Ride 3 nous avait laissés sur une très bonne note en se positionnant comme l’épisode le plus abouti de la licence, mais Milestone semblait en avoir encore sous la pédale, surtout au niveau de l’exploitation de l’Unreal Engine 4, qu’ils venaient tout juste de prendre en mains en 2018.
Sachez d’ailleurs que même si Ride 4 sort sur PlayStation 4, il n’en représentera pas la version la plus complète, puisque c’est sur PS5 que vous retrouverez le plus de nouveautés. Nous le savons désormais, Milestone a décidé de mettre le paquet sur la prochaine génération de consoles imminente, dont la nouvelle manette risque bien de nous offrir des sensations bien plus complexes et intenses. Pour autant, vous n’allez pas tous changer de console le jour J, et nous allons voir ensemble si cette version PS4 est là pour faire de la figuration ou non.
(Test de Ride 4 sur PlayStation 4 Pro à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Ride 4 peaufine sa formule en attendant la next-gen
Comme nous le disions en introduction, Ride 3 avait déjà atteint une sorte de plateau en termes de qualité et à l’époque, nous pensions réellement que la prochaine grosse évolution se ferait sur la prochaine génération. C’est en quelque sorte le cas au vu des nouveautés en approche, mais comme Ride 4 voit le jour d’abord sur PS4, nous allons bien évidemment le juger pour ce qu’il est, et non pas pour ce qu’il sera sur des machines bien plus puissantes.
Mais n’allez pas croire qu’il s’agit à l’heure actuelle d’une version au rabais dans le seul but de profiter du parc installé, car vous risqueriez d’être très surpris.
Tout d’abord graphiquement, nous rappelons que Milestone a pris le virage de l’Unreal Engine 4 depuis quelques années, et même si tout n’est pas parfait et ne le sera sans doute jamais, force est de constater que ce nouvel opus est déjà bien plus à la hauteur en comparaison du précédent épisode.
Tout d’abord, ce qui pouvait faire défaut par le passé, c’était majoritairement les bords de pistes et les environnements. Ici, même si certains circuits paraissent encore un peu vides, nous pouvons surtout noter un meilleur contraste général, une piste bien mieux texturée, et des éclairages beaucoup plus convaincants.
Du côté des bécanes, il s’agissait déjà du gros point fort en 2018, et c’est encore un sans-faute pour le coup, avec une nette amélioration du visuel des modèles, venant justement profiter de la meilleure maîtrise des éclairages et du mode HDR faisant très bien le taf.
L’arrivée de la météo dynamique et des cycles jour/nuit vous permettra par ailleurs de vraiment vous rendre compte du travail opéré par le studio sur la partie graphique, en fonction de l’heure et des caprices des éléments. Et même si nous ne sommes pas au niveau d’un Forza, l’immersion y est vraiment excellente.
Une carrière moins chaleureuse que par le passé
En nous lançant dans la carrière de Ride 4, nous avons rapidement senti qu’il nous manquait un petit on ne sait quoi, alors nous sommes retournés sur Ride 3 pour en avoir le cœur net. Et en effet, que ce soit la création de notre avatar ou l’interface générale, Ride 4 a opté pour quelque chose de plus sérieux, et qui manque cruellement de personnalité.
Nous comparions d’ailleurs l’opus précédent avec les Gran Turismo de la grande époque, qui avaient justement ce côté très chaleureux, et qui nous faisaient sentir que nous étions un peu comme à la maison. Ride 4 s’écarte donc un peu de son axe « à la cool » et c’est un peu comme si vous arriviez à une soirée entre amis habillé d’un smoking. C’est classe, mais est-ce vraiment l’idéal ?
Sorti de ça, la carrière n’évolue finalement pas beaucoup, et l’on devra enchaîner les différentes compétitions jusqu’à la ligue finale. Pas original pour un sou sur la forme au niveau de sa carrière, le jeu apporte tout de même sa petite nouveauté avec les courses d’endurance, ce qui devrait ravir bon nombre de joueurs.
Dans ces courses, comme leur nom l’indique, vous devrez donc tenir un laps de temps donné, tout en gérant stratégiquement vos arrêts aux stands afin d’y faire le plein ou de changer vos pneus, ce qui est un excellent point qui manquait cruellement à l’opus précédent.
