La France du jeu vidéo, ce n’est pas qu’Arkane, Quantic Dream ou Ubisoft. C’est aussi des titres indépendants de haute volée comme le fabuleux Dead Cells de Motion Twin, Haven de The Game Bakers, et maintenant ScourgeBringer de Flying Oak Games. Ah oui, on divulgâche notre avis dès les premières lignes, car on a été complètement conquis !
(Test de ScourgeBringer effectué sur Xbox Series X via une version commerciale)
Inspiré par les meilleurs
Porté par le succès surprise de Neurovoider, le duo de devs de Flying Oak Games s’est donné un autre défi : reproduire le succès passé dans un contexte beaucoup plus concurrentiel. Un véritable challenge qui aboutira à l’étonnement nommé ScourgeBringer.
Un titre à la fois classique et atypique qui emprunte à beaucoup de styles et de genres pour finalement proposer sa propre vision du Rogue-like. Des mécaniques de combos aériens à la Devil May Cry, à la notion de die and retry exacerbée du Dead Cells cité plus haut, en passant par un univers graphique et sonore empruntant fortement à la licence Doom, le titre s’inspire des plus grands et dénote d’un amour de longue date pour le jeu vidéo et ses codes.
On incarne ici Kyhra, une héroïne tout en pixels à la chevelure épaisse qui, armée de son épée et d’un blaster, s’en va casser du démon au sein de mini-niveaux générés de manière procédurale. Des mondes dans lesquels se cachent de nombreux boss et sous-boss qui ont pour seul objectif la mort de votre personnage, et la mise à mal votre patience.
Loin d’être une panacée de la difficulté à en faire pâlir les plus masos de la geekosphère, le titre parviendra toutefois à vous arracher quelques jurons lors de sa « longue » phase d’apprentissage. Une masterclass dictée par la mort et l’upgrade de compétences qui fera de chaque run une nouvelle étape dans votre progression, offrant constamment l’impression de se rapprocher un peu plus de la victoire.
Ci-dessous un court partage vidéo pour montrer la fluidité des combos et le sentiment de vitesse du titre.
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— Luynan (@FakeStarLord) March 27, 2021
La quintessence du jeu vidéo
Souvent, on se pose la question de ce qu’est le jeu vidéo. Et si l’on s’en tient à la définition de base du média, on y retrouve évidemment le fait de jouer, mais aussi la notion de plaisir immédiat. Deux qualités que possède assurément ScourgeBringer, le titre n’ayant clairement pas le temps de niaiser avec une quelconque histoire/narration. Ici, on allume sa console, on lance le jeu, et on joue. Point.
Une sorte de relique du passé aux allures d’anachronisme, qui mêle à merveille le meilleur d’hier et d’aujourd’hui. D’un côté, la simplicité propre aux premières œuvres phares du jeu vidéo, et de l’autre la prouesse technique, résultat de dizaines d’années de progrès et d’expériences dans le média. Le tout au service de ce qui n’est ni plus ni moins qu’un jeu. Un très bon jeu.
Un jeu à la réalisation technique superbe, où il est possible d’enchaîner les ennemis sans poser un pied à terre, offrant une sensation de maîtrise extrêmement jouissive. Rapide, fin et pourtant si exigeant au niveau du rythme, dicté essentiellement par des monstres de plus en plus retors vivant au sein de niveaux de plus en plus pervers.
Dans ScourgeBringer, des dégâts, vous allez en prendre, et vous allez aimer ça. Car ici, les points de vie valent de l’or et vous aurez vite fait de comprendre qu’il est difficile de ne pas en perdre en cours de route. Mais c’est clairement ce qui apportera une dimension épique au titre, où chaque combat mené du haut de votre seul PV deviendra synonyme de tension.
Un apprentissage intelligent
Là où le titre impressionne vraiment, c’est dans sa manière de nous faire progresser. Ici, tout est fait pour rendre chacune de vos runs plus passionnante que la précédente. Par exemple, à chacune de vos morts, vous reviendrez dans une sorte de hub au sein duquel vous pourrez débloquer de nouvelles techniques vitales pour votre aventure.
Aussi, lors de l’exploration des différents niveaux, vous pourrez débloquer le temps d’une run l’un des nombreux avantages du jeu, vous offrant soit plus de PV, de meilleurs dégâts, ou encore la possibilité d’agrandir la portée de vos coups. Utile pour sûr, mais complexe d’utilisation parfois tant les possibilités sont nombreuses, permettant des gameplays réellement différents.
De plus, le titre se dote d’un mode de difficulté adaptative, qui ajustera le niveau du jeu en fonction de vos prouesses sur le terrain. Un système qui fonctionne sincèrement bien et qui apporte une nouvelle réponse intéressante à l’éternel débat de la difficulté.
C’est assez rare pour être souligné, mais ce test de ScourgeBringer a su à la fois combler notre âme d’enfant en quête de jeu, et nos attentes d’adulte en termes de défi. Un équilibre léger et sincère, à l’image de ce qu’est le titre. Une ode au plaisir instantané et une masterclass d’apprentissage.
Un jeu que l’on conseille sans sourciller aux amoureux de challenge, mais aussi aux néophytes du genre, qui pourraient bien se découvrir ici une passion.