Le printemps est enfin là, et avec la situation sanitaire mondiale, bon nombre de joueurs vont ressentir le besoin de s’évader loin du pesant métro-boulot-dodo quotidien. Peut-être souhaiterez-vous alors vous évader loin des tourments des grandes villes, pour profiter de l’air frais de la campagne et, qui sait, planter quelques légumes. Si voyager n’est pas possible pour l’instant, peut-être trouverez-vous votre bonheur dans le tout nouvel opus de Story of Seasons, nommé Story of Seasons: Pioneers of Olive Town.
Troisième opus de cette licence à succès qu’est Story of Seasons, anciennement nommée Harvest Moon, le jeu est développé par Marvelous Studio en exclusivité sur Nintendo Switch. Si quatre ans séparent la sortie des deux derniers jeux de la série, les joueurs sont en droit de se questionner sur les améliorations apportées à la série durant ces années. C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans notre test.
(Test de Story of Seasons: Pioneers of Olive Town réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Bienvenue à Olive Town !
Vous voilà en route pour une nouvelle aventure tournant autour du fameux petit village d’Olive Town, petite bourgade idyllique fondée il y a quelques années par votre grand-père et ses compagnons. Vos premiers instants en jeu seront rythmés par la création de votre personnage qui, à l’instar de nombreux jeux du genre, offre un vrai panel de personnalisation. Un détail certes, mais qui montre l’ambition du jeu qui s’éloigne de la création inexistante ou très basique des jeux du même genre comme le très bon Stardew Valley.
Ce sera aussi l’occasion pour les joueurs d’être confrontés à la nouvelle charte graphique de cet opus qui a délaissé le style chibi pour un style manga un peu plus réaliste. Finies les grosses têtes sur des corps minuscules, notre fermier est dorénavant anatomiquement correct. Une amélioration graphique qui va de pair avec un changement de style plus que bienvenu. Si l’aspect mignon et coloré est toujours bien présent, nous avons un ensemble plus cohérent et plus fin durant nos longues heures dans les champs. Le jeu profite de la capacité de la console, ce qui ne sera pas sans entraîner quelques difficultés.
Mais pour l’instant, intéressons-nous plutôt aux premières heures de jeu qui vont permettre aux joueurs de se familiariser avec le gameplay de Story of Seasons: Pioneers of Olive Town. Comparé aux opus précédents, les développeurs ont semblent-ils préféré jouer la carte de la facilité, ainsi le gameplay est beaucoup moins pointilleux que dans les anciens opus. Vous n’aurez pas besoin de récolter vos outils au fur et à mesure de votre aventure, puisque ces derniers vous seront directement donnés par le maire Victor.
Même constat pour l’agriculture. Avec cet opus, aucun risque que vous récoltiez trop tôt vos plantations par mégarde puisque l’action n’apparaît plus que lorsque vos légumes sont arrivés à maturité. Une bonne nouvelle qui rassurera les moins attentifs des joueurs. Une volonté de s’ouvrir à tous les joueurs qui se ressent jusque dans le choix des difficultés qui proposent un mode allégé où les cultures poussent plus vite et où les prix de vente sont plus élevés. Une solution pour ceux qui ne veulent pas passer leur temps dans les champs, surtout que le jeu propose beaucoup d’activités diverses.
Savez-vous planter les choux ?
Car s’il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à Story of Seasons: Pioneers of Olive Town, c’est son manque de diversité en matière d’activités. Le joueur croule littéralement sous les possibilités, et pas seulement liées à l’agriculture. Ainsi, si vous êtes las de vous occuper de vos navets, vous pourrez partir explorer des grottes, vous occuper de votre bétail, pêcher et même chercher des trésors afin de compléter le musée de la ville à la manière du dernier Animal Crossing.
D’ailleurs, le jeu vous poussera à multiplier les activités afin d’obtenir les matériaux nécessaires à votre progression. En effet, bien que les outils vous soient fournis de base, leurs améliorations ainsi que la gestion de votre habitation vous revient entièrement, il est donc nécessaire d’accumuler diverses ressources afin de pouvoir vivre dans de bonnes conditions. Le jeu a d’ailleurs pour lui un système de craft très complet qui se débloque au fur et à mesure de vos progressions dans les divers domaines de votre fermier.
Mais cette surabondance de craft n’est pas sans amener un gros point noir de cet opus. Car la prolifération d’objets récoltables et de plans de fabrication va forcément entraîner la transformation d’objets en d’autres éléments pour pouvoir crafter. Ainsi, si vous voulez transformer du bois en planche, il va falloir avoir recours à une machine pour y arriver. Dit comme ça, rien de bien dramatique, sauf que le jeu propose des machines pour tout et pour rien. Pire encore, chaque machine ne peut créer qu’un objet à la fois.
