C’est à la fin d’un mois d’août timoré en matière de sorties que nous avons pu faire ce test de Remnant From the Ashes tout juste débarqué sur le PlayStore. Annoncé comme un représentant spirituel d’un Darksouls version shooter, le soft développé par GunFire Games est-il à la hauteur des attentes des hardcore gamers ? Et, en plein débat sur l’accessibilité du JV, le jeu permet-il aussi aux casual gamers de passer un bon moment ?
Une musique d’écran titre prenante, une ambiance sombre, un héros doté d’une épée imposante, l’impression d’écrire une intro pour Darksouls se fait sentir dès les premiers mots de ce test, et comme vous le constaterez très vite, nombreuses seront les comparaisons avec cette panacée de la difficulté qu’est le soft de Gunfire Games.
(Test de Remnant From the Ashes réalisé sur PS4 via un exemplaire fourni par l’éditeur)
Moi, moche et dur à battre
La difficulté d’ailleurs, parlons-en. Sans refaire le débat de l’accessibilité, ce qui n’est pas le but de ce test, il est tout de même important de dire que ce soft n’est hélas pas le plus accessible de tous, et c’est là peut-être un problème, selon notre manière d’aborder le jeu vidéo.
En effet, l’histoire, le gameplay et l’univers (dont on reparlera plus tard) sont suffisamment intéressants pour avoir envie d’aller au bout du jeu, ce qui remet évidemment en perspective la difficulté face au plaisir de la découverte. Toutefois, si le niveau est élevé, il l’est parfois un peu de manière fainéante. En effet, si les boss ont tous des patterns intéressants, ils ne vous poussent pas spécialement à adopter des armes ou un comportement différent, rendant toute préparation un peu accessoire.
De plus, vous remarquerez que l’un des principaux challenges de ces boss-fights résidera dans les nombreux sbires que ce dernier vous enverra à la figure, vous empêchant de lui plomber l’arrière-train dans les règles de l’art.
Enfin, l’évolution de la difficulté est assez irrégulière, passant de méchamment hardcore au départ, à correcte la majeure partie du temps (bien que la mort vous surprendra à répétition devant certains boss), pour une fin qui rendra gloire au masochisme, permettant de renouer avec le sentiment d’accomplissement que l’on peut attendre d’un titre du genre.
Remnant SG-1
Revenons un peu sur l’histoire maintenant, qui bien que simple dans sa conception, a le mérite de nous servir de porte d’entrée pour un univers somme toute original et empreint de références. Le concept même de Mondes dans Remnant From the Ashes réside dans le Labyrinthe connectant différentes planètes entre elles par des portes qui ne sont pas sans rappeler les aventures du Colonel O’Neil de Stargate SG-1. Toutefois, loin d’avoir découvert le Labyrinthe, protégé par Le Gardien (doux croisement d’un Sheikah et d’une girafe), les habitants de la Terre s’initient toutefois à la découverte des différents mondes, via des Rêveurs.
Ces derniers ne sont rien d’autres que des êtres humains normaux, simplement dotés d’une sensibilité leur permettant de rêver de ces autres mondes à travers les yeux d’un Protecteur (nom donné aux Gardiens de chaque monde). Nous ne vous en dirons pas plus à ce sujet, puisque le plaisir réside dans la découverte des différents mondes (et du nôtre) afin d’en apprendre plus nous-même sur l’histoire du jeu.
Votre histoire à vous, joueur, débute lors de votre arrivée en bateau sur une île. Vous faites vite la rencontre avec les ennemis qui ont mis notre monde à genoux : La Racine, représentée généralement par une armée de Simularbres un poil énervés du bambou, ils ne manqueront pas d’essayer de vous empaler vivant. L’occasion pour vous de faire siffler votre épée, qui pour les premières minutes du jeu sera votre seule arme.
Vous viendrez ensuite à découvrir le Service 13, l’un des derniers bastions de l’humanité, inattaqué par La Racine, qui a réussi pourtant à infester le reste du monde. Votre but dorénavant ? Comprendre ce qu’est La Racine, et lui faire les branches.
Amour, gloire et boulettes
Remnant From the Ashes vous propose très vite le choix de votre classe, ce qui affecte de manière temporaire votre équipement de départ (le tout étant immédiatement disponible dans le magasin principal du jeu), et partiellement le système de Traits, l’un des gros points fort de ce jeu. Le but de cette mécanique étant d’augmenter vos différentes caractéristiques tels que vos PV, votre endurance, mais aussi la distance à laquelle les ennemis vous repèrent, ou les dégâts effectués sur les points faibles. Efficace, le système vous autorise un point à chaque niveau, à répartir comme bon vous semble. Mais là ou le système est vraiment malin, c’est que les compétences de Trait débloquées au fur et à mesure sont en adéquation avec votre style de jeu.
C’est maintenant manette et fusil en main que vous partez violenter les parasites aliens qui auront l’outrecuidance de croiser votre route. Et c’est là que vous découvrirez la qualité du jeu dans ses phases de shoots. Peu importe l’arme utilisée, que cela concerne la visée, l’impact des balles, ou le recul, les sensations sont optimum. Un ennemi se rapproche un peu de trop ? Dégainez votre épée, et faites-en un sashimi pendant que vous préparez la prochaine balle mortelle pour un soldat d’élite posté plus loin.
