Sorti en 2010, le point’n’click Les chroniques de Sadwick: The Whispered World avait suscité un vif engouement de la part des joueurs. Le studio Daedalic a remis le couvert, quelques années après, avec un autre jeu du même genre nommé Deponia. Il faut dire qu’en matière de point’n’click, le studio allemand maîtrise son sujet. Il n’y a donc rien d’étonnant à voir débarquer Silence, la suite de The Whispered World. Est-il à la hauteur de son prédécesseur ? Réponse dans notre test sur PlayStation 4.
Silence : la vie, le rêve, la mort
Une histoire sans fin
Notre histoire commence par une nuit d’hiver, dans un petit village niché dans les montagnes. C’est ici, qu’une jeune enfant insouciante du nom de Renie s’amuse à faire des bonhommes de neiges avec ses amis. Mais en un instant tout bascule, les sirènes retentissent et tout le monde est sur le qui-vive. Nous sommes en temps de guerre et les avions arrivent. Lorsqu’il entend les sirènes, un jeune homme, Noah, traverse le village en toute hâte afin de retrouver sa sœur pour la mettre à l’abri. Ils arrivent juste à temps dans le bunker mais sont malheureusement les seuls survivants. Pour consoler sa sœur, Noah décide de lui raconter des histoires sur le monde de Silence, sur le Roi Sadwick et sur la chenille magique, Spot. Mais les bombardements s’intensifient et détruisent le bunker. Noah se réveille paniqué et part à la recherche de Renie. Mais quelque chose ne colle pas, il ne se trouve plus dans le bunker, ni dans son village, ni même dans son monde. Pour une raison encore inconnue, ils ont été transportés séparément à Silence et se retrouvent mêlés à des événements qui les dépassent car Silence est envahi par les traqueurs, d’étranges créatures noires au service de la fausse Reine, et les rebelles ont de plus en plus de mal à les repousser.
En chemin pour retrouver sa sœur, Noah découvre que Spot est bien réel et qu’il l’accompagnera dans son aventure. Il rencontrera également la séduisante guerrière Kyra à qui il viendra en aide à de nombreuses reprises. De son côté, la jeune Renie fait la connaissance de Sam, un guerrier rebelle au cœur tendre. Insouciants et intrépides, ils feront tout pour se retrouver et viendront en aide aux rebelles pour libérer Silence de la menace des traqueurs. Ils réaliseront alors que rien n’est plus précieux ni plus fort que l’amour qu’ils se portent l’un à l’autre. Au fur et à mesure de leur aventure, ils découvriront la vérité sur leur venue mais surtout sur les événements qui ont plongé Silence dans la guerre.
Entre point’n’click et jeu narratif
Bien qu’étant une suite, Silence peut se jouer indépendamment du premier. L’histoire ne contient que quelques allusions au précédent opus et ne pénalisera pas les nouveaux joueurs. De par son genre, le gameplay de Silence reste assez simple. Mélange de point’n’click et de jeu narratif, le titre se joue pourtant de façon intuitive à la manette. Les personnages se déplacent avec le joystick et certains autres boutons servent à interagir. On perd justement l’impression d’inactivité ressentie parfois dans les point’n’click sur PC en pouvant déplacer simplement son personnage où bon nous semble, cela donne une sorte de move’n’click (non, non ce terme n’existe pas). Vous l’aurez donc compris, ce n’est pas le gameplay qui fait l’originalité du titre. Tout l’intérêt vient de son histoire, de ses graphismes et de sa bande-son. Silence fait partie des jeux qui vous prennent par les sentiments, qui vous attendrissent, qui se jouent autant qu’ils se regardent et s’écoutent. Des jeux comme Never Alone, Child of Light, Ori and the blind Forest ou encore Submerged. Silence aborde des thèmes assez durs comme la guerre, la mort, la trahison, et pour faire face à tout ça, nous avons Renie, promise à un destin qui la dépasse et qui fait preuve de témérité et de courage, prouvant que l’âge et la maturité ne font pas tout mais que l’innocence et le fait de croire peuvent être aussi importants.
Toute cette immersion dans l’histoire est renforcée par des cinématiques de qualité, qui mettent l’accent sur l’expression des personnages. Cette ambiance colorée est également présente lors des phases de jeu et met l’accent sur l’ombre et la lumière, à savoir nos héros face aux traqueurs. Seul petit bémol, lors des phases de jeu, l’arrière-plan est très peu animé contrairement au premier ou l’action se déroule. Mais cela reste pardonnable, tant les interactions au premier plan sont nombreuses et bien rendues. Quant à la bande-son, que dire, elle est tout simplement magnifique. Totalement instrumentale, elle colle parfaitement aux différentes situations du jeu. Tantôt émouvante, tantôt orientée action, elle nous plonge un peu plus dans l’ambiance narrative du jeu.
Conclusion Silence
Avec Silence, le studio allemand Daedalic nous montre qu’il n’a pas perdu la main. Mêlant habilement point’n’click et jeu narratif, il ravit par son côté artistique et par sa réalisation aussi graphique que musicale mais attention, ce genre de jeu ne s’adresse au tout public, surtout à ce prix-là, car aussi bon que soit le jeu, il est tout de même vendu au prix de 29,99 €. Dans tous les cas, Silence nous emmène vers un monde magique, poétique et enchanteur qui ne vous laissera pas indifférent.