Sachant qu’il nous faut parfois une cinquantaine de planches ou autre pour un bâtiment, on finit vite par multiplier les machines afin d’avoir un rendement plus efficaces. Résultat : votre ferme se transforme rapidement en usine de machines en tous genres, gâchant l’harmonie de la zone. Surtout qu’encore une fois, l’interaction avec ces machines reste très limitée vu qu’il s’agira simplement d’y déposer les éléments à transformer et d’attendre que la conversion se termine.
Malheureusement, cela mène à un autre problème, et de taille cette fois-ci. L’amélioration graphique conjuguée à la surcharge d’éléments sur votre terrain va faire que le framerate du jeu va souvent être dans les choux. Il n’est donc pas rare d’avoir des petits freezes lorsque vous vous déplacez dans une zone un poil chargée visuellement. De plus, le problème est présent aussi bien en nomade qu’en version dock. Si l’amélioration graphique est plus qu’agréable, il est dommage que la fluidité ait dû en pâtir.
Malgré tout, si l’on omet ces deux aspects négatifs, on finit vite par se laisser prendre par l’ambiance du jeu et avant même de s’en rendre compte. On prend plaisir à s’occuper de son champ et à défricher une parcelle de notre terrain qui est d’ailleurs bien plus grand que dans les opus précédents. On profitera alors paisiblement des musiques du jeu très agréables et qui collent parfaitement à l’ambiance malgré une certaine répétitivité (une musique par saison).
C’est pas un boulot pour un p’tit gars de la ville
Mais tout ce travail ne doit pas vous faire oublier les plaisirs de la vie et Story of Seasons: Pioneers of Olive Town ne porte pas ce nom pour rien, vu qu’Olive Town va revêtir une grande importance dans cet opus. Outre le musée dont nous avons vaguement parlé, l’interaction avec les habitants va être primordiale afin de vivre au mieux cette expérience. Surtout que le maire ou d’autres habitants de la ville solliciteront souvent votre aide pour améliorer Olive Town, en créant de nouvelles boutiques où en réaménagent les environs.
Évidemment, pour ce faire, il faudra leur apporter des ressources, vous obligeant ainsi à une nouvelle séance de récoltes. Toutefois, les développeurs ont réfléchi à comment rendre cette tâche moins fastidieuse. C’est ainsi qu’est introduit le concept des lutins, des petits êtres qui, une fois liés à vous, accepteront avec plaisir de travailler pour vous pour peu que vous leur disiez quoi faire. Une idée intéressante sur le papier qui aurait eu le mérite d’être un poil plus développée, vu que dans les faits, les lutins vous rapportent des objets aléatoires en petite quantité.
Le jeu va donc vite se doter d’un aspect gestion entre les travaux de la ferme, l’amélioration de ses relations, la rénovation de la ville et la gestion de ses ressources. Ainsi, les joueurs ne devraient pas s’ennuyer, surtout qu’au fur et à mesure du temps, le jeu propose de plus en plus d’activités au travers de nouvelles zones et de mini-jeux. On regrettera seulement qu’une grande partie des fêtes de la ville ne soit au final qu’une cinématique alors qu’il y avait largement la possibilité d’en faire un mini-jeu, notamment pour la chasse aux œufs.
Cela fait beaucoup de travail pour un seul joueur, et avec les divers événements marquant notre petite bourgade, les joueurs auront vite tendance à vouloir partager ce genre de moments avec d’autres gamers. Malheureusement, à l’opposé d’Animal Crossing qui propose un mode en ligne accrocheur, celui de Story of Seasons: Pioneers of Olive Town est plus qu’anecdotique.
Ici, pas de jeu à plusieurs, mais simplement la possibilité d’envoyer une carte postale à un ami ou de faire visiter la ville à votre avatar. Oui, oui, votre avatar, pas vous ! Face au peu d’intérêt du mode en ligne, on oubliera très vite que le jeu possède ces options et on y jouera comme un simple jeu solo.
Nous ne cacherons pas notre plaisir d’avoir pu remettre la main sur un opus de Story of Seasons qui, bien qu’imparfait, a su nous montrer un beau potentiel. Il est bien entendu difficile de parler de ce jeu sans le comparer à certains cadors du genre comme Animal Crossing et Stardew Valley. Toutefois, Story of Seasons: Pioneers of Olive Town a su s’accrocher et arrive à se démarquer. Il faudra donc prendre le jeu tel qu’il est, avec ses qualités et ses défauts, histoire de respirer et de se détendre quelque temps, loin des tracas de la ville…