Vous la trouverez en toute fin de ce test, nous vous avions fourni une petite liste non-exhaustive de beat’em up 2D à essayer après avoir terminé en long, en large et en travers Streets of Rage 4. Il semble qu’un petit inconnu ait à ce moment échappé à nos radars, car ce n’est que maintenant que nous découvrons l’existence de The TakeOver.
Le jeu n’émane pas d’un rouleau compresseur tel que Dotemu et sa clique, mais d’un petit studio indé appelé Pelikan13. Il existe sur PC depuis plusieurs mois et s’est frayé un chemin sur Switch au début de cet été. Difficile de rivaliser avec Adam, Blaze et consorts en cette période de retour en force du beat 2D. Est-ce que The TakeOver a les épaules pour assumer ? Ce sera l’objet de notre test subséquent, amis fans de ce genre…
(Test de The TakeOver effectué sur Nintendo Switch via une copie commerciale du jeu)
Un parti pris visuel risqué, mais efficace
Le premier détail qui interpelle lorsque l’on lance une partie de The TakeOver pour la première fois, c’est son style graphique. Point de rendu très comics comme dans Streets of Rage 4, on vise plutôt ici le réalisme des images, un peu comme cherche à le faire la série des Mortal Kombat depuis ses débuts, ou encore celle des Killer Instinct. Cela donne une œuvre de toute beauté, avec ses personnages gigantesques et ses décors superbes, mais encore une fois, ce choix surprend un peu au début, pour un beat’em up, et tout le monde risque de ne pas forcément adhérer. Vous êtes prévenu.
Mais il ne faudrait pas se laisser rebuter par ce seul élément, car vous risqueriez de passer à côté de ce qui constitue probablement l’un des meilleurs beat’em up 2D modernes, aux côtés de Streets of Rage 4, Fight’N Rage, Mother Russia Bleeds ou encore River City Girls. Et nous allons de ce pas vous narrer pourquoi.
Mise au poing
Comme la plupart des beat’em up, The TakeOver ne bénéficie pas d’un scénario digne des plus grands romanciers, mais plutôt d’une vague trame de fond qui justifie le fait de descendre dans la rue pour aller casser des bouches. Au début du jeu, vous aurez droit à un classique choix entre trois personnages (un autre viendra rejoindre l’équipe une fois débloqué) : la petite nana vive mais peu puissante, le mec équilibré, et le bourrin lent mais puissant. Rien de nouveau sous le soleil, mais hein, qu’importe ?
Les deux premiers sont les parents d’une petite fille kidnappée par toute une armée de vilains, et le troisième est un pote qui vient prêter main forte. Quand on vous disait que l’histoire ne valait pas tripette… La progression de celle-ci vous est exposée par le biais d’images fixes de dialogues qui viennent conclure chaque niveau, niveaux bien évidemment clôturés par un boss-fight.
La classe du classique
Vous nous trouvez peut-être un peu narquois dans nos propos, mais ce n’est que parce que The TakeOver aborde finalement une approche très classique, voire clichée, du genre beat’em up. Mais ce n’est pas forcément un défaut ! Après tout, si on s’oriente vers ce genre de jeux, et si vous lisez cet article, c’est parce que vous souhaitez retrouver la zone de confort que nous ont concoctée les Double Dragon, Final Fight ou encore Cadillacs & Dinosaurs au fil des ans, n’est-ce pas ?
Vous vous sentirez donc en territoire connu avec ce jeu, au gameplay simple d’accès avec quelques originalités. Un coup de poing, un kick, une possibilité de dash bienvenue, des grabs dont il faudra user et abuser (certains ennemis sont immunisés contre les coups), ce sera votre menu dans The TakeOver. On notera toutefois la présence d’une attaque spéciale et d’un mode rage (ou invincibilité) qui se verront accessibles à force de coups donnés et reçus.
Les petits plus qui vont bien
En dehors de ces éléments très habituels dans un jeu de tape 2D, on appréciera quelques petits détails sympathiques qui donnent une plus-value non-négligeable à The TakeOver par rapport à la concurrence. Tout d’abord, sachez qu’outre les armes habituelles à ramasser çà et là (battes, pieds de biche, etc. et qui, pour une fois, ne s’usent pas après quelques coups ; vous pourrez même les conserver tant qu’on ne vous mettra pas à terre), vous disposez d’une arme à feu.
Bien entendu, celle-ci ne propose pas de munitions infinies, il va donc s’agir d’en recueillir sur les ennemis vaincus ou dans les divers contenants éparpillés dans les niveaux. Mais ce gun, qu’on a tendance à souvent oublier tant il est rare d’en avoir un en permanence dans un beat’em up, pourra vous tirer de bien des mauvaises passes.
On pourra également mentionner la présence, parmi les stages agréablement nombreux, longs et diversifiés, soit dit en passant, de niveaux spéciaux qui viennent casser la soi-disant monotonie inhérente au beat’em up, tel le stage en voiture vu de derrière, ou encore le starshootage massif de Golum-like avec une mitrailleuse aux munitions infinies. Sympa, comme petite attention.
Quelques mots pour finir
Contrairement à la version SNES de Final Fight, The TakeOver n’oublie pas que le beat’em up, c’est sympa en solo, mais c’est encore plus agréable en duo. Il propose donc un mode deux joueurs qui est une évidence pour un jeu de ce type, en local, et c’est tant mieux, d’autant que certains stages et boss peuvent s’avérer plutôt cotons dans les niveaux de difficulté élevés ; encore un bon point pour ce titre qui coche déjà en vert un grand nombre de cases.
Niveau musique, c’est du tout bon aussi, on se croirait presque dans un Streets of Rage. Et vous savez pourquoi ? Eh bien, parce que le grand Yuzo Koshiro fait partie du casting des musiciens invités sur ce jeu. Propre !
Par contre, les pinailleurs tels que Votre Humble Narrateur, biberonnés à Double Dragon GBA ou encore au plus récent Mother Russia Bleeds, regretteront, et ce au même titre que dans le grand Streets of Rage 4, l’absence de possibilités pour attaquer un ennemi à terre. Qu’y a-t-il de plus jouissif dans un jeu de baston que de savater son ennemi à terre, voire de s’asseoir sur lui pour lui coller une bonne cuvée de bourre-pifs ?
The TakeOver vaut vraiment le coup, en nomade comme sur TV. Si vous aimez les beat’em up et que vous n’êtes pas réfractaire à un style visuel très lisse et photoréaliste dans un jeu vidéo, vous n’aurez de cesse de savourer, seul ou avec un pote, ce jeu de baston énervé et propre, doté de graphismes superbes, de musiques entraînantes et d’un gameplay simple et efficace.
Alors certes, les temps de chargement sont un peu longs, certes, il n’y a pas d’attaques au sol, certes, le jeu dans sa globalité s’avère volontairement très classique, mais comme c’est ce qu’on aime et ce qu’on est venu chercher, aucune raison de s’en plaindre. Qui reveut une part de tarte à la phalange ?