PlayerUnknown’s Battlegrounds, plus familièrement connu sous le doux nom de PUBG ou Pubgi pour les intimes, n’est rien d’autre qu’un concept simpliste mais terriblement efficace. Cent personnes sont parachutées sur une île. Le but, être le seul et unique survivant. C’est une idée tout à fait banale mais effectuée de façon originale. PlayerUnknown’s Battlegrounds est l’aboutissement d’expérimentations de genre par le designer Brendan Greene. Là où les autres développeurs polissent les limites graphiques et techniques d’une formule établie par itération après itération, Greene a perfectionné sa formule pour une expérience de jeu unique. Le jeu est esthétiquement fade et, en l’état, très bugé et quelque peu indigne de la génération actuelle.
Comparé à d’autres jeux inspirés des Battle Royale, comme Arma, H1Z1 ou encore DayZ, PlayerUnknown’s Battlegrounds est accessible, de manière rafraîchissante. Le jeu est un succès incontestable chez les joueurs. Comment PlayerUnknown’s Battlegrounds, avec un concept aussi bête, a-t-il pu devenir aussi incontournable ? Armé de notre bite et de notre couteau, nous nous parachutons sur l’île de la mort afin de livrer notre test de PlayerUnknown’s Battlegrounds dans des conditions optimales sur Xbox One X.
PlayerUnknown’s Battlegrounds – Il ne doit en rester qu’un
Un concept aussi simple qu’efficace
La force de PlayerUnknown’s Battlegrounds est sa simplicité. Même un nouveau venu qui ne surveille pas religieusement les tendances en matière de jeu vidéo peut connaître le début, le milieu et la fin d’une partie dès son premier essai. Le match commence dans un avion qui survole une île. Vous sautez dans le vide quand vous voulez pour atterrir dans une zone de votre choix. Une fois au sol, vous avez 99 personnes qui veulent votre peau et accessoirement vous voulez la peau de ces 99 joueurs. Vous n’avez rien pour vous battre et vous défendre. Il faudra alors fouiller partout afin de trouver du matériel indispensable à votre survie. L’île est composée de forêts, de champs, mais aussi de petits villages et de quelques villes désaffectées. C’est dans les différents bâtiments que se trouvent armes et protection. Bien entendu, l’objectif est le même pour tous, ces zones urbaines sont très rapidement prises d’assaut. Vous ne tardez pas à croiser les autres joueurs. La tension monte, et ce n’est que le début.
L’île est grande, très grande pour simplement cent joueurs. Afin d’éviter que les participants ne se courent après pendant des heures, un cercle bleu entourant la carte rétrécit au fur et à mesure que le temps passe. Si vous êtes à l’intérieur du cercle bleu, tout va bien. À l’extérieur… vous mourez. Cela oblige les joueurs à se regrouper petit à petit vers une zone centralisée de la carte. Obligé de se déplacer, le joueur va devoir traverser des parcelles à découvert. Que vous parcourriez l’île de maison en maison avec votre fusil ou que vous vous cachiez dans un buisson, le nombre de survivants va inévitablement chuter lorsque le cercle bleu les poussera dans un endroit précis, comme un compacteur de détritus géant.
Le joueur crée le gameplay
Après quelques parties sur PlayerUnknown’s Battlegrounds, vous avez l’impression que tout, mais vraiment tout, même le plus petit détail, a un intérêt. Par exemple, toutes les portes sont fermées lorsqu’une partie commence. Selon la loi universelle, de base, une porte, c’est fermé, mais quand elles sont ouvertes, c’est une autre histoire. Les portes ouvertes vous indiquent que vous n’êtes pas la première personne à arriver à la maison. Vous n’êtes peut-être pas seul et c’est toute une psychologie qui s’installe dans votre tête. Vous n’abordez pas la même façon de visiter un lieu. La personne est-elle partie ? Encore présente ? Est-elle seule ? Si non, combien l’accompagnaient ? Les choses prennent une autre tournure lorsque vous n’êtes plus le seul dans les lieux, à la limite de la paranoïa par moment.
