On avait rencontré Styx au cours de ses escapades, il y a quelques années, accompagné de son copain l’orc, dans le bien-nommé Of Orcs And Men. Aujourd’hui, les studios Focus et Cyanide nous proposent d’accompagner à nouveau notre vert camarade dans un titre nettement plus axé infiltration que son prédécesseur. Mais comme le genre est plutôt bien représenté sur la scène vidéoludique, et comporte plusieurs noms de qualité, Styx: Master of Shadows risque d’avoir des arguments solides à avancer pour se faire sa place au soleil…
Test de Styx: Master of Shadows sur Xbox One
Marche à l’ambre
L’ambre, c’est un peu la mana dans le monde de Styx. Denrée rare émanant de l’Arbre de la Vie jalousement gardé par humains et elfes au cœur d’une tour titanesque, l’ambre attise les convoitises, mais long est le chemin jusqu’à l’arbre pour qui sera suffisamment aventureux et tentera sa chance. Parmi ces derniers, on trouve une petite créature qui ne paye pas de mine, un gobelin agile nommé Styx, et c’est lui que vous allez incarner pour tenter de le mener jusqu’à la source d’énergie vitale. Seulement, on l’a dit, le parcours est semé d’embûches, et les lieux grouillent de gardes, chevaliers, elfes et créatures en tous genres.
Alors, quelle option a-t-on face à ces hordes d’ennemis lorsque l’on mesure à peine 1 mètre et qu’on n’a qu’une malheureuse dague comme équipement ? C’est là tout ce qui fait le sel de ce jeu, vous l’aurez compris : la discrétion. De fait, même si on verra que Styx n’est pas totalement démuni en cas de confrontation directe, la meilleure option consiste généralement à rester dans l’ombre, à se faire discret, et à éviter autant que faire se peut tout contact avec les habitants de la tour. Dès lors, on se retrouve avec une formule de gameplay somme toute déjà largement éprouvée dans d’autres titres du même genre (on pensera à Hitman, par exemple, ou Splinter Cell, voire Assassin’s Creed par moments). Mais, si les inspirations sont marquées, Styx parvient néanmoins à se créer une identité propre, qui ne renie pas ses inspirations mais ne se contente pas non plus de plagier pour autant.
Goblin’s creed
Pour commencer, le setting très dark-fantasy du jeu le différencie immédiatement d’autres jeux d’infiltration, qui préfèrent souvent un contexte réaliste et moderne. Et puis, contrôler un gobelin implique un certain nombre de propriétés que ne possède pas forcément le bourrin de base auquel on a souvent affaire. Styx compense sa petite taille et ses piètres compétences guerrières par une vivacité et une agilité quasi félines, ainsi que quelques tours cachés dans sa manche lui permettant de se sortir malgré tout de situations peu engageantes. Du coup, vous allez pouvoir escalader des murs pourvu qu’ils soient dotés de crochets, vous glisser sous les meubles et dans des anfractuosités inaccessibles à la plupart de vos ennemis, mais aussi, éteindre les torches à distance au moyen de boules de sable, créer une réplique de vous-même pour actionner certains leviers ou servir d’appât pour détourner l’attention, crocheter les serrures (après vous être assuré que la voie est libre en regardant par le trou)… Toute la panoplie du bon petit voleur, mais attention, sans un peu de jugeote, vos talents ne vous serviront à rien.
Ainsi, l’observation est de mise dans Styx, et si vous foncez comme un sanglier sans prendre le temps d’envisager les différentes options pour progresser, vous risquez de vous retrouver ad patres en un rien de temps. On en vient donc à un autre point fort de ce titre : l’opportunité de décider de quelle façon procéder face à telle situation. Le jeu ne vous cantonne pas à un seul choix, et la disposition ingénieuse des meubles, poutres, lustres et autres éléments de décor vous offrira souvent plusieurs solutions, un peu comme dans un Deus Ex : Human Revolution.
No more fighting
Allez-vous choisir de foncer dans le tas et tenter de combattre les ennemis ? Ou bien passer par un conduit pour éviter d’attirer leur attention ? Ou encore grimper au plafond et fondre sur eux pour les assassiner sans danger ? Quasiment chaque obstacle offre ce genre de choix, de sorte que la monotonie ne s’installe que rarement, et la durée de vie s’en voit accrue, puisque vous serez évalué à la fin de chaque stage en fonction de vos prouesses, et pourrez retenter le même niveau en essayant une autre stratégie. Ceci dit, le die-and-retry est parfois de mise, car au final, si vous vous faites repérer, vous aurez peu de chances d’en réchapper.
Le jeu permet bien entendu le combat, mais, volontairement ou non de la part des développeurs, ces combats sont peu maniables, et vous n’avez même pas de bouton d’attaque, seul le fait d’appuyer au bon moment sur la touche de contre vous permettra éventuellement de vous défaire d’un ennemi. Si vous en affrontez plusieurs, vous recevrez la plupart du temps une bonne dérouillée. La discrétion, encore une fois, sera nettement plus gratifiante, et le gameplay fluide et intuitif vous permettra de profiter pleinement du plaisir de jeu sans tuer quasiment personne. Mentionnons aussi l’expérience engrangée en complétant divers objectifs principaux et secondaires, qui vous permettra entre chaque stage d’améliorer vos compétences de furtivité, d’agilité, d’assassinat… Et enfin, concernant la réalisation technique, mis à part des temps de chargement un peu longs, le jeu s’en sort très bien niveau graphique comme sonore, et sa fluidité sied parfaitement à un jeu d’infiltration digne de ce nom.
Conclusion de Styx: Master of Shadows
Plaisant à manier, jamais trop frustrant, agréable à regarder, Styx: Master of Shadows a su s’approprier des formules rodées de longue date par de célèbres séries du même genre, sans pour autant qu’on ait l’impression d’assister à un copier-coller bête et méchant. Le level-design est réussi, les options souvent multiples pour chaque situation, les points de compétence apportent un (tout petit) côté RPG non-négligeable, c’est donc à un titre de qualité qu’on a affaire ici, même si l’aspect combat est, probablement volontairement, bien moins développé que les autres, sans doute afin d’inciter le joueur à la jouer fine. Voilà une trentaine d’euros qui seront bien rentabilisés, la durée de vie, ainsi que la rejouabilité, s’avérant en outre plus que correctes.
Découvrez notre test du second opus Styx: Shards of Darkness sur PC.
Si j’ai convaincu une personne ça me va ^^ Tu viens vite nous dire ton avis sur le jeu, si tu le chopes 😉
Pour moi il arrive de nul part et il me tentait bien. Maintenant j’en ferai mien, merci Monsieur About City !