Les sensations, LA grosse évolution
Ride 3 continuait d’améliorer son gameplay, mais les améliorations qu’il apportait restaient finalement assez minimes. En ce qui concerne Ride 4, il se montre beaucoup moins timide sur ce point et apporte des améliorations très notables et grisantes pour les amoureux du pilotage. La physique passe encore un cran au-dessus et la gestion des collisions est maintenant très bien maîtrisée. Sauf exception, il n’y a pas un seul moment en course où nous avons dû pester contre le jeu pour une chute aberrante ou irréaliste.
La nouvelle IA fait d’ailleurs son arrivée et c’est plutôt contre elle que vous allez devoir pester la plupart du temps. Annoncée comme surpassant la précédente, il est vrai que nous n’avons rien eu à redire sur cette dernière qui n’hésite pas à muscler son pilotage et à nous mettre la pression, sans pour autant rentrer dans le tas à tout-va.
Mais là où Ride 4 se veut plus impactant, c’est en termes de sensations. Comme d’habitude, vous pourrez moduler la difficulté, mais aussi couper les assistances, et en supprimant ces dernières, vous allez rapidement vous rendre compte de ce que le mot « pilotage » veut dire. Le système est vraiment très abouti et l’on doit presque autant faire corps avec sa manette, qu’un pilote devrait le faire avec sa moto afin d’éviter la moindre erreur.
Vous devrez donc vous impliquer pleinement (sauf difficulté au minimum) pour remporter vos courses et la victoire sera alors synonyme de joie et de soulagement. Sur la piste, le comportement est impeccable et c’est toujours un plaisir fou de pouvoir se mettre derrière le guidon de bécanes aussi bien anciennes qu’ultra modernes.
Le revers de la médaille, cependant, c’est que pour les nouveaux venus, l’amélioration des sensations de conduite, et donc de la difficulté en quelque sorte à gérer son pilotage, demande un temps d’adaptation plus long, ainsi qu’une meilleure appréhension des techniques de pilotage de base. Heureusement, comme nous le disions, la difficulté est très modulaire, et vous pourrez tout mettre en œuvre pour vous faciliter la tâche, avant de supprimer une à une les aides, que ce soit la trajectoire idéale, le freinage automatique, etc.
Aussi, il est toujours possible de customiser ses motos des freins au moteur afin de gagner en performances et de faire évoluer ses résultats en course, mais aussi en termes d’esthétique, que ce soit via les modèles intégrés au jeu, ou via l’éditeur. On regrettera par contre la qualité du mode photo. On le sait, ce n’est qu’un détail, et nous n’allons pas changer la note finale pour ça, mais depuis quelques années, nous avons pu voir tellement de modes photo aussi fous les uns que les autres, que celui de Ride 4 gagnerait vraiment à bénéficier de plus de paramètres, histoire de séduire encore un peu plus les fans.
Enfin, petit point noir, pas de multijoueur local, mais on espère vraiment que ce mode redeviendra une norme sur la génération à venir, quel que soit le jeu. Il faudra donc se contenter du mode multijoueur en ligne, mais encore une fois, on constate très vite que Milestone n’a pas voulu miser plus que ça sur ce dernier, qui se contentera de faire dans le simple et efficace, sans plus de fioritures.
Avec Ride 4 le mode carrière perd très clairement en identité, et se veut plus lambda dans son esthétique, mais c’est bien le seul compartiment où nous avons eu l’impression d’y perdre au change avec ce nouvel opus. Pour le reste, si l’on grognera encore une fois sur la non-présence d’un multijoueur local, cette nouvelle mouture nous a surtout marqués par d’excellentes sensations, rendant les courses encore plus grisantes en termes de pilotage pur.
Aussi, le jeu gagne en finesse, en densité sur les pistes, et la météo dynamique couplée au cycle jour/nuit ne fera qu’accentuer votre immersion, d’autant plus lors des courses d’endurance faisant ici leur apparition. Nous attendons donc l’arrivée de la version PS5 avec beaucoup d’impatience afin de goûter aux nouveautés spécifiques à cette machine, mais en l’état, Ride 4 sur PS4 ne démérite pas et représente une valeur sûre pour tout fan de deux-roues.