En parlant de lieux, l’unique carte de la version Xbox One affiche des zones extrêmement dangereuses. Les bases militaires et les villes abritent des armes puissantes, mais cela attire par conséquent plus de joueurs, et donc plus de conflits. Au fur et à mesure que vous faites des parties, vous commencez à mémoriser les lieux importants. Vous avez la possibilité de conduire quelques véhicules comme la Dacia 1300. Ces moyens de transport sont très pratiques, mais peu fréquents. Bien entendu, il y a des zones où les véhicules sont plus abondants. Là aussi, les joueurs finissent par apprendre les lieux dans lesquels les voitures seraient stationnées. Plus vous jouez, plus vous communiez avec le jeu. Vous apprenez son langage et ses infinies subtilités.
C’est l’astuce de PlayerUnknown’s Battlegrounds : un arc simple qui, à partir de l’agressivité des joueurs, le caractère aléatoire de l’équipement et l’endroit où le cercle se ferme finalement, peut se jouer de manière presque infinie.
Une addiction basée sur la frustration
PlayerUnknown’s Battlegrounds offre aux joueurs un plaisir criminel. Le but du jeu est donc basé sur trois postulats : atterrir à un point stratégique, se préparer minutieusement et survivre à la fin. Chaque cycle a un sens du progrès, de la croissance, de la construction. Bien entendu, la croissance inspire la destruction. L’humain aime regarder les choses qui ont pris du temps à se construire être détruites en un rien de temps. Imaginez le plaisir intense ressenti lorsque vous éliminez un joueur ayant amassé les meilleurs équipements, juste avec une poêle à frire. Chaque joueur connaît intimement l’effort qui est fait pour construire un kit d’armes et d’armures, il connaît aussi la joie de terminer le jeu de quelqu’un, concluant ses 15 ou 20 minutes de raid avec un coup de poing ordinaire au dernier moment.
Dans Call of Duty, par exemple, les personnes n’étant pas premières au classement gagnent tout de même des points, pouvant être par la suite utilisés dans un arbre de compétences ou autre. Il n’en est rien dans PlayerUnknown’s Battlegrounds, où les joueurs prennent grand plaisir, consciemment ou non, à gâcher le plaisir de leurs pairs. Survivre à une purge, c’est savourer le fait que 99 autres personnes ne l’ont pas fait.
Le combo progression et régression, construction et destruction, succès total et échec total, procure un plaisir existentiel profond. Dans PlayerUnknown’s Battlegrounds on ne se sent jamais en sécurité, car à tout moment, votre travail acharné peut être balayé par un novice intrépide conduisant un buggy directement dans votre cachette. Au bout d’une dizaine d’heures de jeu, vous ne compterez plus le nombre de fois où vous mourrez accidentellement.
Conclusion PlayerUnknown’s Battlegrounds
Comme certains livres et films populaires, les jeux vidéo parlent avec leur propre langage. La plupart des jeux vidéo vous apprennent à lire cette langue vidéo-ludique, c’est-à-dire, ce qui concerne autant le contenu que la façon dont vous ressentez l’expérience manette en main. De nombreux jeux reposent sur un langage devenu familier des jeux vidéo. Les tonneaux rouges explosent, les taches rouges clignotantes sur un ennemi marquent sa vulnérabilité. Au cours des années quelques phrases sont introduites dans cette lecture du jeu. Mais les jeux qui bouleversent les genres établis ou en inspirent de tout nouveaux enseignent de nouveaux langages qui, à leur tour, se perfectionnent, se tordent et s’améliorent dans les jeux futurs. C’est ce que PlayerUnknown’s Battlegrounds fait.
PlayerUnknown’s Battlegrounds est le raffinement d’une nouvelle langue de jeu, ce qui peut lui valoir automatiquement une place dans les piliers du jeu vidéo, c’est cette efficacité conceptuelle. Ce n’est pas accessible à tous les joueurs, mais c’est compréhensible pour tous. N’importe qui peut facilement apprendre à lire ce jeu, à le regarder, à repérer la tension, l’excitation et le drame offert aux participants de cette Battle Royale d’un nouveau genre. PlayerUnknown’s Battlegrounds fonctionne comme un divertissement. Actif ou passif, il a trouvé son public de joueurs et de spectateurs. Le jeu de Brendan Greene parvient à exister dans le genre des jeux de tir multijoueur dans un état inachevé, et malgré tout, réussit à nous faire sentir une fraîcheur et une créativité d’un jeu complet.