Vous avez adoré essayer de survivre face aux Wendigo dans Until Dawn ? Vous vous êtes amusé à tirer sur tout ce qui bouge dans le rail-shooter Until Dawn: Rush of Blood ? Alors vous n’avez pas pu passer à côté de l’annonce de l’E3 2017 nous dévoilant le deuxième jeu VR tiré de la licence Until Dawn, The Inpatient. Plongés en plein cœur du passé du sanatorium de Blackwood Pines, beaucoup de joueurs espèrent retrouver les mêmes frissons ressentis lors du premier opus.
Mais ce préquel est-il à la hauteur du matériau original ? Va-t-on vivre une nouvelle expérience horrifique ou allons-nous nous contenter d’un jeu doté d’une recette qui bat déjà de l’aile ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans notre test de The Inpatient en exclusivité sur PlayStation VR.
Simulateur de balade dans un sanatorium
Comme pour Until Dawn, l’élément principal de The Inpatient reste avant tout son histoire et son ambiance. Malheureusement pour ce dernier, il n’arrive pas à faire aussi bien que son prédécesseur. Nous incarnons donc un ancien docteur victime d’amnésie qui se retrouve enfermé dans le sanatorium dans lequel il travaillait jusqu’à présent. La première demi-heure nous permet de nous familiariser avec notre condition et de rencontrer les premiers personnages. Mais très vite la situation tourne au vinaigre après un accident avec certains patients. À ce moment précis, la suite de l’histoire peut être divisée en deux parties. L’une où l’on reste enfermé dans notre chambre à sombrer lentement dans la folie à cause de nos cauchemars et l’autre où l’on déambule dans les divers bâtiments, accompagné d’autres survivants.
Ce choix nous donne un scénario très en dents de scie. La première partie arrive à rythmer ses propos grâce à plusieurs séquences de cauchemar qui nous permettent de vivre quelques moments d’angoisse. Malheureusement, ces derniers ne sont rythmés que par des jumpscares qui sont certes bien placés, mais sans grand intérêt. Au final le sentiment de « peur » provient plus de notre appréhension que du jeu. Un effort a malgré tout été fait pour que l’ambiance ainsi que la bande-son nous livrent un environnement inquiétant. La seconde partie est quant à elle beaucoup plus décevante. Si l’histoire se décide enfin à avancer, le côté horrifique disparaît complètement. Tout d’abord parce que la présence d’autres protagonistes enlève tout sentiment de solitude et d’oppression, mais aussi parce qu’entre temps on a finalement deviné la suite du scénario sans trop de difficulté.
C’est d’ailleurs dans cette seconde partie que l’on voit enfin la véritable menace du jeu, mais sauf qu’en le voyant maximum deux fois dans tout le jeu, ce dernier ne représente pas un grand risque. De manière générale, The Inpatient ne propose que très peu d’interaction avec son environnement, et au final on ne fait que déambuler dans l’asile jusqu’au prochain événement. Il est d’ailleurs quasi impossible de perdre dans le jeu.
Le plus gros défaut reste malgré tout sa durée de vie ! Le jeu ne dure que 2 – 3 heures maximum, vous pouvez donc terminer The Inpatient d’une traite sans aucune difficulté. Si très peu de jeu VR ont une bonne durée de vie, on espérait plus de la part de The Inpatient. Heureusement, le jeu possède plusieurs fins qui offrent une plus grande rejouabilité, même si les différences sont encore une fois très minces.
Une immersion qui sert les intérêts du jeu
Toutes les personnes jouant en réalité virtuelle vous le diront, le principal intérêt des jeux VR c’est la recherche d’immersion au sein du jeu. The Inpatient semble avoir compris ce détail et a mis l’accent sur ce point. Plusieurs détails viennent permettre aux joueurs de s’ancrer dans l’univers. Par exemple, le fait de pouvoir personnaliser le personnage en début de partie en choisissant son sexe et sa couleur de peau. Même si les différences sont infimes pour le scénario c’est un pas de plus dans une immersion totale. The Inpatient a surtout mis l’accent sur l’immersion dans son gameplay, il est donc possible de jouer à la manette ou au PS Move. Il est clair que les PS Move vous proposent une meilleure interactivité avec votre environnement, mais ces derniers souffrent parfois de quelques problèmes au niveau des contrôles.
Le véritable plus pour l’immersion reste l’utilisation du micro intégré au casque VR. Tous au long de l’aventure vous allez être invité à discuter avec les autres personnages. Si vous pouvez évidemment choisir vos dialogues via les différentes manettes, vous pouvez aussi tout simplement lire les lignes de dialogues à haute voix.
Le micro va alors détecter votre réponse sans aucun problème, il n’est presque jamais nécessaire de répéter vos réponses pour que le jeu comprenne vos choix. Notons aussi qu’il n’est pas nécessaire de crier ni d’exagérer notre diction pour que l’on soit compris. The Inpatient se permet même de vous créditer quand arrive la ligne concernant la voix de votre personnage. Cette option pour le moins originale est tout à fait amusante même si elle reste secondaire.
Concernant le gameplay, il reste assez basique. Outre les phases de dialogue et les déplacements, vous passerez la plupart de votre temps à chercher vos souvenirs dans l’asile. Bien qu’assez simples à trouver car indiqués par une lumière, ils restent assez intéressants et apportent plusieurs informations sur le lore d’Until Dawn. Comme pour le premier opus, l’effet papillon est aussi présent dans The Inpatient mais est relayé au second plan.
Même si les développeurs ont voulu qu’il reste une des mécaniques principales du jeu, la trop courte durée de vie de ce dernier ne permet pas un grand nombre de choix décisifs. De plus, en seulement trois heures les développeurs n’ont pas réussi à mettre de véritables dilemmes pour le joueur car on n’a ni le temps de s’attacher aux protagonistes, ni à quoi que ce soit d’autre.
The Inpatient bat clairement de l’aile pour sa sortie et ne rencontre pas le même succès que le très apprécié Until Dawn. Le jeu n’est pas totalement à jeter puisqu’il arrive à nous procurer quelques frissons et une bonne immersion dans son univers. Mais malheureusement il souffre d’une pléthore de défauts qui viennent gâcher l’expérience du joueur, en particulier son histoire en dents de scie et sa faible durée de vie. Nous ne recommanderons The Inpatient qu’aux fans d’Until Dawn voulant connaitre les détails de l’histoire sur la malédiction de Blackwood Pines.