Sorti en 2014, Styx: Master of Shadows nous introduisait à un héros cynique et particulier : un gobelin nommé Styx. Ce premier opus offrait au monde des jeux d’infiltration un nouveau style à travers ce personnage de petite taille et doté de capacités spéciales particulièrement utiles.
Focus Home Interactive et Cyanide Studio ont décidé de retenter l’aventure en offrant une suite au premier opus, Styx: Shards of Darkness. Annoncée comme plus exigeante et plus belle, cette nouvelle aventure du gobelin sournois répond-elle aux attentes ? Réponse dans ce test de Styx: Shards of Darkness sur PC.
Styx l’omniprésent
Vous avez plutôt intérêt à aimer ce petit gobelin parce qu’avec ce nouvel opus, Styx se fait plus présent et plus envahissant que jamais. Comme annoncé dans leur making of, les gars de Cyanide Studio ont décidé de placer le gobelin assassin au premier plan dans Styx: Shards of Darkness. Cynique, sournois, irrespectueux, méchant… Styx a tout pour plaire !
Si on est amateur d’humour noir, le gobelin est un compagnon plutôt drôle. Il commente tout ce qu’il voit avec cynisme et commente même vos actions. En effet, même si vous n’existez pas dans le jeu, vous existez pour Styx. Il sent votre présence derrière l’écran et n’hésite pas à se retourner pour vous demander d’être plus discret ou critiquer vos choix. Même lorsque vous mourez, Styx sort du brouillard pour vous insulter avec de nombreuses critiques cinglantes différentes.
Alors, le personnage est plutôt bien réalisé, fidèle à lui-même jusque dans l’excès ! Drogué à l’ambre, le gobelin vous guide dans une aventure où son manque de bon sens et de respect seront un véritable fil conducteur. Dans un monde humain envahi par des gobelins pourchassés par la compagnie C.A.R.N.A.G.E, Styx se voit comme un être supérieur au milieu de rakashs. Attiré par la promesse d’une grande quantité d’ambre, il suivra le capitaine Helledryn jusqu’au pays des elfes noirs. C’est là, bien loin de la cité humaine d’Akenash, que les ennuis commenceront pour le petit assassin.
Mais cette omniprésence peut être gênante. Si par malheur, lors d’un passage difficile, vous êtes amené à mourir plusieurs fois et à devoir recommencer de nombreuses fois, les moqueries incessantes du gobelin peuvent vite devenir très envahissantes. Passer les vidéos de morts où Styx vous insulte vous demandera des réflexes de haut niveau et il est donc très dur de les éviter. Une bonne idée donc, au début c’est très drôle, mais cette bonne idée peut devenir cauchemardesque dans les passages les plus compliqués.
Styx le voltigeur
Les paysages du premier épisode proposaientt déjà une ville d’Akenash bâtie en hauteur mais ce deuxième épisode accentue le côté aérien des paysages jusqu’au paroxysme. Du village de Thoben, jusqu’à la cité elfique de Korangar, en passant par des voyages en dirigeable et des cités portuaires, Styx prendra beaucoup de hauteur dans Styx: Shards of Darkness !
Vous l’aurez compris, Styx voyage beaucoup dans cet opus. Il découvre donc de nombreux environnements différents, même au sein d’une même ville. Du ciel clair aux plus sombres cavernes, le gobelin devra s’adapter à son environnement pour ne jamais se faire repérer. Cette multitude de cartes et de situations rend le jeu assez agréable et peu répétitif.
Mais pour rivaliser avec la hauteur et trouver de nombreuses voies détournées, Styx doit parfois passer par les airs. Dans Styx: Shards of Darkness, le nouveau moyen de transport privilégié du gobelin est la corde. Vous trouverez des cordes un peu partout dans les niveaux, une véritable nouveauté qui apporte de nombreuses nouvelles manières de se déplacer dans l’environnement.
Styx le gobelin occupé
Le jeu propose de très nombreuses quêtes dans les chapitres. Vous aurez donc le loisir, en plus du scénario principal, d’accomplir d’autres objectifs et de pimenter votre aventure. Le jeu propose même un certain nombre de choix : des missions qui, si vous les faites, en annulent d’autres. Il est donc très complet et promet de nombreuses heures de jeu ainsi qu’une grande rejouabilité.
