Ça y est, on est en automne, il fait froid et gris… Quoi de mieux qu’un party game coloré et fun pour se changer les idées ? C’est pourquoi on vous parle aujourd’hui de Think of the Children, jeu de Jammed Up Studios, publié par Surprise Attack Games et sorti le 19 octobre dernier sur PC. Le studio a publié des jeux très variés, dont on citera le dystopique Orwell et l’intriguant Hacknet.
Think of the Children est bien plus déluré que ceux-ci, et se joue principalement à plusieurs en local, parce qu’il vaut mieux être plusieurs pour affronter la calamité que sont six gosses hyperactifs. Enfilez vos baskets et avalez votre sirop pour la toux, ça va être une sacrée aventure !
Chérie, j’ai aplati les gosses !
On ne le répétera sans doute jamais assez : ce jeu est fun ! Et on peut vous dire que rendre les tâches accomplies fun est un exploit digne de ce nom. Dans Think of the Children, donc, on incarne un parent, enfin du moins un adulte qui a la responsabilité de gérer ces gamins insupportables. Qu’on joue solo ou à quatre, il y aura toujours six enfants, et le même nombre de tâches à accomplir : plus on est de (parents) fous, plus on rit, mais surtout plus on peut souffler. Ce test a été écrit à partir de parties à deux, et on peut vous dire que ce n’était pas de tout repos !
Le jeu nous propose douze niveaux, qui sont chacun un endroit qui, à première vue, n’a rien d’un parcours d’obstacles : une aire de jeu, un supermarché, une portion de désert australien… et pourtant, vous maudirez l’envie de grand air qui vous a fait sortir ces enfants ! Chaque portion de la carte est un danger potentiellement mortel pour vos gosses qui ne savent pas se tenir, et il faudra à chaque fois que l’un de vous courre vers l’imbécile qui trouve ça drôle de sautiller au milieu de la route, pour le prendre sous le bras et le tirer hors de portée.
Dans le mode histoire, l’enchaînement des niveaux est entrecoupé de cinématiques au tribunal. Parce que oui, vous avez été un mauvais, très mauvais parent, et on va maintenant vous punir… Chaque niveau est en fait une preuve apportée par le procureur de votre incapacité à gérer correctement des enfants, et les séquences au tribunal sont bourrées de blagues et de second degré (faut comprendre l’anglais, par contre). On vous conseille d’ailleurs vivement de continuer l’histoire jusqu’au bout, Jammed Up Studios nous a concocté quelques rebondissements surprenants !
Aujourd’hui au programme : jonglage d’enfants
On vous le disait, Think of the Children est essentiellement un jeu multijoueur (sauf si vous êtes masochiste, on ne vous juge pas, dans ce cas-là en effet vous allez adorer jouer solo), qui accepte jusqu’à 4 « parents ». Quel que soit le nombre de personnes présentes pour encadrer ces adorables petits monstres, les premières parties sont assez difficiles : on a beaucoup de choses à gérer à la fois, et on ne maîtrise pas les contrôles. Rien de plus simple pourtant : vous vous déplacez, vous pouvez sprinter par moments, et pour éloigner un enfant du danger vous pouvez soit lui crier dessus (mais vous serez (logiquement) considéré-e comme un parent moins sympa), soit le prendre sous le bras et vous éloigner avec.
On peut d’ailleurs lancer le gosse qu’on a sous le bras, comme une boule de bowling, et il fait une longue glissade. Au début on n’ose pas, mais en fait c’est super pratique et les enfants sont eux-mêmes contents ! Bon, par contre, si vous faites ça vous avez toutes les chances de vous faire réprimander par un autre parent qui vient de voir débouler un enfant, à plat ventre, au milieu de la zone de danger qu’il venait de nettoyer de tout gosse décérébré. Enfin, si vous vous êtes réparti des zones de danger à surveiller.