Tel un Dark Souls, le système d’attaque/esquive est punitif, mais jouissif. Une évasion mal réalisée ? Empalé. Un pas de côté trop tardif ? Déchiqueté. Cependant, un saut arrière parfait, et c’est tout le plaisir épique et intense d’une contre-attaque bien sentie qui vous tend les bras. Votre jauge de PV n’a d’égale importance que celle d’endurance, qui est à constamment surveiller contre les boss, car il est très facile de se retrouver en manque, surtout avec une tenue plutôt lourde. Le système de jeu étant plus gourmand sur l’endurance en fonction du poids de votre équipement, qui en revanche vous fait bénéficier de meilleures stats défensives.
Dans Remnant From the Ashes vous pourrez vous équiper d’une arme principale (fusil à pompe, sniper, etc.) et d’une arme secondaire (généralement une arme de poing). Ces dernières bénéficient d’une sorte de système de runes, déblocables auprès d’un magasin, ou lors de votre périple. Ces « runes’ sont à « patcher » sur votre arme, et sont interchangeables à souhait, octroyant ainsi un tir secondaire versatile et customisable pour chacune de vos pétoires. Vous retrouverez aussi bien des aptitudes défensives tels qu’un arbre à sonnette attirant tous vos crétins d’ennemis sur lui, ou bien si vous êtes adepte de la formule offensive, vous pourrez opter pour des munitions enflammées faisant pleuvoir les flammes de l’enfer sur vos assaillants.
Bien entendu, vous aurez aussi une multitude d’équipements allant des classiques potions de santé aux autres items pour contrer des altérations d’état, jusqu’au Coeur Draconique, qui vous permettra de régénérer une grosse partie de votre santé, et qui se recharge à chaque contact avec des cristaux (je reviens plus tard sur le fonctionnement de ces derniers). Seul léger bémol, les munitions. Si l’idée d’être limité en balles ajoute du relief au gameplay, vous poussant à occire différemment vos ennemis, elle est en revanche assez mal pensée, puisque de manière très récurrente vous vous retrouverez sans munitions, vous obligeant à utiliser un objet pour recharger vos armes. En d’autres termes, d’un côté on vous pousse à utiliser différentes techniques en vous limitant en munitions, mais d’un autre, on vous offre un choix pas ultra ergonomique pour faire le plein.
La patte procédurale
L’un des prétendus points forts du jeu concerne l’édition procédurale de niveaux. Cet aspect du soft est sensé permettre une rejouabilité optimum. En théorie seulement malheureusement, car bien que les décors et l’environnement soient de qualité correcte, vous faisant tour à tour voyager dans un milieu urbain, des villages cachés du désert, et des marais poisseux, le côté procédural se trouve très rapidement en position de redite, nous offrant parfois même des doublons dès les premiers niveaux. Un défaut dont le jeu se trouve coupable principalement à cause de sa communication sur le sujet, et qui représente à l’instar des boss, un petit côté fainéant pour le titre de Gunfire Games.
Les niveaux quant à eux s’enchaînent et se regroupent autour du Secteur 13, votre Q.G, et votre hub, où vous pourrez trouver quelques marchands, et aussi quelques secrets sur l’histoire du jeu. Vous pourrez passer d’un monde à un autre soit via des »portes des étoiles » dans le Labyrinthe, soit via les cristaux, qui au-delà d’être de simples Portoloin post-apo vous serviront aussi de lieux de sauvegarde, vous permettant de recharger vos munitions… et de ressusciter tout les ennemis classiques des maps. Vous l’aurez compris, l’ennui et la paix n’ont jamais eu leur place dans ce test de Remnant From the Ashes.
À trois, c’est toujours mieux
Vous pourrez aisément apprécier vous balader en solo dans Remnant From the Ashes, cependant, c’est à plusieurs que le jeu offre de vraies alternatives de gameplay. À savoir tout d’abord que seul le J1 verra sa partie progresser, les autres parasites qui vous serviront d’amis de fortune ne participant qu’au gain d’XP et de loot. À vous maintenant de développer vos meilleures approches pour venir à bout des différents boss en équipe. N’attendez toutefois pas de Remnant From the Ashes qu’il rehausse la difficulté en multi par le biais de nouveaux patterns ou de nouvelles techniques pour vos ennemis, car encore une fois, la foudre de la paresse a frappé !
Vous devrez donc vous contenter d’une plus grande résistance offerte à ces derniers, ce qui n’enlève rien au plaisir de base, mais combiné avec les éléments cités plus haut, nous donne encore matière à penser que le jeu ne va pas souvent au bout de ses propositions. Ce qui est dommage, car le mode multi-co-op vous offre néanmoins de bonnes trouvailles vous permettant de profiter différemment du jeu, notamment avec les quelques aptitudes pour agir de concert avec vos alliés, ou la possibilité de réanimer ces derniers, ce qui renforce le sentiment d’équipe. Enfin, c’est encore une fois une tare des jeux de cette génération (hors Switch) de ne pas proposer de co-op en écran partagé pour un titre qui se veut quand même orienté multijoueur.
Vous l’aurez compris via ce test, Remnant From the Ashes saura très facilement s’imposer comme une bonne oeuvre pour tous les amoureux des Dark Souls, mais aussi pour les fans de shooters à la 3ème personne. Doté d’un univers prenant, le soft de Gunfire Game aura de quoi vous divertir pendant de nombreuses heures, malgré quelques frustrations pour ceux pas habitués au genre. Le jeu possède beaucoup de bonnes idées, mais hélas semble trahir aussi un accès de paresse empêchant de concrétiser le tout.
Toutefois, halte au pessimisme, nous avons la chance ici d’avoir un titre plutôt inattendu et de bonne qualité, avec des sensations de shoot bien présentes, et dont nombreux boss fights vous apporteront de véritables moments de satisfaction, seul ou à plusieurs.