Ajoutez à ces quêtes, les défis proposés par le jeu. Vous pourrez, à loisir, tenter de refaire les missions le plus rapidement possible, sans déclencher d’alarmes, sans tuer personne ou encore en collectant tous les objets. Tout cela augmentera votre score et, en plus de vous permettre de vous vanter auprès de vos amis, vous permettra d’améliorer les habilités du gobelin.
Même si le jeu offre une assez grande liberté quant à la manière de finir les missions et aux chemins que vous choisissez d’emprunter, certains passages sont obligatoires. Vous aurez, par exemple, à affronter quelques boss assez complexes, offrant plusieurs séquences de combat comme dans les jeux de plateforme classiques.
Le côté plateforme est d’ailleurs assez, voire trop présent dans Styx: Shards of Darkness. Certains des passages obligatoires vous demanderont de sauter, éviter, grimper etc. Et dans ces passages « plateforme », la discrétion n’est généralement pas demandée. Ce jeu qui se veut infiltration ne l’est donc pas complètement. Il est parfois assez agaçant de devoir affronter des épreuves dignes d’un vieux Rayman ou d’un Mario, alors que l’on souhaite juste rester dans l’ombre et atteindre nos objectifs sans être vu.
Outre cela, il faut malgré tout déplorer quelques bugs dans le jeu. Certains personnages sont parfois coincés dans des murs, par exemple. Un bug assez drôle à première vue mais qui peut s’avérer assez agaçant si le personnage en question se trouve en face d’une porte que l’on doit passer et que l’on ne souhaite pas se faire repérer. Vous devrez donc user de votre invisibilité alors que vous auriez simplement pu le distraire et l’éloigner, s’il savait se déplacer.
Styx le gobelin habile
Dans Styx: Shards of Darkness, notre gobelin peut utiliser un vaste inventaire d’objets pour se frayer un chemin dans l’ombre. Les fléchettes remplacent les couteaux de lancer du premier opus. Il devra posséder des crochets pour ouvrir certaines portes fermées à clé, contrairement à Styx: Master of Shadows où notre héros pouvait crocheter n’importe quelle porte sans outil. Styx peut également lancer des objets pour distraire les gardes, une véritable nouveauté dans sa panoplie de discrétion. Les boules de sable et les potions sont bien sûr toujours présentes. Notons d’ailleurs que les potions sont un petit peu moins faciles à utiliser que dans le premier épisode.
En plus de ces objets, Styx peut également utiliser de nombreuses capacités spéciales comme l’invisibilité, la création de clones ou l’assassinat. L’arbre de capacités est bien plus vaste que celui du premier jeu et propose même des capacités ultimes, déblocables après les autres à l’aide d’une nouvelle ressource : le quartz. La grande nouveauté de ces habilités est certainement l’artisanat qui permet à Styx de fabriquer diverses objets et potions. Il est aisé de trouver des tables d’artisanat dans les niveaux afin de compléter son inventaire à l’aide de ressources qu’il doit collecter sur sa route.
Notons enfin que Styx peut désormais se jouer à deux grâce au mode coopération. Un mode qui apporte une nouvelle fois beaucoup de profondeur au jeu. Vous pourrez ainsi réaliser des missions avec un ami et doubler vos chances de parvenir à vos fins grâce à de périlleuses stratégies.
Styx, notre gobelin préféré, est bien de retour. Il est même plus présent que jamais dans ce deuxième épisode de la série. Cet appui sur le personnage principal et son caractère sont la vraie force de cet opus, même si cette omniprésence se fait parfois envahissante. Cyanide Studio et Focus Home Interactive nous présentent un jeu assez vaste avec des niveaux gigantesques et labyrinthiques, et des environnements très travaillés. Le mode coopération et les nombreux défis en font un jeu avec une longue durée de vie et un grande rejouabilité.
Même s’il possède de nombreuses habilités lui permettant d’être discret, Styx doit parfois passer des épreuves qui tiennent plus du jeu de plateforme que de l’infiltration. Et c’est peut-être ce qui est le plus à regretter dans Styx: Shards of Darkness. Il se voulait plus dur que le premier, au niveau infiltration et il ne l’est pas forcément. Il est même parfois plus simple grâce aux nouvelles habilités. Par contre, il est parfois plus dur sur des parties purement jeu d’action/plateforme où aucune discrétion ne vous est demandée.
Enfin, il est dommage que certains bugs gâchent parfois le plaisir mais nul doute que des mises à jour seront apportées au jeu après sa sortie.