvant switcher de l’un à l’autre bien évidemment). Vous vous positionnez au sein du peloton là où vous le souhaitez : dans les premières positions si vous êtes un leader et ne voulez pas vous faire surprendre, au milieu du peloton si vous souhaitez faire le moins d’effort possible et économiser votre énergie, ou dans les dernières positions si vous n’avez rien à jouer et attendez que la course se passe. Mais soyez rassuré, les développeurs n’ont pas été avares en nouveautés qui sont pour la grande majorité les bienvenues.
Alors que depuis quelques années maintenant, nous étions confrontés à un système de braquet, ce Tour de France 2016 a changé son fusil d’épaule et a jugé bon de le supprimer carrément. Si si, je vous assure. Ne soyez pas rebuté pour autant. Il faut reconnaître que les braquets étaient parfois capricieux (notamment lorsque l’on suivait un coureur). Cette année on a donc un braquet unique et on gère la vitesse en appuyant plus ou moins sur la gâchette. Les développeurs ont également eu l’heureuse idée d’intégrer un système de régulateur. Il est en effet vraiment difficile de maintenir un rythme constant manuellement. Un régulateur a donc été ajouté et vous permet de bloquer votre rythme en appuyant sur une touche. Pour augmenter ou réduire son effort, il suffit simplement d’appuyer sur une autre touche, ce qui est particulièrement utile dans les étapes de montagne. En revanche, dans les différents contre-la-montre, ce régulateur n’est pas disponible… Frustrant !!!
L’autre principale nouveauté du gameplay concerne le ravitaillement. Fini le choix du ravitaillement en début d’étape, cette année, chaque coureur embarque dans ses poches 2 gels en début de course : un gel pour l’attaque et un gel pour l’énergie. Au passage de la zone de ravitaillement, tous les coureurs sont réapprovisionnés de ces deux mêmes gels, ce qui porte donc le total de gels à 4 par étape, contre 2 les années précédentes. Mais ce n’est pas tout. La nouveauté réside surtout dans la consommation de ces gels. Plus question ici de consommer intégralement vos gels d’une seule goulée. Vous utilisez uniquement la quantité de gel que vous souhaitez. S’il vous manque un peu d’énergie pour franchir un col, vous prenez la quantité nécessaire de votre gel bleu en maintenant la touche adéquate et gardez le reste pour plus tard. Cette nouvelle composante aussi basique soit-elle apporte un réel plus à la tactique en course que tout le monde devrait apprécier.
Des ajouts mineurs mais bien sentis
Pour finir sur le gameplay, les sprints bénéficient dans ce Tour de France 2016 d’une nouvelle spécificité : le lancer de vélo. Non, il ne s’agit pas ici de descendre de son vélo et de l’envoyer valdinguer parce que Greipel vous a battu de quelques centimètres. Les puristes l’auront compris, il s’agit de donner un dernier coup de rein juste avant de franchir la ligne pour gagner quelques précieux centimètres et espérer gagner une place. J’avais honnêtement un peu peur à l’annonce quant à sa réalisation in game. Je dois dire que c’est pourtant particulièrement réussi. Sans véritablement avoir un réel impact sur le résultat final, effectuer un lancer de vélo change la caméra en la positionnant sur le côté (comme pour les photos-finish) avec un rendu vraiment réussi.
Le menu oreillette a lui aussi subi un petit lifting. La disposition en cercle est abandonnée au profit d’un affichage plus simple au demeurant. Il est ainsi plus facile de donner des ordres à ses équipiers. Les ordres, justement sont les mêmes que les années passées, à l’exception de « finir tranquille » (dont le sens n’était pas compris par la communauté) qui s’est décliné en plusieurs catégories et permet au coureur sélectionné de gérer son effort. Autrement dit, on demandera au cycliste de rester dans son groupe sans limite (avec un effort de 100%), sans à-coups (effort à 80%), sans s’épuiser (effort à 60%) ou sans s’accrocher (effort à 40%). Ces nouvelles indications sont donc plus claires cette année et permettent réellement de gérer l’effort de ses coéquipiers pour les préserver ou au contraire les pousser dans leurs derniers retranchements.