Un conseil ? Répartissez-vous les zones de danger à surveiller. Ça vient tout seul, de toute façon : au bout d’un moment, en jouant plusieurs niveaux à la suite, on finit par se coordonner et développer des stratégies. Pour le coup, on s’organise plus facilement à deux qu’à quatre : on découpe l’écran en deux, haut/bas ou gauche/droite selon la disposition du niveau, on se découvre une affinité pour le retournement de hamburgers ou le repêchage d’enfants dans la cuisine, et on apprend à faire confiance à l’autre pour s’occuper d’un gosse en danger à un certain endroit, ou au contraire à réagir à un « Est-ce que tu peux t’occuper de ça ? » lancé sans indication particulière sur lequel des dangers on doit se précipiter (au début, on râle, puis on s’habitue).
Oui, en fait, comme tous les jeux de coop, Think of the Children vous fait développer des liens forts avec vos partenaires (non, pas ce genre-là de partenaires, voyons) et vous apprend sur qui vous pouvez compter. Et puis, bien sûr, il vous donne un aperçu de votre capacité à vous organiser, et vous donnera sans doute très envie d’avoir des enfants.
Un jour je serai le meilleur dresseur d’enfants
Enfin, parlons un peu éléments indispensables à tout jeu vidéo : les succès et les éléments de personnalisation ! À la fin de chaque niveau, l’équipe reçoit une note en fonction de toutes les tâches accomplies et du nombre d’enfants qui ont péri dans l’exercice de vos fonctions. Les notes vont de A à F, et globalement vous perdez un rang à chaque enfant mouru. Pour débloquer le niveau suivant il faut avoir au-dessus de C-, soit, dit prosaïquement, une marge d’erreur de 2 enfants sur 6.
Chaque partie est également l’occasion de désigner le meilleur parent (celui qui a accompli le plus de tâches et qui a crié le moins, en gros). En plus de ce classement, chaque parent se voit attribuer 3 badges… mais on ne sait pas ce qu’ils signifient et ils ne servent à rien. On peut supposer que « Marathonien » signifie que vous avez couru le plus au cours de la partie, mais « Patate chaude » ? « Dizzy » ? Aucune idée d’où ils viennent, et en plus les titres sont écrits petits donc à part en jouant sur une télé (alors qu’on parle d’un jeu PC, hein), on n’y comprend pas grand-chose.
Chaque fois que vous finissez un niveau, vous débloquez également un objet pour personnaliser les humanoïdes qui se baladent dans le jeu, que ce soient les adultes ou les enfants. Chaque niveau permet de débloquer des objets qui lui sont spécifiques (une combinaison en latex pour la soirée, un sombrero pour votre balade dans le désert… mais aussi un chapeau-hamburger pour le pique-nique, parce que pourquoi pas).
De quoi encourager la rejouabilité pour débloquer tous les objets de personnalisation et créer le personnage qui vous ressemble le plus. D’ailleurs, en plus du fait qu’on peut créer des gens à l’apparence délirante, les personnages n’ont pas de genre, et on peut leur donner le nom qu’on veut. On peut donc avoir une famille avec deux papas ou trois personnes si on veut (et on peut aussi supposer que les adultes sont juste amis, on n’en sait rien après tout).
Un dernier mot sur l’apparence du jeu : elle est aussi fun que son contenu ! Le design est assez pixelisé à la Minecraft, mais hyper coloré et plein de petits détails. Bon, on n’a jamais le temps de regarder les détails parce qu’on est toujours à courir à droite à gauche pour sauver un bébé de la noyade, mais on vous assure que les graphistes ont fait un job du tonnerre sur le jeu, pour le rendre très agréable à l’œil. Quant à la musique, elle est typique d’un party-game pixelisé : répétitive mais entraînante, elle crée un bon fond sonore pour chaque partie. S’ajoutent à ça les bruitages, qui sont assez drôles, que ce soient les accidents ou les voix des parents (ah, ce « Freakin’ idiot! » lancé par moments, on ne s’en lasse pas).
Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu passer un bon party game coopératif, et Think of the Children est excellent en la matière ! Drôle et intense, il vous laissera sur les rotules mais en ayant passé un bon moment entre potes. Et puis, qui n’a pas rêvé de dire « Hier j’ai passé une super soirée, j’ai tué un bon paquet de gosses ! Ok, j’étais un peu responsable d’eux, mais aussi quelle idée d’aller câliner une méduse, hein ? Puis c’était pas à moi de surveiller la plage, moi je retournais les hamburgers parce que je voulais être le meilleur parent. Tant pis, on en trouvera d’autres ! »