Toujours concernant les oreillettes, le directeur sportif peut à tout moment nous donner des suggestions. Il pourra nous demander de rouler derrière une échappée dangereuse. Libre à nous de l’accepter ou non. Dans le cas où l’ordre est accepté, les coureurs opteront automatiquement pour la meilleure attitude à adopter. Autrement dit, si on vous suggère de rattraper l’échappée et que vous confirmez l’ordre, tous les équipiers vont aller relayer en tête de peloton, jusqu’à ce que vous leur disiez d’arrêter ou leur donniez un nouvel ordre. L’idée est vraiment bien et nous fait gagner du temps. En revanche, par moments, les suggestions viennent casser le rythme de la course et sont un peu trop nombreuses, notamment dans les étapes de montagne où vous aurez des suggestions sur les coureurs qui se font lâcher, d’autres sur les échappés, en plus de celles qui concernent le classement général. Au final, on s’y perd un peu et c’est bien dommage.
Terminons cette longue partie gameplay avec la modification de l’avance rapide. Plus besoin de passer par un menu, l’avance rapide se fait directement par le menu oreillette. On voit donc toujours la course (en accélérée) et il est donc beaucoup plus simple de reprendre la main si on souhaite réagir à une attaque impromptue d’un rival ou à l’approche d’un sprint intermédiaire ou d’un sommet de col.
Une communauté en partie écoutée
Cette année, Cyanide a décidé d’abandonner la PlayStation 3 pour se consacrer uniquement aux PS4 et Xbox One. Moins limité techniquement, Tour de France 2016 bénéficie d’une amélioration graphique, certes minime, mais qui a le mérite d’exister. Au premier coup d’oeil, les animations des cyclistes sont plus fluides, tout comme le rythme de pédalage. Les décors et textures semblent également plus beaux cette année. Les développeurs ont également essayé de différencier les coureurs. Si les visages sont similaires sur l’intégralité des coureurs, on notera l’effort réalisé sur la couleur de peau qui est propre à chaque coureur. Eh oui Kévin Réza n’est plus blanc et c’est bien appréciable. Toujours dans la même optique de différencier les coureurs entre eux, tous les cyclistes n’ont plus la même corpulence. On peut donc plus facilement reconnaître un sprinteur avec ses grosses cuisses musclées d’un grimpeur et ses menues guibolles. La communauté sera également ravie d’apprendre que Tour de France 2016 intègre 10 maillots nationaux et les 2 maillots de champion du monde (contre-la-montre et sur route). L’éditeur vous permettra ensuite de faire porter les maillots nationaux aux coureurs que vous souhaitez. De même, la voiture rouge du directeur de course (Christian Prudhomme) a été ajoutée sur l’avant de la course.
Côté bande sonore, ce n’était pas vraiment la force et l’intérêt du jeu : cet aspect n’a donc pas subi de changements drastiques. Votre directeur sportif vous susurre toujours, dans les contre-la-montre, des « Allez, allez » aussi motivants qu’un réveil le matin pour aller éplucher des patates. En contre-partie, l’ambiance des cols est toujours au rendez-vous. Quel plaisir jouissif de braver la foule en tête sur les pentes du Mont Blanc avec le maillot jaune sur les épaules.
Conclusion test Tour de France 2016
Chaque année, c’est la grande question avec la série Tour de France. Sera-t-elle assez améliorée pour en justifier un nouvel achat ? La réponse m’est venue en rédigeant ce test. Il apparaît très clairement que ce nouvel opus offre son nombre d’améliorations. Gameplay remanié avec abandon du système de braquet et ravitaillement intelligemment pensé, intégration des maillots nationaux, différenciation des coureurs en terme de gabarit et de couleur de peau, ajout du mode My Tour, Cyanide a su apporter les améliorations nécessaires pour renouveler un tant soit peu son titre et pour cela, je vous dirais de ne pas hésiter sur l’acquisition de Tour de France 2016. Tout ce travail a le mérite d’être souligné. Un mode multijoueur en ligne serait la cerise sur le gâteau que les développeurs apporteront l’an prochain… espérons-le, ainsi qu’une meilleure bande-son.